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Réseau des Démocrates

Le pseudo-nationalisme est-il en train de condamner l’avenir de l’Algérie ?

Par | |
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Le chef du gouvernement et le président.

 

Bon nombre d’investisseurs draineurs de capitaux extérieurs et étrangers trouvent la mesure 51/49, instaurée et maintenue par l’actuel premier ministre Monsieur Ouyahia dérisoire.

Non seulement elle ralentie le développement du pays mais aussi freine la supposée mutation et mise à niveau vers des standards internationaux pour la prospérité de l’économie en Algérie. Mais pourquoi donc ? Au nom du nationalisme on peut élever plusieurs slogans et bannières tels que : "Nous ne tolérons pas d’ingérence dans notre pays". Certes on comprend que le prix de la souveraineté fut chèrement payé par les Algériens autrefois. Mais aujourd’hui, comme avant, les jeunes sortent encore une fois dans la rue afin d’exprimer leurs, légitimes, vœux à vouloir être pris en charge par l’Etat et attendent qu’on leur offre le minimum non pas pour survivre mais plutôt pour vivre ; un travail décent et un salaire acceptable. Aucun indice ne peut refléter la santé économique en l’Algérie sauf celui de la voix du peuple. La réponse de certains dirigeants est, tout bonnement, des plus classiques : "Nos jeunes sont faignants, ils fuient leur pays et ne veulent pas travailler leur terre et les pétrodollars ne sont pas éternels, il faut penser à une stratégie effective, on n’a pas l’anneau de Salomon… pardi !". En réalité, la stratégie actuellement adoptée pour faire face à l’après-pétrole n’est pas efficace mais plutôt utopique qui, concrètement, va plus dans l’optique du "après moi le déluge". Citant l’exemple de l’énergie, allons-nous revivre, encore une autre fois, l’expérience du métro d’Alger à travers le projet Desertec ?

A l’heure où la majorité des nations et de pays vivent une crise des plus sévères, l’Algérie, miraculeusement, se porte bien ! Tout le monde l’acclame haut et fort dans les sphères dirigeantes en ces temps de préparation de précampagne électorale : Dieu merci l’Algérie, seule contre tous et sans l’aide de quiconque, a évité bon nombre de crises qu’elles soient réelles ou imaginaires tels que le terrorisme, les conflits tribaux, les tsunamis, les séismes, les cyclones, les "credit Crunch" et les subprimes, les conflits nucléaires et surtout, et par-dessus tout, BHL et  le printemps arabe !!! Faut-il rappeler que le cas de l’Algérie fait exception pour la révolte et le soulèvement des masses, pour le moment, non pas parce que, comme disent certains, à cause des atrocités perpétrées durant  la double décennie noire, et qui nous hante toujours d’ailleurs, mais plutôt c'est du fait que nos représentants au sein du gouvernement ont su leurrer, encore une fois, leurs électeurs ; le peuple. Les réformes visant à vouloir faciliter l’accès aux crédits par les organismes de l’ANDI et l’ANSEJ pour l’investissement destiné aux Pme/Pmi est plus que respectable. Seulement a-t-on la moindre idée du nombre futur de dossiers de litiges qui confrontera l’Etat à ceux qui, désespérément, ont choisi ces mêmes organismes pour les aider dans leurs démarches vers l’entreprenariat tant souhaité mais pas planifié et qui, souvent, négligent les risques du terrain et ignorent les business plans et qui, ironiquement, glissent la clef sous le paillasson lorsqu’ils se retrouvent dans l’incapacité de régler leurs échéances, qu’elles soient mensuelle ou trimestrielle, avec des différés ou des rééchelonnements. Toute action entraîne une réaction, tôt ou tard. Ces petites sociétés sont à terme une vraie bombe à retardement sauf si déjà on a pensé à l’effacement de leurs dettes lorsque le problème adviendra. Comme c'est souvent le cas.

Actuellement, on ne veut rien savoir, le mot d’ordre et la mission prioritaire est, impérativement, d’amasser le plus de voix possibles et d’amener les sujets algériens à voter en telles turbulences conjuguées par les alliances des partis politiques qui se font et se défont  au gré des bénédictions de quelques pays européens et aussi du Moyen-Orient qui eux, contrairement, ont un agenda et sont aux starting-blocks guettant la moindre opportunité qui leurs ouvrira le chemin vers la fameuse caverne "Ali-gérienne". C’est un pragmatisme compréhensible et estimable car ils agissent pour le bien-être de leurs concitoyens au nom d’un vrai nationalisme ; où est le nôtre, à quel saint se vouer ?

L’Algérie est riche ! Mais jusqu'à quand ? Nous ne sommes pas en train de profiter des œufs d’or mais plutôt sur le point d’apprécier la viande de la poule même avec notre silence, égorgeur et parfois complice. L’élite est écartée, bafouée et rejeté. Personne n’est à sa place et on ne veut plus ouvrir les yeux ; tel un malade appréciant les délices d’un rêve presque lucide en oubliant la gangrène qui le ronge. Il faut préciser que cette fois l’Algérie est épargnée par les vagues de protestations et de réclamations mais à quelle point pourrait-on résister et maintenir cette situation avec les supposés réformes récemment discutées et prochainement adoptées qui devront sortir le pays du tunnel, non celui de l’autoroute est-ouest,  car celui-là aussi est submergé d’eau. En Algérie "faire" c’est facile mais maintenir est difficile ; "bâclez-moi tout ça avant la visite du ministre svp…et demain est un autre jour ! La vie continue…".

Un système bancaire dépassé

Le voyage est long et l’épreuve est rude ; on n’a pas besoin de sprinteurs lorsque il s’agit d’une course de fond. La médiocrité prime presque sur tout malheureusement et cela aux yeux de tout le monde. On n’est pas seulement témoins mais aussi acteurs. Ne nous voilons pas la face ; prenons nos responsabilités, on est pour quelque chose nous aussi qu’on le veuille ou pas. Nos responsables sont à notre image. Faisons un choix juste, ne laissons pas certaines mesures ralentir notre essor. Le constat est là, on n’a pas d’économie de marché et l’ouverture de l’Algérie pour le commerce et échanges internationaux n’est pas pour demain, mais lorsqu’on voit qu’on a les moyens de la politique d’ouverture sans le faire  on ne peut que rester perplexe. A l’heure où la monétique et la finance riment avec chiffre binaire et e-solutions en temps réel, notre système bancaire mise toujours sur l’ancienne découverte de Graham Bell et ses signaux électriques rien que pour effectuer une simple opération bancaire d’une wilaya a une autre on utilise  le fax ; alors on peut imaginer lorsque il s’agit d’une transaction a un niveau international. L’e-Banking existe depuis les années 1980. Trente ans après, on est toujours au même point ; tout ça au nom du nationalisme et de l’intelligence de nos dirigeants. Nos banques se basent sur un système qui utilise des solutions obsolètes ne favorisant guère l’élévation de capitaux d’investissements et de facto la possibilité de création de nouvelles opportunités de travail sont réduites et négligeables. On veut nous faire croire qu’un intelligent assis est mieux qu’un soi-disant idiot qui marche. Tout ça au nom d’un pseudo nationalisme qui sert plus les intérêts personnels que publics.

Le basculement de l’Algérie du socialisme vers le pseudo-capitalisme a engendré de sérieux problèmes pour l’économie. Il nous faut une vraie mutation pour un vrai développement la demie mesure n’a rien réglée jusqu'à présent. Même les Etats-Unis d’Amérique, autrefois, sont passés par là et ont surmontés des challenges après leur guerre civile de sécession car ils ont su mettre un terme à certains dépassements par des régulations qui œuvrent à régir et à limiter la domination du marché aussi bien qu’aux situations de monopoles. Les responsables du secteur-dit sont actuellement submergés par le nombre de demandes de partenariats et étant dans l’incapacité de réagir promptement, on se demande s’ils sont en mesure d’apprécier ce qui est bon ou mauvais pour le pays. L’exemple d’El Hadjar et frappant et d’actualité ; on fait encore appel de nouveau à la mesure 51/49 pour sauver le complexe sidérurgique, sachant que l’industrie lourde en Algérie a clairement démontrée son échec depuis l’ère Boumédiène. On est capitaliste pseudo-nationalistes pour investir et socialiste pour sauver les meubles. Sur quel pied doit-on danser ?

Charif Benboulaïd, maître assistant

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