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8 Mars 2013
Fella 3eme debout à gauche
Hand Ball: Fella Kayouche 9 mars 2013
La fête des femmes qu’on vient de célébrer est une belle occasion pour mettre en évidence, le grand mérite de celles qui ont su, durant leur carrières sportives, être exemplaires dans leur travail et leur vie de tous les jours. Par leur altruisme avéré, ces femmes forcent le respect. Fella Boukeroucha, née Kayouche est de ces femmes qui partagent. Elle était athlète internationale, entraîneur à différents niveaux de pratique mais aussi responsable sportif. Dans toutes les tâches qu’elle a eu à faire, Fella qui se trouve aujourd’hui à la retraite s’en est sortie comblée. Elle aime partager et ses élèves sont nombreux à témoigner de son altruisme avéré. Entretien, avec cette sage dame dont le sens des mots et des phrases qui sont dit sont toujours mesurés et renseignés.
On aimerait savoir comment es tu venu au sport, et quels sont tes principaux résultats sportifs en tant qu’athlète et entraîneur ?
Ma venue à la pratique sportive s’est effectuée au début des années 60. Je la dois à mon professeur d’éducation physique de mon Collège du 1er Novembre Alger, en l’occurrence madame Ferrari, qui m’a incité et fait aimé la pratique du hand ball. Cette dernière a aussi su convaincre mes parents pour que je m’y mette dans la pratique sportive assidûment. J’ai donc débuté dans le cadre scolaire et participée aux championnats inter classes et inter collèges. L’équipe de mon collège a gagné plusieurs trophées aux championnats nationaux scolaires. Le club des groupes laïques d’Alger, à l’époque drivé par le couple Ferrari, me fit appel avec d’autres joueuses du collège du 1er novembre , pour renforcer l’équipe de filles du club civil, composée essentiellement de françaises qu’ il fallait concurrencer. Après l’indépendance nationale, j’ai fait partie de la première équipe nationale scolaire et civile. J’ai pris part aux championnats maghrébins JUSM en 68(médaille d or) à Alger au stade Ouaguenouni. En 70 à Tunis et en 72 a CASA (Maroc) j’ai remporté deux médailles d’or. Aux championnats Maghrébins civils la même année, nous avons glané des titres, partagés avec l’équipe Tunisienne .C’est le palmarès que nous avons réussi en équipe nationale, sous la direction de Mr Djoudi . En tant que joueuse de clubs GLEA, PT T, NAHD, BNA, les résultats étaient satisfaisants avec une coupe et championnats d’Algérie avec l’équipe du NAHD.
J’ai été aussi, entraineur adjoint e n EN Universitaire avec Mr Helvick , et entraineur de clubs , P T T, NAHD, MCA, BNA (équipes filles et juniors garçons). Ma carrière en équipe nationale s’est achevée en 1975 aux championnats d’Afrique à Alger avec une médaille de bronze.
Malgré que nos féminines arrivent toujours à s’illustrées dans la competition internationales et mondiales, le développement de la pratique n’avance pas. Selon toi comment on peut remédier à cette situation ?
Effectivement le sport féminin se heurte à des problèmes de mentalités, mais aussi à d’autres problèmes plus conséquents, tels que le manque de pratique au niveau scolaire. Les créneaux horaires d’entrainements ne sont pas adaptés et l’infrastructure se trouve insuffisante et non adaptée. Il y’a aussi l’insécurité qui est omnipresente ainsi que la prise en charge financière qui se trouve dérisoire. La solution d’urgence pour le sport féminin, est de réhabiliter la pratique du sport en milieu scolaire et universitaire au niveau de tous les paliers notamment du primaire, moyen, et du secondaire et universitaire. Il est également nécessaire de dynamiser la pratique en milieu civil.
Quel effet cela te procure d’être sportive, dirigeante et responsable dans le mouvement sportif national ?
Sincèrement, le fait d’être sportive, et dirigeante dans le mouvement sportif national, me procure beaucoup de joie, et de fierté. J’aime contribuer un tant soit peu a l’épanouissement du sport en général et du sport féminin en particulier. Ceci me permet de chercher et de trouver les solutions pour que notre discipline retrouve son lustre d’autant. Notre rôle aujourd’hui est celui de guider par ailleurs les jeunes de les conseiller.
Trouves-tu des difficultés pour mener à bien ton travail ?
Grâce à la compréhension de mon époux et de mes enfants, je n’ai aucune difficulté pour donner le meilleur de moi-même, pour le sport en général et le sport féminin en particulier. A contrario, le sport m’a permis de découvrir une partie du monde « extérieur » , de rencontrer des hommes et des femmes, de lier des amitiés qui durent jusqu'à présent.
Il est donc tout à fait naturel, que je donne un peu de mon temps, même en étant retraitée.
Comment trouves-tu l’état actuel des pratiques physiques et sportives dans notre pays ?
Comme dit plus haut, il n’y a plus ou peu de pratiques physiques et sportives dans nos établissements scolaires. Le sport ne peut pas évoluer sans cette « assise » fondamentale. Que sont devenus les fameux championnats scolaires et Universitaires d’autant ? C’est ces mêmes championnats qui ont permis l’éclosion de tant de talents ? La relance de la pratique sportive féminine passe par la multiplication de l’animation sportive qui reste l’âme de la pratique.
Le sport national a connu différentes étapes, l’avant reforme de 77, l’après reforme et l’étape de l’ouverture démocratique d’après 1988. Quel commentaire peux-tu faire sur ces étapes notamment sur la pratique féminine ?
En vérité, les différentes reformes, ont été plus bénéfiques aux hommes qu’aux femmes.
A mon humble avis, le statut athlètes d’élite, peu de femmes ont été bénéficiaires, peu de club également.
Quelques conseils aux femmes pour s’y mettre à la pratique ?
La pratique du sport régulier pour la santé et à tous les âges. Je dirais aux mamans d’inscrire leurs filles dés leur jeune âge à la pratique sportive et de tenir compte du choix de l’enfant de les accompagner aux entrainements et aux compétitions.
Propos recueillis par Mustapha Mabed