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El Hadjar dans la fournaise

  • Alors que la situation s’est normalisée dans la zone industrielle de Rouiba, c’est la grogne à ArcelorMittal


ImageLe mouvement de grève générale et illimitée qu'observent depuis mardi dernier les métallurgistes d'El Hadjar se prolongera jusqu'à la satisfaction totale des revendications contenues dans la plateforme soumise à la direction de ArcelorMittal et aux pouvoirs publics.

«La reprise du travail sera conditionnée par un engagement officiel des pouvoirs publics et ArcelorMittal au lancement du plan de réhabilitation globale du complexe d'El Hadjar, y compris la cokerie», a déclaré, hier, le secrétaire général du syndicat de cette entreprise, lors du point de presse qu'il a animé au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar. 

 

Le mouvement de grève observé à l'unanimité par les 7200 travailleurs d'ArcelorMittal devrait même connaître un durcissement certain au vu de l'attitude déterminée affichée par Smaïn Kouadria qui se félicite du soutien total de l'ensemble des collectifs solidaires avec leurs collègues de la cokerie.

Selon le syndicaliste, des dispositions ont été prises pour qu'on interdise jusqu'à l'accès des unités à tous les travailleurs étrangers des unités ArcelorMittal.

 

Le premier responsable du syndicat a indiqué à ce propos que les techniciens ont alimenté les hauts fourneaux pour qu'ils soient en veilleuse pour un mois au moins en prévision, justement, d'un arrêt prolongé des équipements, alors que le service minimum qui était assuré normalement jusqu'ici, devrait être réduit à sa plus simple expression.

L'intervention quelque peu tardive du Pdg du groupe Sider, Amar Belgacemi, n'aura pas rassuré les travailleurs inquiets pour leur avenir, car elle n'aura été suivie d'aucune mesure officielle écrite, comme devait le regretter Kouadria qui répondait aux questions de pas moins de 14 représentants de la presse écrite.

Le Pdg avait promis, jeudi, d'accompagner le plan d'investissement global visant à la réhabilitation des unités d'ArcelorMittal sans pour autant préciser dans quelle proportion le groupe public, qui est propriétaire du complexe à hauteur de 30%, est en mesure de matérialiser son soutien.

 

Le plan d'investissement proposé est conditionné par le concours financier de l'Etat algérien et inclurait la rénovation ou la réhabilitation de la cokerie, objet de la discorde, pour un montant global de près de 350 millions $. 

A ce propos, Smaïn Kouadria dira que la déclaration verbale faite en fin de semaine par le Pdg de Sider, autant que la correspondance adressée le 14 janvier courant par le secrétaire général du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Driss Tandjaoui, à la direction générale de ArcelorMittal, ne visent qu'à apaiser les esprits.

 

«C'est ni plus ni moins qu'un cachet d'aspirine pour faire patienter les travailleurs qui sont en ébullition et qu'il est très difficile de maîtriser au stade actuel des choses, surtout qu'il s'agit de leur avenir», préviendra-t-il.

Le syndicaliste déplorera le manque de visibilité qui a été entretenu jusqu'ici autour du contrat de partenariat pour la sidérurgie d'El Hadjar et parallèlement pour les mines de fer de l'Ouenza et Boukhadra, depuis sa signature le 15 août 2001. Il exhibera, pour dénoncer l'absence d'implication de ces derniers, des chiffres prouvant que les pouvoirs publics n'ont pas respecté, de leur côté, la convention d'investissement contenue dans le contrat de partenariat.

 

«Les responsables du secteur ont laissé ArcelorMittal Algérie agir à sa guise pendant ces longues dix dernières années en ne protégeant pas suffisamment la production nationale», accusera le secrétaire général du syndicat. Et de dévoiler que des études de marché sérieuses réalisées par l'Union arabe du fer montrent que les besoins nationaux sont de l'ordre de 5 millions de tonnes par an aujourd'hui et qu'ils seront de l'ordre de 11 millions de tonnes à l'horizon 2020. 

Abordant la question des capacités du complexe sidérurgique à satisfaire la demande nationale en produits métallurgiques longs, il regrettera une fois encore qu'il ait été permis à des importateurs privés espagnols, italiens et turcs d'inonder le marché avec des produits de très mauvaise qualité avec tous les risques que la concurrence déloyale fait courir aux populations suite à l'utilisation des matières non conformes écoulées.

«L'attitude passive des organes de contrôle coûte à notre pays la perte de quelque 4 millions de dollars qui sont engrangés sans vergogne par la mafia politico-financière en relation avec le lobby de l'acier», dénoncera une fois encore le syndicaliste.

M. S.
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L
<br /> La perte nationale est de l'ordre de 4 milliards de dollars et pas 4 millions $.<br /> <br /> <br />
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