Pétrole : Les prix repartent à la hausse

Au plus haut depuis novembre dernier, les prix du pétrole poursuivent leur tendance à la hausse, enregistrant, depuis mardi dernier, la plus importante progression de l’année, avant de décrocher brutalement, suite à la publication des stocks de brut aux Etats-Unis.

Hier, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait, vers 16h, 45,70 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 0,15 dollar par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance valait près de 44 dollars. Plus tôt dans la matinée, le brent et le WTI, pour la même échéance, ont grimpé jusqu’à respectivement 47,05 et 45,13 dollars le baril, au plus haut depuis début novembre 2015.

Les cours du pétrole se sont de nouveau orientés vers la hausse, après la publication des estimations de la fédération professionnelle API sur l’état des réserves de pétrole brut aux Etats-Unis. L’API avait, en effet, indiqué que les stocks américains ont décliné de 1 million de barils la semaine dernière, tandis que les stocks d’essence et de produits distillés auraient baissé de respectivement 400 000 et 1 million de barils.

Les analystes de Commerzbank expliquent que «la hausse des prix est essentiellement portée par l’optimisme des investisseurs et la dynamique du marché. Malgré la surchauffe spéculative, toute nouvelle qui pourrait suggérer un prix plus élevé est considérée comme une bonne raison d’acheter». Aussi, depuis le début de la semaine, «le billet vert s’affaiblit régulièrement, ce qui profite en retour au marché pétrolier, car il est libellé en dollar et devient donc plus intéressant», explique-t-on encore.

Il n’en demeure pas moins que dès l’annonce d’une progression des stocks de pétrole américains, les prix n’ont pas tardé à chuter. Selon les chiffres du département américain de l’Energie, les réserves de pétrole ont progressé de 2 millions de barils. C’est plus que prévu, en ce sens que les analystes interrogés par l’agence Bloomberg tablaient en moyenne sur une hausse de 1,75 million de barils.

Du coup, les prix se sont brutalement affaissés. Il convient de rappeler que la Banque mondiale, dans un rapport sur les perspectives des marchés des matières premières rendu public mardi dernier, a prévu un prix de baril situé à 41 dollars. «Le prix du pétrole cette année devrait se situer à 41 dollars le baril, soit 4 dollars de plus que dans les prévisions de janvier dernier», lit-on dans ce document.

L’optimisme de la Banque mondiale demeure, toutefois, mesuré : les prix du brut resteront en deçà de leurs niveaux de 2015. Plus généralement, précise-t-elle, les prix de l’énergie devraient être inférieurs de 19,3% à leurs niveaux de l’année dernière. Les prévisions optimistes de la Banque mondiales viennent en écho à celles, récentes, tout aussi optimistes, de l’Agence internationale de l’énergie. «Quand nous examinons tous les fondamentaux, j’ai toutes les raisons de croire qu’en l’absence de toute dépression économique majeure, nous verrons un équilibre du marché d’ici 2017 au plus tard», avait déclaré à Tokyo, son directeur Fatih Birol.