Plus de revenus, moins de pouvoir d’achat !

Les fonctionnaires de police, de douane et de la protection civile auront des augmentations de salaires. Le gouvernement vient de le décider. La question qui mérite d’être posée, surtout dans un contexte de crise mondiale et de chute vertigineuse du prix de l’or noir, est la suivante ; comment ces augmentations vont-elles être financées ?

Les recettes du Trésor Public sont constituées essentiellement de la fiscalité pétrolière. Les deux possibilités pour augmenter la fiscalité sont l’augmentation du taux d’imposition ou l’augmentation de l’assiette de calcul. Connaissant la férocité des multinationales, il est très peu probable que le gouvernement se hasarde à toucher à ses deux leviers. L’histoire du bras de fer l’ayant opposé à ces mêmes multinationales lors de l’instauration de la taxe sur les supers profits est encore trop présente dans les esprits.

Les revenus pétroliers sont libellés en dollars US. En l’absence d’un cours monétaire fixé par le marché, l’argentier du pays va user de ce vide pour fixer arbitrairement le taux de change Dollars US/Dinars. Il s’agira pour lui de mettre une contre valeur en dinars supérieure pour la même valeur en dollars. C’est ce qu’on appelle « dévaluer ». Mais rassurez-vous ! vous ne lirez ce mot nulle part dans la littérature qu’ils vont présenter. Le surplus de dinars financera les augmentations de salaires des fonctionnaires.

Malheureusement pour nous, cette paresse dans la recherche de solutions viables, se retournera contre nous car nous importons pratiquement tout ce que nous consommons. En d’autres termes, les produits à l’international n’augmenteront pas mais leur valeur en dinars, elle augmentera, à cause du subterfuge qui sera utilisé pour augmenter comptablement et artificiellement l’assiette de calcul de la fiscalité. Les augmentations successives des prix au delà de leur valeur normale est l’inflation. Et à terme, les augmentations de salaires ne couvriront même plus les augmentations des prix des biens et services. Des revenus supérieurs pour un pouvoir d’achat moindre. C’est une énième fuite en avant pour gagner du temps et acheter la paix sociale immédiatement. C’est également un cumul des problèmes, jusqu’à les rendre insolubles, pour les générations futures.
Rachid Kram
31/10/2014.