SELON LE DOCTEUR ABDELHAK LAÂMIRI : «Les politiques doivent faire rêver la jeunesse algérienne»

 

Le docteur Abdelhak Laamiri a appelé hier à mettre en place une institution spéciale qui réunirait tous les cerveaux du pays et dessinerait une stratégie globale de développement et des programmes prévisionnels à long terme. Il s’agit aussi de converger les intérêts des jeunes, des adultes, des managers et des responsables politiques.

Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) -

«Cela a été fait en Chine et en Pologne et ça a réussi ! Tous les Algériens sont intelligents et il faudrait dialoguer avec toutes les forces de ce pays», a-t-il expliqué hier lors d’une conférence qu’il a animée au Centre Echaâb des études stratégiques qui a eu pour thème «La jeunesse… entre la marginalisation et la formation».

Cette institution convergerait toutes les compétences (ministères, organisations non gouvernementales et syndicats). Ses équipes bénéficieraient du soutien nécessaire et travailleraient suivant un plan dont les lignes directrices seraient tracées par les politiques.

«Lorsque chaque ministère mène sa réforme seul, sa stratégie sera un échec. Cela a été prouvé. Les pays qui ont réussi sont ceux qui ont exploité toutes les intelligences dont ils disposent», a-t-il précisé.

En matière d’emploi et de formation, l’Algérie accuse des retards énormes, pourtant des sommes colossales ont été dégagées et une batterie de programmes a été mise en marche. Il ne s’agit pas de former en quantité seulement, a indiqué cet expert en ressources humaines, il est primordial de miser surtout sur la qualité et d’opter pour un plan de formation qui valoriserait les qualifications et les besoins du marché.

Un avis que le Dr Souad Larbaoui partage largement.

«L’on constate en Algérie qu’il y a aujourd’hui un déséquilibre entre la formation et l’emploi. L’on forme en masse et ça ne suit pas le niveau de création des entreprises. L’on se retrouve avec beaucoup de diplômés et peu de postes de travail», a-t-elle estimé, ajoutant que la ressource humaine algérienne pose un véritable problème. Ne se voulant pas trop pessimistes, les deux spécialistes ont affirmé que tous les problèmes trouvent une solution et qu’il faut choisir le bon modèle et faire appel aux compétences nationales et profiter des expériences étrangères pour avancer.

Abordant l’éternelle problématique de la jeunesse algérienne, le Dr Abdelhak Laamiri a estimé que la jeunesse est une grande force qui a besoin d’un grand rêve. Un rêve national que les politiques doivent pouvoir formuler et mettre en marche. «Pourquoi en Malaisie ça a marché ? Eh bien les politiques ont décidé que dans 20 ans, la Malaisie serait un pays développé. Tout a été déclenché pour concrétiser ce rêve auquel les jeunes adhèrent massivement. » Quant aux modèles adéquats, chacun a ses points forts et ses points faibles. «Il faut demander l’avis des experts, car eux savent quel est le modèle applicable et le plus approprié », a-t-il expliqué.
I. B.