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Plus qu’un match…

 

Plus qu’un match… - FOOTBALL - Copa del Rey
AFP

Real Madrid - FC Barcelone, c’est le match de football qui enflamme la planète. Mais c'est aussi et surtout une rivalité ancrée dans l’histoire contemporaine espagnole. Décryptage par Pascal Boniface, directeur de l’IRIS et spécialiste de la géopolitique du sport.

Plus qu’un match… - FOOTBALL - Copa del Rey

DEUX VISIONS DE L’ESPAGNE

"Historiquement, le Real Madrid a été le club de Franco, le FC Barcelone, celui de la résistance. Quand les troupes franquistes sont arrivées à Barcelone en 1936, on dit qu’elles avaient quatre objectifs : la Generalidad (ndlr : le gouvernement catalan), les syndicats, la fédération anarchiste et le club de Barcelone… Sous Franco, le Barça a plusieurs fois été lésé par rapport au Real. C’était le régionalisme autonomiste catalan contre la capitale, qui représentant le pouvoir central répressif et d’extrême droite. Barcelone lui faisait face avec une population autonome, anarchisante, syndicaliste et d’opposition en quelque sorte."

EN 2011, LE SPORT PLUS QUE LA POLITIQUE

"Aujourd’hui, il faut bien avouer que cette connotation est plus historique qu’inscrite dans la réalité. Les Catalans n’ont plus l’impression d’être réprimés par le franquisme. A l’époque, c’était au Camp Nou qu’on pouvait parler catalan et siffler Franco. Dans la rue, ce n’était pas possible. Les choses sont évidemment différentes de nos jours. L’Espagne est une démocratie solide et le gouvernement est de gauche. D’ailleurs, on dit que Zapatero est à titre personnel supporter du Barça et non pas du Real. Il n’y a plus cette opposition qui est aujourd’hui marquée par le côté un peu clinquant, les "Galactiques" de Madrid où il y a moins de formation qu’à Barcelone. La rivalité province-capitale n’a pas tout à fait le même sens qu’en France mais il existe aussi cette tentation de lutter. La province veut s’affirmer.

Plus qu’un match… - FOOTBALL - Copa del Rey

A noter que le Real et le Barça ont des points communs. Ce sont deux clubs qui appartiennent aux socios. Quand il y a un match entre Barcelone et Chelsea, il y a vraiment une différence entre un club qui appartient à ses supporters et un club de milliardaire, Abramovich ou autre. Il n’y a pas cette différence entre le Real et le Barça. Mais il y a quand même quelque part l’idée que le Real reste le club d’une certaine élite et le FC Barcelone de la classe populaire. "

UN DERBY MONDIALISE...

"Real Madrid – Barcelone, c’est un derby mondialisé. On le voit quand on regarde les compositions des deux équipes, comme pour tous les grands clubs européens d'ailleurs. Le FC Barcelone a tout de même une particularité : la proportion de joueurs catalans et de joueurs formés au club est exceptionnelle et sans doute supérieure à celles des autres grandes écuries. Aussi, les différents affrontements Barça – Real qui se succèdent et se superposent, en championnat, en Coupe du Roi et en Ligue des Champions, attirent aujourd’hui des centaines de millions de téléspectateurs. C’est aussi le cas lorsqu’ils s’affrontent en Liga pour un match ordinaire. "

... QUI ECRASE LA LIGA

"Avec les recettes grandissantes des uns et des autres, l’attractivité de leurs oppositions, Madrid et Barcelone bénéficient d'une surface financière toujours plus grande. Et ceci au détriment de Valence, Séville et La Corogne. Avec cette concentration des moyens, le risque est d’avoir en Espagne un duel Barça – Real et le reste qui serait une sorte de deuxième division déguisée. Le football français, par exemple, est bien plus décentralisé. Au niveau du palmarès notamment. En Espagne, il n’y a pas d’équivalent à Saint-Etienne, Bordeaux ou même un club comme Reims. Au fil du temps, ils se sont détachés de leurs adversaires. Derrière le Real et le Barça, c’est le désert ou pas loin."

Eurosport - Propos recueillis par Maxime DUPUIS

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