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1 Août 2011
le 01.08.11 | 01h00 Réagissez
Les assassinats d’opposants en Syrie se poursuivent à un rythme effroyable. Hier encore, l’armée syrienne a mené une offensive contre les opposants au régime de Bachar Al Assad dans plusieurs villes du pays qui s’est soldée par plusieurs dizaines de morts et de blessés.
Des militants syriens des droits de l’homme parlent même de plus d’une centaine de morts. Toutefois, il n’y avait hier aucune possibilité de confirmer ces informations. La Syrie est interdite
aux médias internationaux depuis le mois de mars, début des manifestations anti-régime.
La ville la plus touchée par la répression est une nouvelle Hama qui est considérée avec la ville Deraa (sud) comme étant l’épicentre de la contestation. Le pouvoir tente depuis plusieurs
semaines en vain de soumettre cette région rebelle théâtre d’imposantes manifestations chaque vendredi. Par endroits, les hommes de Bachar Al Assad ont tiré à l’arme lourde sur la population.
Dans une déclaration accordée, hier par téléphone, à de nombreuses agences de presse, Abdelkarim Rihaoui, président de la Ligue syrienne de défense des droits de l’homme (LSDDH), a ainsi alerté sur le fait que «cent civils ont été tués rien qu’à Hama par des tirs des forces de sécurité qui accompagnaient l’armée lorsqu’elle a pénétré en force dans la ville». Une «chasse» aux opposants a également eu lieu à Homs où 5 personnes sont mortes quand des habitants sont descendus dans la rue en soutien à Hama. Selon la même source, il y a eu aussi 3 morts dans la province d’Idleb. Ammar Qourabi, président de l’Organisation nationale des droits de l’homme, a annoncé de son côté que 19 personnes avaient été tuées à Deir Ezzor, 6 à Harak (sud) et 1 à Boukamal.
Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), a aussi fait état de 2 morts à Sourane, près de Hama, ce qui porte le bilan total à 136 morts. «C’est l’un des
jours les plus sanglants» depuis le début de la révolte le 15 mars, a-t-il déclaré à l’AFP. Devant l’extrême violence de la répression du régime, la rue syrienne a appelé vendredi la communauté
internationale à réagir. Les militants de la démocratie ont notamment organisé des manifestations sous le slogan «Votre silence nous tue». De leu côté, les militants du site internet Syrian
Revolution 2011 ont appelé hier à des «manifestations de représailles quotidiennes» à la sortie des mosquées après les tarawih (prières nocturnes pendant le Ramadhan). Les tueries d’hier
ont poussé plusieurs responsables européens à réagir. C’est le cas notamment du ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a estimé qu’«une telle action contre des civils
qui ont manifesté en masse et pacifiquement (…) n’a aucune justification».
Ces attaques, a-t-il poursuivi, sont «d’autant plus choquantes qu’elles ont lieu la veille» du Ramadhan. Son homologue allemand Guido Westerwelle a, pour sa part, demandé carrément au président Assad «de mettre immédiatement fin aux violences contre les manifestants pacifistes» et a menacé Damas de nouvelles sanctions européennes. A rappeler que depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar Al Assad, la répression a fait, selon des organisations de défense des droits de l’homme, quelque 2000 morts, dont plus de 1600 civils. Il y aurait également 3000 disparus.