Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.
4 Avril 2011
Tous les hommes rêvent du parti
Qui porterait la trace
De leurs lutes obscures et de leurs espoirs tenaces,
1
Un parti qui, comme la vie,
Accueillerait toute la diversité du monde
Des hommes et des femmes qui y vivent,
De la chaleur des heures à partager,
Des souffles multipliés par des milliers de rythmes,
De marches et de courses effrénées,
Vers des sources inconnues, à rechercher et découvrir
Du pain et des mains
À tendre ou à trouver.
Des espoirs de rimes partagées
Capables de fleurir ensemble
Le temps d’écrire le poème
De la vie des hommes et des femmes qui s’aiment
Le temps de construire
Un monde de pierres égales et solidaires.
De pierres horizontales,
Comme les mains rugueuses
des hommes qui travaillent à bâtir une maison commune.
2
Tous les dolmens de douleur et d’espoir
Se dressent dans la nuit des hommes et des femmes qui attendent l’aube d’un jour nouveau.
Dolmens infatigables et sourds
Comme des sommeils sans fin, témoins de leurs attentes,
À la patience d’éternité.
Tous les dolmens attendent
Qu’un jour tout neuf se lève.
Et que la mer s’embrume aux frémissements des hommes
Capables, ensemble, de changer la course
De ce grand fleuve du monde.
Mais les hommes savent aussi que lorsque les ghettos se dressent,
Que les citadelles forgent leurs murailles,
Face aux autres citadelles et aux autres murailles,
Les hommes savent
Que les guerres seront inévitables.
3
Alors les hommes attendent
le parti de leur vie.
Le parti qui rachèterait toutes les déceptions
Effacerait toutes les trahisons
Et les retournements de vestes,
Toutes les vilénies.
Ils attendent en se racontant des histoires,
En fuyant les chemins de claire vérité.
Ils attendent en se voilant la face.
Ils attendent dans le mensonge et le parjure.
Le mensonge et l’imposture.
4
Les hommes sont solitaires comme des loups en vadrouille.
Et comme des loups,
Parfois
Ils lèvent de sanguinaires patrouilles.
Ils ne savent pas conjuguer leurs forces
Pour faire lever le soleil de tous les changements,
Tisser des habits fraternels,
Bâtir des maisons ouvertes à tous
Des maisons solidaires
Et se tendre la main
Pour passer la rivière qui gronde et se fait meurtrière.
Et pourtant
Même si tous les hommes rêvent du parti de demain,
Ils ne peuvent oublier,
Leur amour du pouvoir,
Ni abolir l’argent,
L’hypocrisie, les courtisans et l’entregent
Qui d’un pays ou du monde
Hâtent la destruction.
5
Se lèvent alors les Damnés de la terre.
Ils ne connaissent des partis
Que paroles fleuries,
Mensonges et ordalies,
Sous somptueux habits.
Tous les hommes rêvent alors du monde nouveau
Qui porterait témoignage des tortures subies
Et de souverains mépris,
De leurs souffrances abolies,
Des enfants de leur vie
Qui en mer ont péri
Pour avoir dans leur fuite agoni
Les hommes et les femmes,
Infâmes,
Qui ont défiguré leur pays et truandé son peuple.
Ils se disent que nul,
à leur place,
Ne pourra inventer le parti de leur rêve
Un tout nouveau Parti.
Par Si Mohamed Baghdadi