COMITE D’INITIATIVES ET DE VIGILANCE CITOYENNES Civic.oran@gmail.com ENSEMBLE POUR CONSTRUIRE LA DEUXIEME REPUBLIQUE OUI C’EST POSSIBLE

Alors qu’elle est encerclée de toutes parts par des puissances étrangères qui n’attendent que le moment ou des troubles seront fomentés pour intervenir comme ce fut le cas pour la Libye et d’autres pays qui attendent leurs tours, nous constatons que l’Algérie est gérée par correspondance par un président invalide et impotent, miné par la maladie mais qui continue à s’accrocher au koursi. Malgré cela, et devant tant de dangers qui nous guettent, personne n’ose faire appliquer l’article 88 de la constitution dans le but de permettre le fonctionnement normal des institutions qui resteront à bâtir solidement dans le cadre de l’inversion des rapports de force pour une autre Algérie, et de permettre à ce président de se faire soigner et de se rétablir en toute tranquillité. Cette situation fait vivre en ce moment au pays l’une des crises les plus graves depuis 1962. Des émeutes contagieuses se sont déclarées dans différentes régions du pays. La contestation sociale qui a débuté au sud du pays montre à quel point ces wilayates vivent l’une des pages les plus sombres de notre histoire post indépendance. Les jeunes citoyens dans leurs désarrois et leurs souffrances, ont eu recours à la violence pour se faire entendre, les autres étaient trop occupés pour être à leur écoute. Ceux, qui ne se sont pas encore exprimés violemment, n’attendent que l’occasion pour le faire. Quant à la majorité des citoyens silencieux, elle est tenue à l’écart par ceux qui sont censés la représenter politiquement et administrativement. Ceux qui parlent en son nom ont adopté des attitudes égoïstes. Certains veulent porter atteinte à notre intégrité territoriale, alors que d’autres veulent remettre en question notre unité nationale. Certains se taisent, quant d’autres font dans la surenchère.

D’autres se tournent vers l’extérieur, lorsque les autres font appel à la langue de bois. Ils veulent tous lui parler, sans qu’aucun d’entre eux ne prenne la peine de l’écouter. Ils veulent tous, lui donner des solutions, sans qu’aucun ne daigne l’entendre pour comprendre son problème. Devant les comportements irresponsables et les fausses solutions, cette grande majorité silencieuse, cette grande majorité d’illustres anonymes n’est plus que tourmentée par le devenir du pays et celui de ses enfants. Car en moment difficile chacun de ses membres se sent interpellé. Compte tenu des expériences passées, nous ne pouvons plus laisser notre destin entre les mains de personnes, qui en parlant au nom des algériens ne pensent qu’à leurs privilèges et leur avenir.

Le sentiment du peuple algérien est qu’il considère que s’ils persistent dans leur aveuglement, ils vivront à l’ombre des potences qui seraient dressées le moment venu, car ils ne pourront plus en tant que responsables actuels bénéficier du paradis de l’exil en cas de tensions incontrôlables, ni profiter des avoirs qu’ils ont frauduleusement placés à l’étranger. Ceci n’est plus possible, ni pour eux, ni pour leurs familles, ni pour leurs progénitures, ni pour leurs proches collaborateurs. De même qu’ils ne peuvent plus bénéficier des « « soutiens amicaux des puissances internationales » ».

En ce moment critique, nous n’avons plus le droit de laisser, notre avenir et celui de nos enfants, être tracé par non seulement des intermédiaires, qui se sont acoquinés avec tous ceux qui ont géré les affaires de l’Etat à un moment ou un autre mais aussi des « conseils occultes venus de l’étranger ». Il est grand temps pour que cette grande majorité silencieuse fasse changer l’Algérie, en exigeant, sereinement et loin de toute violence, le changement du système politique. Il est venu maintenant le temps où les notions de citoyenneté, d’équité et de liberté deviennent les fondements du système, permettant aux citoyennes et citoyens d’en être les pivots centraux, avec la levée de la tutelle de l’administration. Il est fondamental, présentement, que l’alternance ainsi que la participation citoyenne et républicaine seraient la dynamique du bien être des Algériennes et des Algériens. Il est impératif que la transparence et la libre initiative dans la gestion des affaires du pays d’une part et, le libre choix des citoyens et le pouvoir de contrôle citoyen, d’autre part, deviennent une tradition dans notre vie quotidienne. Aussi nous illustres anonymes et inconnus lançons un appel aux décideurs véritables pour qu’ils donnent à toutes les citoyennes et à tous les citoyens, les institutions, les mécanismes, les instruments et les règles qui leur permettent de prendre en charge, eux même leur devenir et celui de leurs enfants.

Nous lançons un appel aux personnalités du mouvement national, aux personnalités politiques indépendantes, aux responsables des partis politiques de la mouvance démocratique et aux intellectuels qui prônent et luttent pour les valeurs de libertés et de démocratie, afin que leurs efforts ainsi que leurs luttes convergent en vue de proposer une solution programme pour la construction d’un changement radical et pacifique du régime politique et de ce mode de gestion archaïque et autoritaire de la société. Nous lançons aussi un appel aux Algériennes et aux Algériens pour qu’ils adhèrent à cet appel citoyen et pour qu’ils refusent les fausses solutions et les remèdes de court terme, et ainsi créer les conditions pour construire les alliances stratégiques entre les différentes forces du changement afin d’agir, de se concerter et de provoquer ensemble des actions pour occuper l’espace politique, malgré l’embargo imposé aux démocrates et aux opposants, pour ne plus laisser le pouvoir seul face au peuple. Il y a nécessité pour les algériennes et algériens de comprendre qu’un autre choix existe et qu’un autre choix est possible pour l’édification d’une deuxième République : Une autre Algérie que celle qu’ils veulent encore nous imposer. Oran le 20 Mai 2013 LE CIVIC M. BENGUESMIA CHADLY