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Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.

Réseau des Démocrates

BACHIR HADJ ALI

                   

 Bachir-hadj-ali[1]

Sa contribution au développement du mouvement communiste algérien.

 

 

          Ma communication, nécessairement courte, compte – tenu du temps qui m’est imparti, repose sur les écrits ci-dessous d’où j’emprunte des passages :

 

-Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier. Maghreb. Sous la direction de René Gallissot. Editions Barzakh. Alger, avril 2007.

 

-La révolution socialiste mondiale et les mouvements de libération nationale. Bachir Hadj Ali. Editions « Paix et socialisme ». Prague 1965.

 

-Essai sur l’histoire du mouvement ouvrier algérien de 1920 à 1954. Revue socialiste n° 7, 1971.

 

-8 mai 1945 – mai 1985, 40ème anniversaire. Une double signification. Revue socialiste n° 21, mai 1985.

 

-Articles de l’organe central du Parti communiste algérien, l’hebdomadaire Liberté. Période 1946 – 1955.

 

-Le Parti communiste algérien de 1939 à 1943. Charles-Robert Ageron. Editions EDIF. Alger, 2000.

 

-Le PCF et la question algérienne (1959) par Jean-Pierre Vernant.

 

-Je n’ai pas eu le temps de revoir l’étude « Qu’est-ce qu’un révolutionnaire algérien » publié par Alger républicain en 1964.

 

-Je n’ai pas pu avoir accès à la revue Réalités algériennes et marxisme.

 

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         Bachir Hadj Ali, né à la Casbah d’Alger le 9 décembre 1920, adhère au Parti communiste algérien l’été 1945. Il travaille depuis quelques années au service technique des PTT, à la Grande Poste.

 

        Il adhère au PCA dans un contexte particulier. C’est la période où le PCA lance une vaste campagne de solidarité avec les victimes de la répression qui a sévi après les manifestations patriotiques du 8 mai 1945 et où il encourage la création de comités locaux pour l’amnistie des détenus politiques, membres pour la plupart du PPA (Parti du peuple algérien). Bachir Hadj Ali devient membre du bureau du Comité national constitué en 1946 et dont le secrétaire général est Larbi Bouhali. Le mouvement pour l’Amnistie aboutit le 16 mars 1946 au vote d’une loi dont le projet avait été déposé à l’Assemblée Nationale Française par le groupe communiste. Cette loi remet en liberté des centaines de détenus de Mai. Ce mouvement pour l’Amnistie a constitué un véritable maillon intermédiaire pour la reconstitution et la relance de la lutte du mouvement national.

 

        Au mois de juillet 1946, Bachir Hadj Ali assiste à la réunion du Comité central du PCA élargie où il est procédé à l’examen critique de la politique du Parti, particulièrement durant la période 1943-1945.

 

        On peut lire dans la Revue socialiste n° 7 : « Jusqu’en juillet 1946, le Parti n’avait pas une appréciation nette de la puissance du mouvement national. Partout son orientation était erronée, il se trouvait ainsi isolé du mouvement national.

 

       La cause profonde de cette erreur se résume dans la sous-estimation persistante du facteur national.

 

       Cette sous-estimation trouve sa source première dans la composition européenne des premières organisations communistes, étape inévitable pour des raisons historiques, ce qui ne diminue aucunement le rôle positif joué par ces travailleurs. Le mouvement national a grandi, la composition ethnique des organisations communistes s’est améliorée, et pourtant l’erreur persiste.

 

      Pire : alors que l’indépendance est revendiquée en 1920-1932 avec des cadres européens, elle disparaît lorsque les cadres algériens apparaissent.

 

    A partir de cette étape, et jusqu’au redressement  de 1946, on peut formuler l’hypothèse que cette sous-estimation s’alimente :

 

   -1- A une fausse appréciation du rôle de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, comme le révèle la lecture de « La Lutte sociale » ;

 

  -2- A  sous-estimation d’un autre facteur subjectif qui est une composante de la personnalité de l’Algérie : le rôle positif joué par les valeurs arabo-islamiques sous l’occupation coloniale : cette affirmation semble contredite par la collaboration communistes-oulémas en 1935-1937 ; mais il est possible que cette faiblesse ait été surmontée durant cette période dans la pratique de l’unité d’action ;

 

  Cette sous-estimation du facteur arabo-islamique s’est traduite longtemps par une certaine incompréhension des rapports particuliers de notre pays et les autres pays du monde arabe auquel le lient l’histoire, la culture, la langue, la religion, la solidarité.

 

  -3- A la sous-estimation du rôle de la paysannerie en direction de laquelle des efforts suffisants n’étaient pas faits, faiblesse aggravée par le nombre limité des cadres algériens paysans ;

 

  -4- La surestimation du rôle anticolonialiste des travailleurs européens, ce qui dénote une sous-estimation de l’influence de l’idéologie colonialiste dans leurs rangs ; on peut se demander si les efforts nécessaires faits en leur direction, y compris les efforts de réflexion, d’élaboration, n’ont pas été effectués au détriment de eux prioritaires en direction des masses algériennes. Le mot d’ordre d’arabisation du Parti, en 1932-1935, dénote à la fois sa composition ethnique essentiellement européenne et l’efficacité relative de ces efforts en l’absence, à partir de 1934, d’une ligne nationale claire.

 

       Cette sous-estimation du facteur national est liée à la surestimation des possibilités de la révolution prolétarienne en France et par suite à la sous-estimation des forces libératrices au sein de notre peuple.

 

        Il n’est pas sans intérêt de remonter dans le temps pour retrouver ce qui a pu, dans les positions de la III° Internationale, alimenter cette erreur européocentriste.

 

        N’explique-t-elle pas « le placage » à l’Algérie de certains mots d’ordre strictement français qui pouvaient dénaturer la politique nationale du PCA ?

 

 

        A partir de son entrée au Comité central en 1947, Bachir Hadj Ali s’implique pleinement dans l’activité de son Parti dont il devient un des principaux dirigeants. Il contribue à l’élaboration d’une ligne politique et unitaire, particulièrement pendant la période 1946-1951 (création du Front Algérien avec les trois partis nationaux), qui va permettre au PCA de jouer un rôle national de plus en plus important.

 

        Il est intéressant de relire le texte de la Charte d’unité d’action proposée en 1950 aux partis du MTLD et de l’UDMA ainsi que les interventions de Bachir Hadj Ali aux réunions du comité central où le mot indépendance est constamment souligné.

 

        Deux mois après le 1er novembre 1954, soit au mois de février 1955, Bachir Hadj Ali présente le projet de création des Combattants de la Libération, projet adopté par le Comité central le 20 juin suivant répondant ainsi à la demande des jeunes militants d’entrer dans l’action armée.

 

        Il serait intéressant d’écrire l’histoire du PCA pour la période allant du 1er novembre 1954 au 20 juin 1955 où des discussions très vives ont certainement eu lieu au sein de ses instances.

 

        De juin 1955 à juin 1956, Bachir Hadj Ali assume conjointement les responsabilités de Secrétaire du Parti et de coordonateur national des Combattants de la Libération. C’est à ce titre qu’il signe avec Abane Ramdane, au mois de juin 1956, les Accords PCA-FLN sur l’intégration des communistes dans l’ALN et dans l’OCFLN.

 

       De janvier à avril 1956, il s’implique pleinement dans l’opération de détournement du camion d’armes réussie, le 4 avril, par Henri Maillot.

 

        Durant toute la guerre, il est à Alger, à la tête du PCA qui avait tenu à maintenir son autonomie.

 

        A l’indépendance, il est désigné comme Premier secrétaire du Parti. Celui-ci est interdit au mois de novembre 1962, mais sera toléré par le gouvernement d’Ahmed Ben Bella.

 

       Après le coup d’Etat du 19 juin, il est à la direction de l’ORP (Organisation de la résistance populaire), composée de militants communistes et de militants du FLN fidèles à la Charte nationale de 1964. Arrêté le 20 septembre 1965, il subit d’affreuses tortures avant d’être emprisonné pendant trois années successivement à Lambèze, Annaba et Dréan. Il est libéré en 1968 et assigné à résidence jusqu’en 1974. Il milite au PAGS

.

      Il décède le 9 mai 1991, à l’âge de 71 ans, à la suite d’une longue maladie.

 

      A travers l’écriture de la biographie de grands hommes comme Bachir Hadj Ali, c’est la réflexion sur le rôle de l’individu dans l’histoire qu’on pourrait aborder.

 

 

 

 

 

 

 

     Bachir Hadj Ali a joué deux rôles déterminants dans l’histoire de l’Algérie.

 

                               -Le redressement du PCA (1946-1951) et son entrée dans

                                le mouvement national

 

                               -L’entrée des communistes dans la lutte armée (l’été 1955).

 

   

 

 

 

      

 

    

 

 

 

 

  

 

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D
<br /> Bachir Hadj Ali était aussi un poète d'un immense talent auteur de plusieurs recueil (Que la joie demeure, Chants pour le 11 décembre, etc) ainsi qu'un musicologue.<br /> C'est faire injure à sa mémoire que d'écrire ces inepties.<br /> <br /> <br />
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