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Alors qu’une cinquantaine de personnes ont été tuées hier La Russie bloque le Conseil de sécurité et protège Al Assad

 

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le 28.01.12 | 01h00 Réagissez

 La Syrie trouve en la Russie un rempart aux sanctions de l’ONU.

zoom | © D. R.
La Syrie trouve en la Russie un rempart aux sanctions de l’ONU.

Les observateurs arabes restés en Syrie, bien encadrés par les services, ont crié leur désarroi.

Critiqué de toutes parts pour la guerre à huis clos qu’il mène contre son peuple, Bachar Al Assad poursuit tranquillement et sans état d’âme son entreprise génocidaire.Et il semble particulièrement apprécier que le sang de ses compatriotes coule à flots le vendredi, jour de piété pour les musulmans. Hier, il n’a pas dérogé à sa règle ; au moins 46 personnes, dont 34 civils ont été trucidées, selon les militants. Signe que la situation y est devenue incontrôlable, même les observateurs arabes restés en Syrie et bien encadrés par les services ont crié leur désarroi.

Le très coopérant chef de la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha Al Dabi, a été obligé de reconnaître hier que les violences avaient «augmenté de manière importante» depuis trois jours, en particulier à Homs, Hama et Idleb. Et pour cause, au moins 166 personnes ont été tuées en trois jours, selon l’OSDH, dont 33 mardi, 25 mercredi, 62 jeudi et 46 hier vendredi.  Parmi les 34 personnes tuées hier à travers le pays, 19 l’ont été à Naoua, dans la province de Deraa (sud), cinq à Alep (nord), quatre à Homs (nord), un à Hamourieh (dans la banlieue de Damas) et une à Hama (nord) selon l’OSDH.

On retiendra que c’est la première fois que des civils sont tués par les forces de sécurité à Alep, deuxième ville du pays, depuis le début de la révolte contre le régime du président Al Assad en mars 2011. Ces tueries sont intervenues après que les militants pro-démocratie avaient appelé les Syriens à manifester en masse contre le régime, comme chaque vendredi. A Damas, des manifestations ont ainsi eu lieu dans les quartiers de Midane, Kaboune et Barzeh, malgré des tirs des forces de sécurité dans les deux premiers, selon l’OSDH. A Deir Ezzor (est), «les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants dans le quartier de Hamidiyeh, et ont encerclé la mosquée Omar Ibn Khattab», selon la même source. Les manifestations en Syrie ont souvent lieu à la sortie des mosquées, après la prière.   

166 morts en trois jours !

Deux attentats visant les forces de sécurité à Idleb (nord-ouest) et à Mazaïrib, près de Deraa (sud), ont en outre fait 12 morts parmi leurs membres, a annoncé à l’AFP le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. A Idleb, un attentat à la voiture piégée contre un poste de contrôle des forces de sécurité a fait six morts. Et à Mazaïrib, des déserteurs ont attaqué deux bus de la sécurité, faisant six morts et cinq blessés, a expliqué M. Rahmane, sans précision sur les auteurs du premier attentat.

Sur le plan diplomatique, l’impasse semble inévitable. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier soir pour discuter de la situation en Syrie, la Russie a déjà annoncé qu’elle ne soutiendrait aucune résolution appelant au départ du président Al Assad. Un haut responsable a confirmé, hier, que Moscou servira encore de bouclier contre une quelconque résolution qui viserait le départ de son «poulain» Bachar.

«Un projet de résolution sur la Syrie pourrait être distribué» aux 15 membres du Conseil, selon un diplomate d’un pays membre. Mais la Russie a affirmé que le dernier projet de résolution était, en l’état, «voué à l’échec». «Les décisions sur un règlement politique en Syrie doivent être adoptées sans condition préalable. Nous ne pouvons soutenir aucune résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant au départ d’Al Assad», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, selon Interfax. 

Dans ce contexte, un haut responsable du CNS a affirmé, hier, que l’Arabie Saoudite était prête à le reconnaître comme «représentant officiel» du peuple syrien, après une rencontre au Caire avec un ministre saoudien. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, doit se rendre aujourd’hui à New York, afin de solliciter le soutien du Conseil de sécurité au plan arabe. De son côté, le secrétaire de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé le Conseil de sécurité à «agir de manière cohérente et d’une même voix» sur la Syrie.   

L’ambassade syrienne au Caire attaquée

L’ambassade de Syrie au Caire a fait l’objet, hier, d’une attaque menée par des dizaines d’opposants au régime du président syrien Bachar Al Assad, avant d’être repoussés par les forces de sécurité égyptiennes, ont rapporté des médias.          
Au moins 200 manifestants ont pénétré de force dans l’ambassade située à Garden City, un quartier du Caire, brisant des portes et des fenêtres, avant que les forces de sécurité n’interviennent pour les chasser du bâtiment qui était vide hier, jour de repos hebdomadaire en Egypte. Aucune arrestation n’a été rapportée. L’ambassadeur syrien, Youssef Ahmed, s’est rendu à l’ambassade après l’incident et a annoncé qu’il allait porter plainte auprès des autorités égyptiennes. «L’ambassade syrienne est visée. Nous enverrons une lettre demandant à ce que l’ambassade soit protégée. La protection d’aujourd’hui est très faible», a déclaré M. Ahmed.    

384 enfants tués

Au moins 384 enfants ont été tués en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar Al Assad en mars 2011, a déclaré hier le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). «En date du 7 janvier, 384 enfants, en majorité des garçons, ont été tués», a déclaré, lors d’un point presse, la directrice générale adjointe par intérim de l’Unicef, Rima Salah, sans préciser sur quelles sources l’Unicef s’était appuyé pour établir ce chiffre. Par ailleurs, environ 380 enfants, «dont certains étaient âgés de moins de 14 ans», ont été détenus, a-t-elle ajouté.

Le CNS appelle à une condamnation du régime

Le Conseil national syrien (CNS, opposition) a appelé, hier, à adopter une résolution qui «condamne» le régime syrien, au moment où une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir lieu dans la journée pour discuter de la situation en Syrie. Dans un communiqué, le CNS a affirmé avoir «pris une série de contacts ces dernières 24 heures avec les Etats membres du Conseil de sécurité et de la Ligue arabe». Le Conseil national syrien a appelé les deux institutions à «œuvrer immédiatement et sérieusement en vue de faire adopter une résolution au Conseil de sécurité qui condamne les crimes du régime et s’engage à juger les criminels», selon le texte.

Hassan Moali
 
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