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Abdelkader Zoukh au four et au moulin : Le wali d’Alger multiplie les visites sur terrain


Par Boualem TOUARIGT

 

Le wali d’Alger est attaché à ce qu’il croit essentiel et qu’il rappelle à chaque fois : la crédibilité de l’Etat. Il n’est pas question pour lui d’afficher des objectifs qui sont loin d’être réalisables. Il est sceptique devant les chiffres et les dates qu’on lui annonce. « Je ne parlerais d’objectifs que lorsque j’aurais tout vérifié sur le terrain. »

 

 

Avec lui, on ne cherche pas l’effet d’annonce, les bilans qui servent à remplir les bas de colonnes des bilans administratifs. Au cours de sa visite du 14 décembre qu’il a menée au pas de course, montrant une agilité et une vivacité qui en ont surpris plus d’un, à chacun des huit chantiers qu’il a visités, il est allé à l’essentiel. Il ne supporte le cadre imposé qui l’enfermerait. Sur le terrain des 834 logements de Ouled Slimane, il s’est inquiété de l’isolement du projet qui lui paraissait enclavé : « Comment vont faire les futurs habitants, par où accèdera-t-on? » Il est rassuré qu’on lui apporte des explications sur les liens avec les grandes voies de transport public.

Sur un autre chantier, il remarque des câbles électriques qui traversent les immeubles tout en constatant que quelques poteaux métalliques sont posés et ne comportent pas de câbles. Il comprend : le réseau électrique n’est pas achevé et on a opté pour la solution provisoire. Il est spontané comme à son habitude : il fait la remarque, vertement comme à son habitude, sans prendre de gants. Le maître d’ouvrage promet de régler le problème dans les meilleurs délais. Là aussi, comme ailleurs, la position est ferme : aucun logement ne sera attribué s’il n’y a pas toutes les conditions.

 

Et le wali va très loin. Il s’inquiète des conditions concrètes de vie des futurs occupants : « Où sont les commerces? Qu’avez-vous prévu ? Des locaux pour les jeunes c’est bien, mais pensez aussi à une sorte de supérette. » Avec sa spontanéité, il réagit quelques fois avec un ton angoissé: « Et les enfants, comment vont-ils faire pour l’école? Où est-elle ? Et le collège ? » Il demande le directeur de l’éducation de la wilaya : « Que dit votre carte? Avez-vous prévu un collège? Il devra servir les nouveaux occupants et aussi les habitants actuels des quartiers environnants. » Pour une fois, il est rassuré: le projet est en chantier et il est convenablement localisé.

 

Sur le dernier chantier inspecté, il a une réaction qui aurait pu surprendre, pleine de spontanéité, épidermique. Il arrête brutalement la visite, et il montre sa colère. Il s’en expliquera par la suite : « Je ne supporte pas la vue de la saleté. Malgré tout ce que j’ai dit et les moyens colossaux en crédits et en matériels qui leur ont été alloués, j’ai constaté que certains responsables locaux se plaisent encore dans les tas d’immondices. Ce que j’ai vu est inacceptable. Je n’ai pas pu supporter. Veuillez m’excuser, mais comprenez moi. » 
Il est ferme et intraitable. Aucun logement ne sera livré, aucun habitant ne sera relogé s’il ne trouve pas toutes les conditions d’une vie décente : les commodités essentielles (voieries, eau, assainissement, électricité, gaz) mais aussi tous les équipements notamment ceux du commerce, de l’éducation et de la santé. On a même trouvé dans un des chantiers visités une sûreté urbaine dont les travaux étaient en voie de lancement.
 B. T.

 

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