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Réseau des Démocrates

50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie 02/07/12 Edito : combat pour la mémoire

 

 

Par Omar Belhouchet


L’écriture de l’histoire de la Guerre de Libération est un sujet très sensible dans notre pays. Les autorités politiques se sont attachées, dès l’indépendance, avec beaucoup de ténacité, à encadrer strictement le travail des chercheurs et des historiens, à censurer les témoignages des acteurs, à empêcher que les faits, dans toute leur complexité, soient relatés et connus…
Une histoire officielle est née. Elle est conçue et élaborée en effaçant des pans entiers de la riche et dense réalité de la lutte de Libération. Cette écriture tronquée, biaisée, orientée, qui obéit à de strictes contingences politiques, a pour principale fonction la légitimation du «pouvoir révolutionnaire» des groupes aux commandes du pays. Elle est également convoquée pour créer l’unité contre l’ennemi d’hier.

Une lamentable censure frappe les dirigeants du Mouvement national, occulte le rôle prépondérant des fondateurs du FLN, des responsables du GPRA… quand ils ne sont pas assassinés !
«Un seul héros, le peuple». Le slogan sert à effacer de la mémoire des Algériens le rôle tenu par Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem, Abane Ramdane, Aït Ahmed, Messali Hadj, Ferhat Abbas, Benkhedda, Saâd Dahlab et tant d’autres monuments du courant nationaliste.
Jusqu’aux révoltes d’Octobre 1988 qui ont permis la libération de la parole et de l’écrit et l’introduction du pluralisme politique, les six chefs historiques qui avaient créé le FLN en 1954 pour diriger la guerre de Libération n’étaient ni évoqués par les médias officiels ni cités dans les manuels scolaires. On a fait table rase de cette fabuleuse épopée au profit exclusif des maîtres du moment.
La création de maisons d’édition et de journaux privés permet enfin l’émergence d’une autre vision de la Guerre de Libération. Les faits remontent enfin à la surface.

El Watan a pris sa part, très modestement, dans ce combat pour la mémoire. Il s’est attaché, dès sa création en octobre 1990, à s’émanciper de la vision de l’Etat dans le domaine de l’histoire. Nos lecteurs découvrent, dès les premiers numéros, à travers des articles documentés, s’appuyant sur les travaux de chercheurs et historiens dont la crédibilité est établie, la véritable histoire de la Guerre de Libération. Des sujets tabous sont abordés. L’assassinat de Abane Ramdane, par des barbouzes du FLN au Maroc, est évoqué pour la première fois dans l’espace public. Messali Hadj a droit à une présentation très fouillée, à la mesure de la complexité du personnage, fondateur du Mouvement national moderne. Le conflit MNA-FLN est décortiqué et analysé… Cette incursion nouvelle, dans un domaine jusque-là très réservé, est accompagnée d’insultes et de menaces.

Cette quête de vérité sur la Guerre de Libération et cette soif de participer à l’écriture de l’histoire constituent à présent un des socles de la ligne éditoriale d’El Watan. Sans le moindre soutien de fonds publics, nous avons tout de même produit une dizaine de suppléments, tous dédiés aux événements majeurs qui ont jalonné la libération de notre pays. De même que le premier Débat d’El Watan, tenu en mars 2006, a porté sur l’histoire, avec ce titre très évocateur : «Algérie-France : la guerre des mémoires».
Le cinquantième anniversaire de l’indépendance est une belle opportunité, pour la rédaction d’El Watan, d’être à la hauteur d’un événement aussi exceptionnel pour les Algériens. Un colloque international, en préparation depuis octobre 2011, réunira d’éminents historiens, chercheurs et politologues pour passer au peigne fin la sombre période coloniale, mais aussi pour analyser, avec méthode et sans concession, les cinquante années d’indépendance.

Les équipes rédactionnelles du quotidien et d’El Watan Week-end ont confectionné des suppléments qui seront dans les kiosques début juillet. Des témoignages avec des documents inédits, des photos et des pièces administratives ont été collectés auprès des citoyens et feront l’objet de publication. Ils ont été des milliers à répondre à notre appel. Une confiance qui nous responsabilise encore davantage dans cette passionnante et exaltante tâche d’écriture de l’histoire de l’Algérie.

Dans ce dossier
La guerre, un traumatisme
Une histoire d'hommes
Dessine-moi un bombardement
Zitouna, le camp de la mort
Nous avons enterré les corps dans une fosse commune
Mohamed, 20 ans, mort sous la torture à la villa Susini
Laissez-passer pour la mort
Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir un parent moudjahid
Mohamed Tâb raconte son enfance durant la guerre d'Algérie
Zhor Zerari. Militante de la libération, ancienne détenue, écrivain, journaliste : Nous avons été renvoyés au réchaud juste après l’indépendance
Le supplice de Imma Aïcha
Ali Haroun. Responsable à la Fédération de France, membre du cnra : l’action armée ne date pas de 1954
A Saint-Etienne, les Français en renfort
Amal et Salim Moussa : nous voulons surtout valoriser la justesse de la cause algérienne
La faim de l’espoir
Deux adolescents dans l’horreur de la guerre
La gifle
Bou Hinoun, le village aux 84 chouhada
Mon parcours de prisonnier
Un parachutiste dans la guerre
Souvenirs du maquis
El Kerma sous la torture
Yamina Bouchefa. Béjaïa Membre du collectif des avocats du FLN : Les militants du FLN étaient condamnés à mort et guillotinés
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