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Alors que la FAC avance que le GTAC est «un produit 100% algérien» Ce que coûte le Tour en devises

Alors que la FAC avance que le GTAC est «un produit 100% algérien» Ce que coûte le Tour en devises

Organiser le GTAC constitue une belle affaire. Un vrai jackpot, mais ça profite à qui ?
A la FAC, aux communes, ou bien aux différents prestataires ? S’il est difficile de lever le voile sur les recettes, le bilan du Tour n’étant jamais communiqué aux membres de l’AG, des « fuites » apportent les preuves que le Tour d’Algérie coûte beaucoup d’argent aux organisateurs. Et que cet argent ne va pas intégralement dans la trésorerie de la
FAC.


Amine Andaloussi-Alger (Le Soir) -

Avant même les premiers coups de pédale du GTAC, le tour est d’abord une immense et complexe organisation. La FAC confie cette dernière à un partenaire, NSO qui se charge des volets techniques et même à la gestion des finances. NSO, pour rappel, est une boîte qui se dit spécialisée dans l’organisation des événements sportifs. Tous les encaissements et dépenses se font par le biais de cette boîte. C’est l'organisateur en chef de la manifestation. C’est le premier à se frotter les mains à l’heure des bilans. Car le Tour rapporte énormément d’argent. Grâce à son extraordinaire impact médiatique, les sponsors, attirés par cette énorme visibilité, mettent la main à la poche et dépensent sans compter. Soutenu fortement par ses sponsors majors, Ooredoo et Cevital, «reconvertis» par la même occasion en teams, le GTAC s’assure une bonne santé financière. «Nous sommes les seuls en Afrique à pouvoir organiser un tour de cyclisme sans l’appui ni une quelconque assistance des étrangers. Le GTAC est fait du début jusqu'à la fin par des Algériens», affirmait à chaque sortie médiatique le président de la Fédération de cyclisme, M. Rachid Fezouine.


Ce qui n’a rien à voir avec la vérité.

Celle-ci est tout autre. Plusieurs transferts en devises effectués démontrent clairement l’implication directe des organisateurs étrangers et de compétences autres que nationales. Aussi, un document en notre possession démontre que la FAC a un autre partenaire que la boîte de communication, NSO. Cet autre partenaire est établi en France. Il s’agit d’une boîte qui fait office d’une centrale d’achat.
Répondant au nom d’Europimpex, cette société d’importation sous-traite dans les achats en tout genre : motocycles, vêtements, lits, électroménager, TIC et vidéosurveillance (un matériel sensible soumis à autorisation). Dans le cas qui nous concerne, Europimpex s’adapte aux exigences de la FAC à laquelle elle offre des prestations spécifiques. Selon le document en notre possession, les prestations fournies par Europimpex ont coûté à la FAC la somme de 59. 920 euros (en hors taxe).
Europimpex Sarl a importé au compte de la FAC un ensemble de matériels destiné, pour la précision, à la location et non à la vente. La FAC n’ayant pas jugé utile de se doter une fois pour toutes de ces équipements, a préféré faire appel à chaque GTAC à son partenaire non déclaré. La facture qui est en notre possession est adressée par Europimpex à la Fédération algérienne de cyclisme (FAC) et non pas à NSO. Elle englobe au total 10 prestations, en l’occurrence deux (02) voitures de dépannage en location à raison de 11 000 euros, une prestation moto-info (celle-ci est fournie par la FAC !!!) qui coûte 7 500 euros et la location de voiture de sécurité pour 9 500 euros. Cette facture dont nous publions la copie en encadré a été établie le 11 février 2015 sous le numéro 2015/02/F.A.C/007. C’est-à-dire pour les prestations fournies lors de la précédente édition. La note de l’édition en cours devrait être davantage «salée».
Certes la somme mentionnée (moins de 60.000 euros) est insignifiante voire «normale» comparativement à la masse globale induite par les frais d’organisation (le président de la FAC avançait fièrement le chiffre de 200.000 euros pour le seul chapitre «dotations»). Ce qui n’est pas «normal», c’est de dire que le «produit GTAC» est 100% made in Algeria.
C’est dire aussi, en définitive, qu’à défaut d’études systématiques et objectives sur la rentabilité à long terme de ces évènements sportifs, le débat sur leur pertinence pour l’économie d’un pays ne sera jamais tranché.
A. A.

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