PLAIDOYER POUR LES ETATS GENERAUX DU SPORT COMMUNAL

Les Rencontres communales se succèdent. Elles nous permettent, désormais, de concevoir un projet collectif, étalé sur le temps de la nécessaire maturation et de la réflexion : l’organisation des Etats généraux du sport communal.

Pourquoi ?

Les rencontres communales auraient pu être tout et rien.

Tout, si au niveau des élus, existe la volonté politique que nous avons constatée jusqu’à présent, et si l’on admet que la commune recèle des forces et ressources insoupçonnables de transformation des réalités du terrain.

Rien, si l’on continue à penser que tout vient d’en haut, et que les efforts fournis à la base, sont inopérants pour transformer et améliorer la vie sociale, notamment la vie de nos jeunes.

Tout, si l’on croit que nos jeunes sont capables de s’organiser et de se prendre en charge pour peu qu’on les écoute et que les responsables leur fassent confiance, les aident et leur facilitent la réalisation de leurs projets.

Rien, si les élus, les responsables administratifs et les parents continuent à voir les jeunes comme des fauteurs de troubles, des agités, et des révoltés sans se poser la question des causes les ayant menés à cette situation.

Tout, si on les croit capables de mener à bien une vraie transformation sociale et culturelle, s’inspirant des luttes et conquêts de leurs aînés.

C’est à cet élan émancipateur qu’invite le sport au sein de la commune, pour la promotion d’une vie associative éducative, susceptible de fournir à nos jeunes les espaces et les moyens de se former à la citoyenneté par une participation effective à la vie de la Cité.[1]

Parce que le sport est rassembleur et sait tisser du lien social entre les différentes couches sociales, lorsqu’il est bien organisé et gouverné par des forces saines.

Et combien même il s’agirait du lien tribal, dont les racines sont encore persistantes au sein du corps social ; c’est tant mieux, parce qu’il tend à moderniser les liens archaïques dont la nature et la logique est « d’archaïser » la société au lieu de la moderniser.

Il peut unir et rassembler dans le bon sens, en promouvant des actions éducatives, plutôt que des actions chauvines conduisant à la violence.

Comment ?

La parole juste est une parole plurielle émanant d’une intelligence collective. Organiser les Etats généraux du sport communal doit correspondre à une montée de sève de la base au sommet, et non l’inverse. C’est l’expression de la volonté politique justement partagée, de se servir du sport et de l’éducation physique pour redonner vie culturelle et sociale à nos communes.

Notre inspiration se trouve dans notre Déclaration du 3 décembre 2012, publiée après notre rencontre avec la Ministre de la jeunesse et des sports, du 28 novembre 2012. Elle parle d’un Pacte National du Développement Sportif, car, nous les savons et en sommes conscients, le Foreps ne peut que susciter et proposer.

Un projet de Charte du développement sportif communal constituera la trame éducative et politique qui nous permettra de tisser ce grand projet.

La charte énoncerait les principes et valeurs poursuivis par le sport communal, les objectifs principaux du plan de développement sportif communal, le rôle de la commune, de la wilaya et de l’Etat pour ce qui est de la promotion de l’éducation physique et sport éducatif de masse au sein de chaque commune.

Des rencontres communales seront organisées au sein des communes et des établissements scolaires qui y sont implantés. Une monographie de la commune sera établie au préalable, parce que la monographie sera l’instrument essentiel de la planification du développement sportif communal. C’est à la lumière de ces données que le projet de Charte du DSC pourra être débattu et enrichi.

Puis se tiendront des Conférences ou Carrefours de Wilaya dont la fonction sera d’enrichir le projet et de désigner les représentants de la wilaya pour les Etats Généraux du sport communal.

Les Etats Généraux ne seront pas du type « grandes messes », telles que nous les avons connues en certaines circonstances, mais des rencontres légères aux effectifs réduits, soit :

• 3 femmes et 3 hommes par wilaya, au total 06 personnes par wilaya, ce qui nous donnerait un total de 288 personnes représentant les 48 wilayas.
• Une cinquantaine de personnes représentant les principaux ministères intéressés par la question, soit 338 personnes au total.

Quelques questions relatives au comment faire ?

La Charte

Quel contenu ? Quelle méthodologie pour élaborer le Projet de Charte ? Quel processus ? Quel agenda ?

L’organisation

• Mise en place du Collectif national d’organisation des etats Généraux.
• Structures et processus d’organisation des rencontres communales et des carrefours de wilaya ?
• Rôle des CCS dans tout le processus ?

Monographies

Elaboration des monographies communales : quel processus et quel agenda ?

Information et communication :

Quels vecteurs utiliser et quelle stratégie ?

Ressources humaines

Recensement des cadres sous employés ou inemployés au niveau de chaque ministère et de chaque wilaya ?

Quel rôle ?

Bien d’autres questions peuvent être posées :

Faites nous en part ?

Conclusion

L’organisation des Etats généraux du sport communal est une attribution des pouvoirs publics. Le Foreps en a fait la proposition et peut accompagner le projet avec l’aide l’ensemble du mouvement associatif. C’est une œuvre collective portant les germes d’un renouveau du mouvement sportif national à la base qui appelle la participation de tous.

[1] L’élan phénoménal déclenché lors de la Coupe du Monde 2014 est encore là pour le prouver.