Une larme pour le FLN… d’hier

Par : Outoudert Abrous

Parce qu’il a été préparé pour gagner et servir, Saïdani a été plébiscité, faute d’une élection avec des candidats crédibles. Les lièvres avancés pour le départ de la course n’étaient en fait là que pour servir de décor et les fleurets mouchetés vécus la veille composaient l’ambiance.

Il est vrai que le terrain était déjà préparé et acquis durant le règne de Belkhadem qui a parsemé le territoire de députés et de maires trabendistes dont l’ambition première est de mettre à la disposition d’un clan du pouvoir l’argent de l’informel. Ce dernier s’avère être finalement une force de frappe et de persuasion qui est préféré à toutes les convictions de militants désargentés qui viennent de perdre, par là même, leurs illusions d’appartenir au parti de Ben M’hidi et de Abane.

Lors de ce comité central imposé en très haut lieu, des scènes cocasses l’ont rendu pathétique comme ces sanglots d’un candidat, pourtant moudjahid de première heure, qui s’est désisté avant même de rentrer en lice. Ou cette distribution de cadeaux comme si on était dans une vente promotionnelle. Bien des larmes ont dû couler sur les joues ridées de certains militants, à la vue de ce spectacle forain. Mais à quelque chose malheur est bon. L’arrivée de cette bande d’arrivistes à la tête du plus vieux parti est le prélude où sonne le glas de la fin.

Une fin qui était souhaitée honorable et grandiose pour ce parti porté par de grands hommes avant qu’il ne soit gangrené par l’argent sale et les ambitions personnelles. Sûrement que beaucoup de militants sincères ne tarderont pas à quitter le bateau tombé entre les mains d’une bande organisée. Ce parti considéré comme un plateau en or pour tout candidat coopté ne sera qu’un repoussoir, en voie d’extinction. La corruption y est déjà introduite et le ver ne trouvera plus de substance nutritive à moins que cette plate-forme ne constitue qu’un tremplin et un produit d’appel idéal pour d’autres secteurs, propices aux commissions de tous genres. Que ceux qui ont des larmes les versent sur un parti condamné par les hommes à mourir.