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Réseau des Démocrates

Pour une refondation de la République algérienne encore et toujours

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le 28.01.14 | 10h00 4 réactions

La déliquescence des institutions politiques et administratives a atteint des niveaux qui menacent gravement la cohésion sociale et nationale et la sécurité des populations dans un environnement régional et international problématique.

Procédant à une véritable «occupation de l’Etat», les gouvernants ont anémié le débat politique et anesthésié le sens critique. Les luttes des factions pour l’accaparement du pouvoir et de ses bénéfices tendent à devenir la préoccupation majeure de l’opinion et des observateurs politiques.

 

Les politiques gouvernementales, concoctées dans l’opacité par des cercles restreints, adoptées, hors Conseil des ministres, sans débat même au sein du gouvernement, ne peuvent régler les problèmes de l’école, de la santé, du logement et, de plus en plus, de la sécurité publique. Au lieu de rendre au peuple sa souveraineté, de tracer la voie qui y mène et donc de favoriser les moyens démocratiques modernes d’organisation de la société, grâce à des associations, des syndicats et des partis politiques autonomes et représentatifs, le chef de l’Etat et ses gouvernements successifs n’ont cessé de s’appuyer sur des groupements d’intérêts ou de remettre en selle des notables traditionnels ou religieux ou des zaouïas pour tenter de briser les regroupements de citoyens revendiquant leurs droits.


Est-il étonnant, dans ces conditions, que le Parlement, mal élu et peu représentatif, ne joue que les rôles qui lui sont impartis par le pouvoir exécutif en approuvant systématiquement toutes les politiques qui sont à l’origine de la dilapidation des ressources. Rappelons le scandale sans nom de l’adoption de la loi scélérate sur les hydrocarbures de 2005 qui devait mettre les ressources du pays sous sujétion des firmes multinationales.

 

La gestion autoritaire de la société par le moyen de la police politique a été érigée en système. La répression, l’infiltration et la manipulation des associations, des syndicats et des partis autonomes les empêchent de jouer les rôles indispensables de représentation des forces sociales et d’intermédiation. Tout contribue à anémier la société civile, à défaire le moindre signe de lien social, à casser son dynamisme et à décrédibiliser l’idée de démocratie. Tout cela n’a fait que mener au délitement des institutions existantes.


Dans ces conditions, c’est le clientélisme et le clanisme qui président aux désignations aux postes de responsabilité dans tous les rouages de l’Etat. Ils sont la clé du système d’enrichissement et du développement accéléré des inégalités. Qui dans ce système se soucie du bien-être des populations et des risques d’aventure ?

 

L’incapacité apparente, voire le handicap du chef de l’Etat n’ont fait qu’aggraver cette situation risquant ainsi de mener le pays vers un horizon dont personne ne peut prévoir les conséquences. A quelques mois de l’échéance présidentielle, le pouvoir, avec ses différentes composantes, continue de gérer le pays dans l’improvisation et la démagogie. Cette situation est dommageable à la crédibilité de l’Etat, tant sur le plan interne qu’international.

 

Il nous faut sortir de cette impasse. Ni les élections (y compris présidentielle), ni la révision ou l’interprétation des dispositions constitutionnelles agitées au gré de la conjoncture ou des rapports de forces ne peuvent régler les problèmes dont nous souffrons. Faisons en sorte que la lutte contre l’arbitraire, les inégalités et la corruption devienne la préoccupation de tous et qu’elle aboutisse à un système qui bannit toute police politique. Un système dans lequel fonctionneraient une séparation des pouvoirs, une justice indépendante et une presse libre.

 

Ces combats menés par des associations, des syndicats et des partis politiques autonomes et représentatifs sont le seul catalyseur du changement. Seules ces luttes peuvent créer le rapport de forces nécessaire pour contraindre au changement les détenteurs actuels du pouvoir. Après les drames de la Kabylie et du M’zab, et pour éviter d’autres explosions dans d’autres régions du pays, ayons le courage d’affronter le problème de la construction nationale et de la refondation d’une République moderne.


A l’initiative du Cercle Nedjma : Madjid Benchikh, Ahmed Dahmani, Mohammed Harbi, Aïssa Kadri

 
 
Vos réactions 4

dahpi   le 28.01.14 | 15h45

bravo....

Je suis seul, isolé et pas dans le système, mais qu'est ce qu'on peux ressentir ces injustices et quelle mépris ils ont de mon existence et je suis pas seul a ressentir cela. Mon éducation et mes possibilité de partir a tout moments me permets d'espérer de meilleur jours. Mais un jour un homme se déguisera en messie et fera explosé la colère de chacun d'entre nous avec toutes les dérivées que cela entraîne. Oui il est urgent d'ouvrir des brèches pour permettre à tous de vivre notre vie dans dignité et le droit et cela sans violence.

 

léon_007   le 28.01.14 | 13h57

ce n'est pas demain la veille!

L'histoire nous a abandonnés, car les décideurs ont emprunté les sentiers tortueux après le coup d'etat contre le GPRA et la conférence de tripoli. on a besoin d'une séance de thérapie collective, moi je n'y crois plus en rien, la déchéance totale m'a dévoré et aucun espoir n'est perceptible.

 

tata5   le 28.01.14 | 11h34

"Ces combats menés ...

...par des associations, des syndicats et des partis politiques autonomes et représentatifs sont le seul catalyseur du changement. Seules ces luttes peuvent créer le rapport de forces nécessaire pour contraindre au changement les détenteurs actuels du pouvoir".
Tout le monde est d'accord:
- Ceux qui ont participé et participent aux luttes passées et en cours.
Ce sont le plus souvent les mêmes qui ont compris que c'est de l'extérieur des institutions qu'il faut procéder,
- Certains qui ont participé au pouvoir et qui commencent à quitter le navire, en espérant retomber sur leurs pattes,
- Enfin, le pouvoir qui comprend si bien que cela ne peut pas durer, qu'il met désespérément le paquet pour ne rien changer, en essayant pourtant de donner quelques apparences de changement.

La biologie, faisant chambre à part de la politique, est en train de lui accorder quelques facilités.
Le pouvoir, perdant son porte drapeau, redistribue les cartes et fait SA "refondation de la République algérienne encore et toujours".
Mais cet appel, comme d'autres, est le bienvenu sur le terrain des milliers (si,si) de luttes de ces des derniers mois.

 

Arzqi   le 28.01.14 | 10h53

Une assemblée constituante

Concretement, le prochain président doit avoir l'unique programme d'organiser les éléctions pour une assemblée constituante en désigant un gouvernement de transition composée de technocrates jusqu'à l'adoption de la nouvelle constitution

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