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Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.

Réseau des Démocrates

Pour une Assemblée de Citoyens Démocrates

Algerie-drapeau 

 

Une contribition comme une autre, pour savoir ce que sont devenues ces leurres, appelés "réformes politiques" et qui continuent à courir, puisque le projet essentiel, la  CONSTITUTION, dont tout le peuple doit débattre! n'est pas encore sorti des manches du grand prestigidateur


Depuis 2009, les appels au changement sont devenus de plus en plus pressants. Nous avons vu le Dr Ahmed Benbitour lancer dès novembre 2009, le mouvement des Cercles d’initiatives Citoyennes pour le changement. Puis dans une seconde étape, un appel relayé par d’autres organisations visant à créer un Front National pour le changement.


Le paradigme du difficile changement


Par ailleurs, les bouleversements intervenus dans la région notamment en Tunisie et en Egypte où deux dictateurs ont été destitués par des mouvements populaires ayant impulsé des révolutions, en cours de construction, ont suscité en Algérie des velléités plus fortes de changement.

Le 5 janvier 2011 des jeunes sont sortis en masse, comme s’ils étaient mus par la même impulsion, pour s’élever contre la flambée des prix du sucre et de l’huile. Flambée spontanée ou mouvement manipulé ?Comme en 88, nul ne le sait.

Au cours du même mois, le RCD tentait de marcher pour le changement. Marche qui fut réprimée avec une rare violence. A partir du mois de février fut créée une Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).

Une organisation montée à la hâte et dans la précipitation, regroupant partis politiques, syndicats autonomes, ligue des droits de l’homme, associations…et quelques citoyens. Elle décida de marcher tous les samedis, écoutant d’une oreille bien évasive toutes les autres propositions d’action faites par les uns et les autres, vite démobilisés par cette monopolisation de la décision et cet entêtement suicidaire ne tenant nul compte de la réalité du rapport de force et prenant ses désirs pour des réalités. La rupture ne se fit pas attendre. Fin mars 2011, une opération de redressement fut montée en bonne et due forme, avec quelques syndicats, soit disant autonomes, mais quand même complices du coup de main, et fit voler la CNCD en deux parties antagoniques.

Les appels au changement succédaient aux appels, sans que rien de déterminant n’apparaisse sur la scène politique, sauf la noria des grèves et des émeutes, le désordre sur la scène régionale et la répression sanglante qui sévissait en Lybie, Yémen et Syrie. Exemples hautement dissuasifs pour les algériens, fatigués par des années de larmes et de sang.
Le 15 avril 2011, le Président de la République, dans un discours à la Nation fit état des réformes qu’il projetait d’entreprendre, pour répondre à la vague incessante des grèves et mouvements sociaux. Mais il le fit dans un tel état de santé que le peuple et toute la classe politique s’en émurent et s’interrogèrent. Etait-il en mesure de mener à bien ce qu’il préconisait et de faire appliquer sa feuille de route ?

La CNCD fit alors appel à l’armée, parraine du Président de la République, pour mettre en œuvre l’article 88 de la Constitution.

Le 2 mai 2011 au cours d’un Conseil des Ministres mémorable le Président de la République, donnant l’impression de reprendre du poil de la bête, donna corps et consistance aux réformes qu’il voulait être le seul à impulser, à conduire et à conclure dans les formes et selon un calendrier et une démarche définis et contrôlés par lui seul.

Des commissions furent crées avec pour fonction, de donner l’illusion du changement à venir. La politique reçut ceux qui voulurent bien donner un avis sur d’éventuelles réformes, la juridique concocta de nouveaux textes sur la loi électorale, les partis et les associations. On alla encore plus loin, pour forcer sur l’illusion de la consultation de masse, en convoquant des Etats généraux de la société civile. Le Vice Président du CNES en parla, le 14 juin 2011, sur les ondes de la Chaine 3, comme d’un « véritable contre-pouvoir. »

Le Comité Badaoui Solidarité (CBS) y crut, au point de faire des propositions loin de manquer de pertinence :

« Le CBS considérant que les travaux des Etats généraux se termineront par la rédaction d’un mémorandum ou Déclaration qui serait remis aux pouvoirs publics, estime indispensable, pour rendre crédibles les recommandations d’une pareille Assemblée, la création en son sein, d’un Comité de suivi et d’évaluation de l’application des dites recommandations, composées de personnes choisies par leurs pairs au sein des cinq ateliers envisagés.

 

 Les Etas généraux doivent devenir une  institution autonome de la République

 

Les Etats généraux de la société civile n’ont de sens que s’ils devenaient une institution où les représentants de la société civile se rencontreraient annuellement, pour livrer leurs points de vue, alternatives et recommandations quant au développement économique, social et culturel du pays.

Au sein des Etats Généraux, le Comité de suivi et d’évaluation se constituerait en organe autonome d’investigation, mandaté par les Etats généraux, pour ce faire.

Il se réunirait périodiquement pour informer l’opinion publique, sous les formes qu’il jugera les meilleures, des résultats de ses investigations, analyses et évaluations.

Le CBS considère, en son âme et conscience, que seules de pareilles mesures seront susceptibles de conférer aux travaux du dispositif « Etats généraux de la société civile », la crédibilité indispensable et non être considéré comme un espace devant jouer les utilités en l’absence d’une Assemblée Nationale Constituante. »

 

Le processus des réformes, devanture démocratique à usage externe, vient de prendre fin avec l’installation d’une Commission d’experts ayant pour charge de réviser la Constitution.

 

Vers l’Assemblée des Citoyens Démocrates


Toutes les questions qui viennent d’être effleurées et bien d’autres que le débat franc et sincère révéleraient, méritent d’être examinées dans un cadre qui sauvegarderait l’identité de chaque partie prenante et l’autonomie de son organisation et son programme d’action. Mais renforcerait aussi sa volonté de participer à l’œuvre commune de rénovation ou de « refondation » de la mouvance démocratique.

Bien qu’il s’agisse de question de terminologie que d’aucuns pourraient considérer comme secondaire, il faut remarquer que le terme de « refondation » est devenu une sorte de tarte à la crème dans le monde de la politique, pour désigner la volonté de changement. Or, on ne peut logiquement refonder, ce qui n’est pas encore fondé ou serait en voie de l’être.

Dans cette perspective, pourquoi ne pas envisager la création d’une Assemblée des Citoyens Démocrates (ACD), ouverte aussi bien aux représentants, à titre individuel, des syndicats, du mouvement associatif, intellectuel, artistique et culturel que de simples citoyens - surtout les jeunes gens et jeunes filles - n’ayant d’autre « carte » que celle d’algérienne ou d’algérien, désireux de vivre dans un monde où ses droits d’association, d’expression et de manifestation seraient défendus et respectés.


La proposition de la forme d’Assemblée part d’une quadruple source d’inspiration.

 

1 - D’abord et essentiellement, la Constitution de notre pays qui, dans son préambule, déclare :

« Ayant toujours milité pour la liberté et la démocratie, le peuple entend par cette Constitution, se doter d’institutions fondées sur la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques et qui réalisent la justice sociale, l’égalité et la liberté de chacun. »


Voilà une phrase lumineuse qui, en quelques mots, définit la forme d’organisation des volontés citoyennes, le mode de gouvernance qui leur conviendrait le mieux et les objectifs fondamentaux qu’elles pourraient se fixer.

Elle précise, « en creux », tout ce qui n’a pas été réalisé par les régimes qui se sont succédé à la tête de notre pays, malgré l’existence de cette Constitution dont nous avons le tort de ne pas réclamer l’application par ceux qui nous gouvernent ou nous représentent, au nom du peuple.


2 – La volonté exprimée par plusieurs partis, notamment le FFS et le PT, d’amorcer le processus de transition en ayant recours à une Assemblée Constituante qui aurait cependant, l’inconvénient de n’être ouverte qu’aux représentants des partis, alors que les syndicats de travailleurs, les représentants du mouvement associatif, entre autres, en seraient écartés de ce simple fait. L’exemple de la Tunisie, avec son ANC, démontre que tel est le juste choix.


3 – Elle prendrait en compte toutes les expériences, tentatives et initiatives fondées sur le concept de citoyenneté que le CCDR, a défendu pendant une dizaine d’années – avec ses Collectifs d’Initiative Démocratiques - et continue à défendre. Et, aujourd’hui, les Cercles d’Initiatives Citoyennes pour le Changement (CICC), lancés par le Dr Ahmed Benbitour.


4 – Le mouvement altermondialiste qui, après avoir expérimenté la forme ouverte, libre et non contraignante du Forum, utilise de plus en plus, celle d’Assemblées de Citoyennes et de Citoyens, pour parvenir à la concrétisation de son credo « Un autre monde est possible », de manière plus organisée, plus active et plus durable.

 

 

De quelques principes : convergence et solidarité


Sur la base de ces considérations, précisons que l’ACD (Assemblée des Citoyens Démocrates) ne devrait pas être un lieu de pouvoir, ou de pouvoir à se disputer, et que le seul pouvoir consiste à réaliser ensemble des projets porteurs de changement avec la participation organisée de tous.

Elle sera bien plus un espace de rencontres, d’échanges d’expériences, d’analyses, de concertation et de construction d’alternatives, de projets et d’actions fondées sur la libre initiative de citoyens qui, à la base, dans leur milieu de vie - réel et non pas fantasmé, par des politiciens en quête de pouvoir pour le pouvoir - réaliseront le Projet, chacun selon ses forces et ses compétences, visé par la Constitution.


Le Projet national dont plusieurs patriotes et démocrates ont rêvé, de « participation des citoyens à la gestion des affaires publiques » et qui réalisent « la justice sociale, l’égalité et la liberté de chacun. », à l’aide des institutions dont ils se doteront depuis le quartier, la dechra ou la commune, jusqu’au niveau national.


L’organisation et le fonctionnement des ACD devront reposer sur les principes d’adhésion volontaire et de libre partenariat, de gouvernance démocratique, de solidarité dans toutes les actions de promotion et de défense des droits, libertés et projets communs.

Ayant parcouru de multiples blogs et suivi les joutes virtuelles auxquelles s’adonnaient beaucoup d’internautes en mal de changement, toujours à la recherche de propositions concrètes pour s’engager, il faut remarquer que plusieurs entités politiques ont proposé des solutions. Mais que faute d’engagements concrets de la part de celles et ceux réclamant le changement, ces solutions ont fini par s’étioler et disparaitre.

 

Hocine Ait Ahmed en a fait, encore une fois, l’amer constat lorsqu’il dit, à destination du Conseil national du FFS :


« Autour de nous, la société se déstructure et se disloque de jour en jour. Les femmes et les hommes de ce pays ne savent plus, peut-être ne veulent plus et en tous cas ne peuvent plus, faire de la politique. »


Ils veulent certainement faire de la politique, mais, autrement, comme tous les jeunes, allergiques à toutes les formes d’organisation qui leur rappelle la « houkouma », ses entourloupes et ses manipulations.

Si une volonté commune venait à s’exprimer autour de ce projet d’Assemblée des Citoyens Démocrates, c’est ensemble, qu’il conviendrait de donner vie à ces principes, faits pour unir et non pour diviser.


Sur la base d’engagements individuels ou collectifs, sans tutelle ni hiérarchie, avec pour but essentiel, comme le dit la Constitution, de la République Algérienne Démocratique et Populaire, de participer de manière organisée,

« à la gestion des affaires publiques », Pour réaliser » la justice sociale, l’égalité et la liberté de chacun. »

 

Les ACD sont dans la vie et produites par la vie


Les Assemblées de Citoyens Démocrates sont déjà dans la vie et au cœur de la société. Dans tous les combats de jeunes au Nord et de plus en plus au Sud.

 

Dans les luttes syndicales pour une vie plus digne. Dans les luttes sociales menées par des associations de citoyennes et de citoyens pour la sauvegarde et la promotion de l’enfance menacée par la maltraitance, la drogue et les dangers de la rue.

 

Elles sont dans les cafés culturels ou littéraires qui ouvrent leurs portes aux échanges à partir d’un livre ou d’un film. Elles sont dans toutes les conférences débat et dans tous les séminaires. Elles sont sur tous les sites et blogs internet.

Chaque fois qu’une volonté citoyenne se fait jour, une ACD peut naître et créer sur les grands réseaux planétaires, comme Facebook, un groupe de rencontres.

De nouvelles formes pour « faire de la politique autrement » sont en train d’émerger à côté des formes traditionnelles conduites par les partis politiques.

 

Des réseaux et des connexions dans et en dehors de la toile constituent ce que des scientifiques comme De Rosnay appelle de la réalité « ajoutée ». Et dans ces flux incessants, s’exercent de l’intelligence collective et de l’intelligence « collaborative », tissant, ensemble, les solutions et contours de demain.

Pour parvenir, ensuite, à une véritable Constituante, nourrie par les rêves et les propositions de toutes et tous ; réunie autour d’un Projet national, qui définirait les principes et règles du « vivre ensemble », toutes les mouvances y ayant leur place, socialement légitime et souverainement établie.

 

smb - 2011.2012.2013...et çà continue!

 

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K
Il ne peut y avoir d'événements politique à retenir que le jour ou le politique s'émancipe de la religion. Si nous nous sommes émancipés du "socialisme spécifique" qui était synonyme de pensée<br /> unique nous devons et c''est mon avis nous émanciper de la religion par l'abrogation de l'article 2 la Constitution. Il me semble que c'est cette condition qui manque et qui devient de plus en plus<br /> indispensable, pour enrichir les événements
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