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Réseau des Démocrates

Notre correspondant à Tunis était sur les lieux de l’assassinat de Chokri Belaïd L’attentat minute par minute

 

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El Watan - le 07.02.13 | 10h00 2 réactions

Le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates, Chokri Belaïd, a été froidement assassiné, hier matin, de quatre balles par des inconnus dans le parking de l’immeuble où il habite, à Tunis.

Il s’agit du premier assassinat politique en Tunisie indépendante. En effet, si le lynchage de Lotfi Nagdh, le 18 octobre 2012 à Tataouine, a été qualifié, lui aussi, d’assassinat politique, c’est la première fois, en Tunisie, que l’on assassine quelqu’un juste parce qu’il s’agit d’un adversaire politique. Chokri Belaïd est la première victime de cette recrudescence de violence.


Reportage


Maître Chokri Belaïd habite au premier étage d’un immeuble qui en compte huit, situé à la cité l’Avenir d’El Menzah 6, à proximité de la Société nationale immobilière de Tunisie (SNIT). J’habite quatre étages plus haut. J’étais assis à mon bureau, en cette matinée du 6 février, pour regarder les derniers mails reçus, lorsque j’ai entendu cinq détonations, suivies quelques instants plus tard d’une dernière. Il était 7h55. Mon aîné, 25 ans, est sorti de sa chambre pour me dire que c’était de l’artillerie vive. Je m’en doutais un peu. Les détonations étaient sèches, rappelant celles que j’avais fréquemment entendues pendant la révolution libyenne. Mon fils a couru au balcon et on entendait déjà des cris de femmes pleurant la victime. J’avais le pressentiment que c’était Chokri Belaïd qui avait été visé. Ne pouvant attendre l’ascenseur, je descendis les escaliers en courant. Je ne saurais oublier le spectacle qui se présentait à mes yeux. Chokri Belaïd, agonisant, était adossé au siège du passager avant de sa voiture de location. Ses habits étaient tachés de sang. Il y avait même du sang qui coulait par terre. Il était clair que son état était grave.

Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Tous les voisins accouraient. Et comme des ambulanciers avaient élu domicile dans notre immeuble, depuis quelques jours, ils s’affairaient déjà à transporter la victime. Ils l’ont retirée de la voiture aux vitres brisées par les coups de feu, l’ont allongée sur un brancard et mise dans une ambulance qui a fusé vers la clinique Ennasr, toutes sirènes hurlantes.
Je sautais dans ma voiture et suivis l’ambulance. En cours de route, j’appelais Faouzi Charfi et Emna Menif, activistes certes dans le monde politique mais médecins avant tout. J’appelais aussi Issam Chebbi et Ahmed Brahim, membres de l’Assemblée nationale constituante, pour les informer de l’attentat.

Les premières informations, recueillies auprès du gardien de l’immeuble, disaient que l’assassin avait attendu que Chokri Belaïd occupe le siège passager avant de se placer à côté de la voiture et tirer sur lui à bout portant. Les cinq premières balles étaient dirigées vers la victime, alors que la dernière visait le gardien, qui voulait intercepter l’assassin. Ce dernier s’est enfui par la rue adjacente, où une moto l’attendait avec un complice. Les premiers témoignages parlent de deux jeunes avec des bérets et des cache-col.


Sentence cruelle


La clinique était tout près. L’ambulance est arrivée en moins de cinq minutes. Chokri Belaïd a été introduit directement au bloc opératoire. Les premières informations disaient qu’il était encore en vie, mais que son état était critique. Je priais pour lui, pour ses enfants et pour la Tunisie.
Le docteur Faouzi Charfi est arrivé entre-temps à la clinique. Les informations ne sont plus rassurantes. Au bout de quarante minutes, la sentence tombe telle un couperet. Les médecins n’ont pu le sauver. Chokri Belaïd est décédé.
La clinique est déjà pleine. Il y a sa famille, ses amis et de nombreux représentants de la société civile et politique. Tout le monde est en pleurs. L’émotion est grande.

Les démocrates ont certes régulièrement dit que la violence politique était en train de gagner la Tunisie. Dans ces mêmes colonnes, nous avons écrit qu’un virage violent s’était opéré ces derniers jours dans le pays.
L’émotion est grande en Tunisie. La rue chauffe. Les manifestations sont partout. Plusieurs locaux d’Ennahda ont été pris pour cible. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Mais, tel n’est pas le problème. La Tunisie vit un blocage asphyxiant. 

Qui est Chokri Belaïd ? :

                  L’icône d’une opposition déchirée

 

Le 17 décembre 2010, l’opinion internationale découvrait Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant qui se brûle à vif à Sidi Bouzid, et dont l’immolation provoquera un embrasement généralisé qui emportera Ben Ali. Ce mercredi 6 février 2013, l’opposition tunisienne s’est découvert une nouvelle icône et un nouvel héros : Chokri Belaïd. Son effigie altière enflamme les réseaux sociaux, accompagnée de formules émues.

Son sang n’a pas séché qu’il est déjà affublé du statut de martyr. Béret beige et moustache drue, il faut dire que Chokri Belaïd avait la tête de l’emploi : celle d’un vrai militant de gauche, à l’ancienne. Ses grands yeux noirs dégageaient un regard acéré corroborant son verbe acerbe. Son visage buriné par les luttes était davantage celui d’un syndicaliste que d’un professionnel du droit, rompu aux arcanes des tribunaux.  Chokri Belaïd ne gueulera plus. Il ne plaidera plus dans les procès politiques où il mettait un point d’honneur à défendre les proscrits de tout acabit.

C’était d’ailleurs son terrain favori sous Ben Ali. Il ne battra plus les pavés de Tunis et de Siliana en vociférant contre les billevesées de Ghannouchi et les foucades assassines d’Ennahda. Ainsi en ont décidé ses bourreaux.  Mais qui est donc cet homme qui a semé la panique au pays de Bourguiba au point d’obliger ses ennemis à lui planter trois balles dans la tête pour le faire taire ?

Chokri Belaïd est né le 26 novembre 1964 à Djebel Jelloud, dans la banlieue sud de Tunis, indique une bio-express de l’AFP. Juriste de formation, il épousera naturellement une carrière d’avocat. Mais il refuse de s’installer dans le confort du barreau et ses effets de manche et préfère se frotter à d’autres prétoires. Ses goûts précoces pour la fronde en feront un militant acharné des droits humains.

Pour l’idéologie, il faisait partie de ces élites de gauche qui s’inscrivaient dans une sorte de «marxisme arabe», mélange de «Che» et de Nasser. Car Chokri Belaïd croyait fermement à un destin arabe. D’aucuns ont relevé, chez nous, que « Belaïd » avait plutôt une résonance berbère. C’est que Chokri était avant tout un Maghrébin pluriel.

Feu Chokri Belaïd, on s’en doute, a fait allègrement de la prison sous «Zaba» (surnom donné par Taoufik Ben Brik au mari de Leila Trabelsi). Fidèle à ses convictions panarabes, il a tenu à faire partie du collectif de défense de Saddam Hussein, précise encore la bio de l’AFP. Il était coordinateur général du «Watad» («lien» en arabe,) acronyme des «wataniyine dimocratiyine», le mouvement des Patriotes démocrates, une des nombreuses formations nées après la révolution du 14 janvier.

Chokri Belaïd était également une figure de proue du Front populaire, coalition de partis de gauche, d’extrême gauche et de «qamwiyine » tunisiens. Peu après la révolution, il devient membre de la «Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique».  Tribun fougueux, polémiste impétueux, Chokri Belaïd est connu pour ses positions tranchées à l’égard d’Ennahda et de la Troïka.

Sur Youtube, on peut retrouver les vidéos de ses coups de gueule sur les plateaux télés qu’il écumait ou dans les meetings qu’il animait, et où il mettait régulièrement en garde contre le fascisme des islamistes et les menaces qu’ils représentaient pour l’opposition laïque. Il fêta ses 48 ans en attisant des manifestations sociales à Siliana.

Peu avant sa tragique disparition, il avait engagé un bras de fer avec le ministre de l’Intérieur nahdhaoui, Ali Laârayedh. La veille de son assassinat, il dénonçait la «création de milices pour terroriser les citoyens et entraîner le pays dans une spirale de violence» en martelant à qui voulait l’entendre qu’Ennahda fomentait une série d’assassinats politiques. Terriblement prémonitoire…

M. B.

Mourad Sellami
 
Vos réactions 2

sara2012   le 07.02.13 | 12h23

la revolution des barbe blanches

Mohamed Bouazizi n'a rien d 'un martyr cette homme vu de l'islam .
Allons un peu plus plus pour vous
éclairer
Mohamed Bouazzi etait un homme tres fiable et pauvre il était tombé entre les mains des personnes tres discret qui travail pour BHL il avait reçu de la drogue depuis des mois ce garçon etait dans un etat psycatrique pret a faire ce que certain lui dictait .
Le feu est parti dela , mais il fallais bien un commencement, tout cela etait préparer depuis 2009 , le but etait de créer une sorte de revolte (occupation de l'esprit ) pour faire passer les armes de bengardene vers tripoli.
Le peuple tunisien etait comme des oiseaux enfermé dans une cage, lorsque la cage est ouverte au bout de 23 ans le peuple n'avait plus leur ailles pour voler ni
savoir ou ils allaient ( occupation de l'esprit )
Pendant que le peuple
s'entretuais les armes venais de la france transitait via tunisie, bengarden tripoli ( on fait
D'une paire deux coups )1 occuper l'esprit des tunisiens 2 transiter les armes 3 bambarder la lybie, et 3 les armes serviront pour commetre des attentats en algerie et le mali.
Alors svp cesser de dire que la tunisien a fait une revolution le coup etait programmé depuis 1989 par les usa avec l aide des sionistes et les francs maçon.
Ouvrer les yeux je sais de quoi je parles
les pouvoir en place sont mis par les usa, tout comme ils ont mis ben ali

 

franchise   le 07.02.13 | 11h47

Assassin!!

-Finalement l'assassin portait un beret avec un cache-col.

-Hier quand on disait qu'il portait un bournous avec une capuche pointue,je pensais que c'ete le ku klux klan,,,ou bien mon voisin Mhenna,,que j'ai pas vue depuis 3 jours d'ailleur.

Ellah yerhem le defunt.

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