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Nawel Laoured. Auteure de «Les Vêpres algériennes»: «Se retourner vers la souveraineté nationale»

 

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le 14.10.12 | 10h00 Réagissez

 

Nawel Laoured est une jeune bédéiste qui vient de publier aux éditions Dalimen sa première  bande dessinée intitulée Les  Vêpres algériennes, qu’elle vient de présenter à l’occasion de la tenue du 5e FIBDA. Timide, mais très expressive quand il s’agit de parler de son ouvrage, elle  donne,  entre autres, son appréciation sur  l’indépendance de la mémoire nationale.

-Comment avez-vous découvert l’univers de la bande dessinée ?

Je suis venue dans l’univers de la bande dessinée par un besoin de raconter des choses. Je suis un peu issue d’un milieu théâtral. La bande dessinée est pour moi une autre manière de faire du théâtre.  La BD  s’apparente  au théâtre. La bande dessinée, c’est l’idée de raconter des choses au lieu  de le faire sur scène. Je le fais en dessinant et en écrivant de la même manière, car il s’agit de codes différents. C’est un moyen de s’exprimer sur certains sujets. Il m’arrive de travailler encore pour le théâtre. Je ne fais pas de théâtre dans  la bande dessinée, mais je répète qu’il y a des codes  similaires.

Peut-être que ces deux disciplines sont complémentaires. Ce sont deux univers qui se rejoignent quelque part. Je pense que beaucoup de personnes viennent à la bande dessinée alors qu’ils  appartiennent  à des univers différents. A la base, je suis architecte. J’ai fait, par la suite, des études en scénographie et théâtre.  J’ai travaillé dans le théâtre et dans le dessin de presse.  Ce sont des disciplines qui m’intéressent. Cependant, je fais de la BD depuis trois ans. J’ai déjà travaillé par le passé sur de petites histoires avec le magazine artistique El Bendir. J’ai également participé l’année dernière  au collectif du beau livre Monstres, publié par les éditions Dalimen.  Cette année, je sors  un long et personnel récit intitulé Les Vêpres algériennes.

-Mais, concrètement, vous êtes à l’aise dans quelle discipline ?

Je dois reconnaître que je suis à l’aise  dans toutes les disciplines citées. Ce sont des disciplines qui se complètent. Elles touchent à des choses différentes, mais qui se rejoignent quelque part.

-Dans Les Vêpres algériennes, vous convoquez la  mémoire à travers une série de questionnements sur l’obsession identitaire ?  

Ce sont des questions que je pose tout au long de mon ouvrage. J’espère que cela parlera à d’autres personnes. Je convoque la mémoire. Je me questionne sur cette notion de mémoire  en 2012. Ce sont des questions que je me pose avant toute chose. J’espère que cela permettra au lecteur de trouver son espace. Je propose un dialogue qui a une part d’interprétation ou d’appropriation. C’est un questionnement sur l’obsession identitaire et sur le rapport qu’on peut avoir à l’histoire qui est censée être la nôtre. Est-ce qu’on prend le temps de digérer la violence d’un vécu d’une manière collective ? Sur  l’histoire, sur la mémoire et sur  la violence d’un vécu.   

-Comment avez-vous porté votre choix sur le titre  de votre livre  Les vêpres algériennes  ?

C’est le titre qui correspond au titre de mon bloc de dessin que je tiens depuis trois ans.  Les vêpres algériennes fait référence  à un fait historique qui s’est déroulé au XIIIe siècle. C’est une révolte des Siciliens contre les Français.  Pour moi, c’est au sens de révolte personnelle.  Et après, il y a plusieurs strates de lecture. Moi, c’est depuis trois ans que j’utilise ce titre, et qui  me trotte dans la tête. Pour moi, c’est une révolte personnelle au sens où je lance un appel  à reconquérir sa souveraineté individuelle avant tout chose, avant de parler de pays et de peuple. C’est se retourner vers la souveraineté nationale.

-Avez-vous l’intention de suivre la voie de la bande dessinée ?

Je l’espère bien. En tous les cas,  j’ai envie de faire d’autres choses. J’ai envie d’écriture. J’espère pouvoir le faire. Dans la bande dessinée, j’espère bien continuer. J’ai des envies d’aborder d’autres thématiques, peut-être plus liées à la musique. Comme je m’occupe du dessin et du texte, je pense que c’est un constant aller-retour vers ces deux disciplines. J’espère continuer à explorer cet aspect. J’ai plein de choses à explorer en matière d’écriture de bande dessinée.

 

Nacima Chabani
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