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MALGRÉ LEUR RENCONTRE HIER AVEC OULD-KABLIA Les gardes communaux n’en démordent pas

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Reçus, hier, par le ministre de l’Intérieur en personne, les gardes communaux n’en démordent pas pour autant, maintenant leur protestation à travers, notamment, la poursuite du sit-in national de Blida entamé le 26 juin dernier avec des rassemblements similaires prévus dans le reste des wilayas.

 
M. Kebci - Alger (Le Soir) -

 

Le combat de la dignité, et c’en est un, que les gardes communaux mènent depuis des mois, lève le voile sur une des facettes, nombreuses, maladroitement cachées par la fameuse politique de réconciliation nationale qui fait la part belle aux partisans des ténèbres et autres chasseurs de lumières ayant mis le pays à feu et à sang.

Un long et laborieux combat qui vient de reprendre de plus belle au moment où le pays célèbre le cinquantenaire de son indépendance, avec la grandiose démonstration de force de ce lundi. Même s’il est vrai qu’elle a eu un goût d’inachevé avec les affrontements musclés avec les forces de l’ordre aux portes de la capitale qui les ont empêchés d’atteindre, comme prévu, la présidence de la République, la grandiose marche d’avant-hier qui s’est étalée sur 40 km, de Blida à Alger, a été pour les «Ridjal Waqifoun», une belle opportunité de mettre le doigt sur l’une des inconséquences béantes de la fameuse loi portant réconciliation nationale.

Une loi qui a mis entre parenthèses le combat et le patriotisme de bien de franges de la société dont justement ces gardes communaux, dont nombre d’entre eux, si ce n’est leur totalité, ont répondu à l’appel de la patrie en rejoignant ce corps à sa création en 1994. Une année où le terrorisme islamiste avait entamé sa longue période de terreur, semant désolation, pleurs et sang. Et summum de l’ingratitude de l’Etat envers ceux parmi bien d’autres qui ont eu à sauver le pays de l’effondrement, tout simplement, devant la déferlante hydre islamiste et pour nombre d’entre-eux au prix de leur vie et d’autres au prix de handicaps à vie, son abandon des gardes communaux, membres des GLD et autres patriotes. Ceci au moment où les ennemis de la nation d’hier, traînant des crimes et des destructions de biens publics et privés, sont réhabilités et «balancés» dans le créneau de l’import-import où il n’est pas recommandé de parler impôts tant cela relève de l’hérésie.


Un phénomène qui prend de l’ampleur au vu et au su de tout le monde, menaçant jusqu’à l’Etat dans son existence, faisant dire à bien des hommes politiques que l’islamisme est en train de gagner politiquement ce qu’il n’a pu arracher militairement. Tout ceci par la grâce d’une réconciliation nationale qui a fait que les vrais patriotes, dont justement les gardes communaux, rasent les murs et se font discrets pour ne pas «heurter » la sensibilité de leurs bourreaux d’hier. Autant de constats que nous avons eu à entendre de la bouche de ces gardes communaux lors de leur marche d’avant-hier. Et parfois de manière tout aussi crue que sincère.

Comme ce jeune garde communal de Chréa, âge de 34 ans, qui affirme s’être engagé dans les rangs de la garde communale en 1998 par conviction. «C’était à l’époque où il n’était surtout pas recommandé de montrer un quelconque brin de patriotisme au risque de subir l’ire et la sanction suprême des fous de Dieu», dira-t-il, non sans relever avoir à maintes reprises frôlé la mort lors des nombreux ratissages et autres embuscades. Des opérations qui feront lâcher un autre garde communal, venu celui-ci de Bouira, la quarantaine entamée dont l’accent kabyle apparaît dans son arabe débité péniblement à l’à-peu-près. «Nous avons toujours servi de chair à canon, nous avons toujours assuré les fonctions d’éclaireurs pour les militaires lors des opérations anti-terroristes et de supplétifs de la police dans ses missions de contrôle de routine», dira-t-il. Un ballotage dont il affirmera souhaiter se soustraire, regrettant l’ingratitude de l’Etat à l’égard de patriotes qui, se laissera-t-il dire, de chaudes larmes parcourant ses joues raidies par de longues nuits sans sommeil, «se font tout petits devant les tangos, leurs ennemis de toujours». Un autre garde communal, celui-ci venu de Boumerdès, se voudra plus «arithmétique » pour illustrer le lourd tribu payé par le corps pour la sauvegarde de la République. «4 600 de nos collègues ont trouvé la mort, les armes à la main et pour certains atrocement, et 1 700 survivent tant bien que mal dans l’invalidité du fait de blessures, pour certaines incurables, donc à traîner à vie». Ceci sans relever le fait que pour les 88 817 gardes communaux encore en activité, leur situation est précaire au vu de leur rémunération dérisoire.
Réunion avec Ould-Kablia
A l’issue de la fin en queue de poisson de leur marche de ce lundi, avec les affrontements violents avec les forces de l’ordre déployées en très grand nombre à hauteur de Birkhadem, des représentants des gardes communaux ont été reçus ce mardi au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. C’est Ould Kablia en personne qui a eu une discussion directe avec les quatre membres de la Commission nationale des gardes communaux. Une entrevue tenue à la mi-journée au cours de laquelle, selon Aliouat Lahlou, délégué national et représentant de la wilaya de Bouira, la plateforme de revendications du corps a été remise en vue de sa transmission au premier magistrat du pays. Ce qui était, d’ailleurs, l’objectif assigné à la marche de la veille prévue pour prendre fin devant le siège de la présidence de la République. Selon notre interlocuteur, Ould Kablia a regretté l’issue musclée de la marche, non sans relever la disponibilité de son département. Ce à quoi, Alliouat dira avoir répliqué que si les portes du ministère de l’Intérieur étaient réellement ouvertes, on n’aurait pas marché 40 km et tenu un sit-in 14 jours durant.
Le sit-in de Blida maintenu
Chat échaudé craint l’eau froide, les gardes communaux semblent faire la leur cette maxime puisqu’ils ne veulent en aucun cas subir la même chose que lors de leur mémorable marche à Alger, l’année dernière. «Nous maintenons notre sit-in national de Blida jusqu’à la satisfaction pleine et entière de notre plate-forme de revendications avec des sit-in similaires mais limités dans le temps, dans les 47 autres wilayas du pays», soutiendra Alliouat pour qui «cette fois-ci, ça passe ou ça casse, c’est le combat de la dignité ». Par ailleurs, le représentant des gardes communaux de Bouira regrettera le fait que 150 de ses collègues soient introuvables jusqu’à hier, en début d’après-midi, au moment où 150 autres ont été relâchés, parlant d’une soixantaine de blessés dont un gravement atteint à l’œil.
M. K.

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