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Réseau des Démocrates

Lettre du Sénégal à Sarkozy

Frantz FANON memoire d asile 0 

Où est le Frantz FANON des Damnes de la TERRE et des Mésaventures de la Conscience Nationale. Monsieur WADE relisez ce chapitre, il vous concerne et laisez le peuple sénégalais décider de son sort.

 

Monsieur le Président Sarkozy :


Que vient faire votre gouvernement au Sénégal ?

Monsieur le Président, vous venez d'envoyer au Sénégal le Général
Saint Quentin, « présumé génocidaire au Rwanda », que la France refuse
de présenter devant le « Tribunal Pénal International sur le Rwanda
(TPIR) » qui l'a convoqué à plusieurs reprises pour l'entendre sur les
faits graves qui lui sont reprochés dans le « Rapport » de l'« ONU »
sur le Rwanda.

Le Général Saint Quentin vient, dans notre pays, pour prendre le
Commandement de ce qui reste, au Sénégal, des troupes françaises,
rebaptisées « Eléments Français au Sénégal (EFS) ».

Vous comprenez dès lors, Monsieur le Président, qu'il soit légitime de
vous interroger sur les raisons d'un tel choix, dans un contexte pré
électoral au Sénégal, marqué par la « stratégie de chaos » de Wade,
qui veut à tout prix imposer sa candidature inconstitutionnelle pour
un 3ème mandat, en vue de mettre en ouvre son plan de dévolution
monarchique du pouvoir à son fils. Du reste, il se dit que vous avez,
jusqu'à récemment, soutenu ce projet et même tenté de le « vendre » à
Obama, de la manière que l'on sait ...


Toujours est-il, que l' envoi de ce Général « présumé génocidaire », à
Dakar, fait suite à la demande de votre Ambassadeur à Dakar, qu'il a
adressée à l'opposition, de « permettre à Wade de briguer un 3 ème
mandat », en violation flagrante de notre « Constitution », et de la
déclaration fracassante de votre Ministre, chargé de la Coopération,
soutenant que « c'est au peuple Sénégalais de résoudre cette question
de candidature » !


Cette attitude de votre Gouvernement sur la question du 3ème mandat de
Wade, disqualifie d'office le « Conseil Constitutionnel » du Sénégal,
qui vient pourtant d'achever une mission de concertation avec son
homologue français à Paris.


L'on devrait donc s'attendre, en suivant votre logique, à ce que le «
Conseil Constitutionnel » du Sénégal se « déclare incompétent », pour
permettre au peuple sénégalais de trancher la question !

Or, notre Peuple ne la trancherait que dans la « rue », précisément
parce qu'il serait ridicule d'organiser un référendum sur la question,
à sept mois des élections présidentielles auxquelles Wade veut se
présenter.


Encore une fois, ce qui précède autorise à se demander si le
Gouvernement français a déjà pris faits et cause pour la « stratégie
de chaos » de Wade de conservation du pouvoir, même si vous semblez,
personnellement, ne plus soutenir son projet de succession monarchique
au profit de son fils biologique.


C'est donc à cette confrontation majeure avec le peuple, à laquelle
Wade se prépare, même s'il déclarait récemment, par pure démagogie,
qu'il se conformerait aux décisions du « Conseil Constitutionnel » que
les Autorités Françaises attendent qu'il se déclare « incompétent ».


Cependant, tout en demandant, par pur esprit de propagande, à
l'opposition, de s'en remettre au « Conseil Constitutionnel »,
Abdoulaye Wade peaufine en même temps sa « stratégie de chaos » et
mobilise publiquement des nervis pour se préparer à imposer sa
candidature dans la «rue», le cas échéant.


En envoyant un Général « présumé génocidaire » à Dakar, dans un tel
contexte, vous émettez un signal fort et sans équivoque de votre
soutien à cette stratégie de Wade !


Ainsi, les conditions vont donc être réunies, pour rééditer au
Sénégal, la tragédie du peuple de Côte d'Ivoire.


En effet, nous ne pouvons jamais oublier que la crise en Côte d'Ivoire
a eu pour origine la question de « l'inconstitutionnalité de la
candidature de Ouattara » que Bédié, appuyé par la France sous Chirac,
avait fait adopter par référendum à son peuple.


Le caractère ouvertement « ethniciste » et réactionnaire de cette «
Constitution », n'avait pas empêché la France, sans hésitation aucune,
d'appuyer Bédié pour lui permettre d'écarter Ouattara, plongeant ainsi
ce peuple dans une décennie de tragédie innommable.


Aujourd'hui, et vous le savez bien, l'inconstitutionnalité de la
candidature de Wade à un 3ème mandat résulte de considérations
fondamentalement démocratiques, inscrites dans la « Constitution » de
notre pays, en phase avec l'évolution du monde moderne vers le progrès
du genre humain.


Paradoxalement, la France dont le Gouvernement mène une guerre contre
la Libye au nom de la « Démocratie », de la « Liberté » et de l'« Etat
de Droit », soutient Wade dans son refus de se conformer à cette «
Constitution », et semble s'inscrire, ouvertement, dans sa stratégie
pour imposer sa candidature au peuple dans la « rue » !


Ainsi, les risques d' « Ivoirisation » du Sénégal sont énormes, et ne
peuvent, par conséquent, être conjurés que par une puissante campagne
d'information sur ce drame qui se trame contre notre peuple.

Nous sommes décidés de faire porter cette campagne, dans le pays et
dans la Diaspora, par un vaste rassemblement de toutes les « Forces
Vives » de notre « Nation » qui sont prêtes à faire face à la
forfaiture que prépare Wade.


C'est d'ailleurs de cette manière que l'on a pu obliger votre
Gouvernement, le 23 Juin 2011, à prendre acte de la volonté du peuple
Sénégalais qui, ce jour là, dans la « rue », avait rejeté, sans
ambigüité, le projet de Wade de transmission monarchique du pouvoir à
son fils biologique.


C'est dans cette perspective que nous exigeons le départ immédiat du
Sénégal, de ce Général « présumé génocidaire », et la fin de toutes
vos immixtions dans les affaires politiques intérieures de notre pays.


Car, ce n'est pas à la France de décider du choix de qui va gouverner
demain le Sénégal, mais bien notre peuple dans le respect strict des
dispositions de la « Constitution » qu'il s'est donnée.


Cinquante ans après les Indépendances africaines, les Patriotes,
Démocrates et Républicains sénégalais ne sauraient plus tolérer de
voir leur pays réduit en succursale ou filiale des Entreprises
Françaises du « CAC 40 ».

Pas plus qu'ils ne peuvent plus accepter que les dirigeants de leur
Etat soient choisis par des officines au service du Gouvernement
Français.


Plus vite vous et votre Gouvernement comprendrez ce tournant
historique dans les relations entre nos Etats, davantage sera
mutuellement bénéfique et fraternelle la coopération entre nos deux
pays et nos deux peuples.


C'est dans la paix et la stabilité qu'une telle coopération se
construit, et non dans le chaos et dans la tragédie, comme en atteste
éloquemment la Côte d'Ivoire, après plus d'une décennie de guerre
civile dans laquelle, la France était partie prenante du début jusqu'à
son épilogue tragique récent.

Dans le même temps, nous attirons l'attention du « Conseil de Sécurité
» de l'« ONU », des Autorités de l'« Union Européenne », et de l'«
Union Africaine », sur la responsabilité pleine et entière de votre
Gouvernement, dans la tragédie que Wade est en train de planifier
contre le peuple Sénégalais, et que vous et vos services, êtes
activement et publiquement en train d'appuyer.


Du fait de leur responsabilité dans le maintien de la paix et de la
sécurité des peuples dans le monde, ces Institutions sont interpelées,
pour éviter que le Sénégal ne plonge dans l'horreur, avant qu'elles ne
soient contraintes à agir en «sapeurs pompiers» pour mettre notre
peuple sous tutelle, sous prétexte de sauver des vies.


Elles doivent peser de tout leur poids, dès maintenant, pour empêcher
le Gouvernement de la France de parrainer une nouvelle tragédie au
Sénégal, après celles de la Côte d'Ivoire et de la Lybie.

C'est cela aussi que nous attendons des authentiques amis français du
Sénégal, qui sont soucieux des récents développements de votre
politique envers notre pays, et qui tiennent à bâtir avec nous, de
solides relations de coopération entre nos peuples, dans le cadre de
nos valeurs partagées d'« indépendance nationale », de « liberté »,
d'« égalité », de « démocratie » et de « fraternité ».


Le Sénégal ne saurait être ni la Côte d'Ivoire, encore moins la Lybie.


Votre Gouvernement ne devrait jamais l'oublier et devrait, dès
maintenant, en tirer toutes les conséquences avant qu'il ne soit trop
tard.

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