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Réseau des Démocrates

Les démocraties et la crise

 

ahmed halfaoui


Pendant que l'OTAN travaille à ouvrir des perspectives au marché en Libye, les  régimes en place dans les bastions du capitalisme, travaillent à trouver les moyens de faire payer leurs peuples et à se confronter avec la colère qui ne manquera pas de se déverser. Partout, dans les grandes «démocraties» se fourbissent les armes, à l'écart d'un débat public pourtant nécessaire, car il engage le destin des nations. Surtout celui des travailleurs et des pauvres, celui de ceux qui ne possèdent que leurs salaires.  

 

Des lois sont votées qui renforcent les mesures requises par le niveau des affrontements qui s'annoncent. Certains pays parrains de la démocratie mondialisée autorisent désormais de tirer sur leurs manifestants à balles réelles, le cas échéant. Un recul rarement enregistré dans les libertés chèrement acquises depuis des décennies.

 

En attendant ce jour, cette rentrée peut-être, on prépare aussi une législation inaccessible à la négociation, mieux, une obligation. Comme cette «règle d'or» qui fera partie des clauses constitutionnelles, de façon à la protéger des remises en cause et à lui donner la force fondamentale. C'est ce qui risque de se produire en France où cet expédient est sur la table de la classe politique.  Sa constitutionnalisation aura besoin d'un quota de voix à l'Assemblée nationale et au Sénat. Pour l'instant, en vue des élections présidentielles, ce qui fait office d'opposition de gauche patentée, le parti dit socialiste, fait la fine bouche.

 

Pendant qu'il est difficile de recouper toutes les positions de leaders qui jouent, désormais, plus leur carrière personnelle que les idées qu'ils sont censés représenter. Nous en avons eu l'avant-goût, avec l'empressement qu'ont eu  certains d'entre eux à participer pleinement au gouvernement de droite. Du jamais vu. Concernant la «règle d'or», c'est-à-dire une liste de coups de bélier dévastateurs contre le niveau et le mode de vie de dizaines de millions de gens, il y en a qui veulent juste changer de dénomination ou user d'euphémismes, pour ne pas paraître faire allégeance au pouvoir en place, à quelques coudées du scrutin présidentiel de 2012. Même, s'il y en a une, l'ex-sparring-partner de Sarkozy, qui veut discuter. Et la démocratie dans tout cela? Une Constitution c'est quand même la propriété de quelques-uns.

Surtout que cela concerne des donneurs de leçons. Cette leçon est apprise et bien assimilée. Rien de ce  qui concerne le peuple ne doit se faire sans l'assentiment du peuple. Le principe a plus ou moins été acquis depuis plus de deux siècles. Depuis qu'on a compris qu'il était dangereux de laisser décider une minorité.

Mais peut-être qu'à quelque chose malheur est bon. Peut-être que le moment est venu pour que l'on puisse juger en toute clarté de la démocratie connue, sous toutes ses coutures. Celle qui va, contre la volonté populaire, asseoir la volonté des riches de ne pas contribuer à résorber les déficits qui vont miner la société. Bien sûr, ce n'est pas dit comme ça. C'est dit en plus savant et moins brutal. Il s'agirait d'encadrer «la trajectoire budgétaire», concernant le budget de l'Etat et de la sécurité sociale, en fixant «des planchers de recettes et des plafonds de dépenses». Si cela est contesté, force devra rester à la loi. Elle est belle la démocratie ! 


Par Ahmed Halfaoui 

 

 

http://www.lesdebats.com/editions/230811/les%20debats.htm

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