Le Tunisien Nouri Bouzid, meilleur cinéaste arabe

Festival international du film d’Abu Dhabi

le 22.10.12 | 10h00 Réagissez

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Son film Ma N’moutch lève le voile sur certaines conséquences de la révolution du Jasmin.

Abu Dhabi.
De notre envoyé spécial

Le Tunisien,Nouri Bouzid, a été consacré meilleur cinéaste arabe à la clôture, vendredi soir, du 6e Festival international du film d’Abu Dhabi. Il a été primé pour son dernier film Ma N’moutch (Beautés cachées),pour le titre français, qui revient sur les nouveaux interdits apparus dans la société tunisienne par la révolution. «Je dédie ce prix à toutes les femmes tunisiennes qui combattent», a-t-il lancé devant le public invité à la cérémonie de clôture à l’Emirates Palace à Abu Dhabi. Le long métrage Araf, Somewhere in beetween, de la Turque Yesim Ustaoglu, a décroché La Perle noire (le Grand prix du festival).

Ce film, une co-production franco-germano-turque, raconte l’histoire de Zehra et Olgun, deux jeunes pris entre un présent pesant et un futur idéalisé, un futur de liberté.Gebo and the Shadow (Gebo et l’ombre) du Portugais Manoel De Oliveira a reçu le prix spécial du jury. A 104 ans, Manoel De Oliveira est le cinéaste le plus âgé au monde. Il réalise des films depuis 1942. Il a fait appel, pour sa dernière production, à des comédiens français et portugais de renom, tels que Jeanne Moreau, Leonor Silveira, Ricardo Trêpa et Claudia Cardinale.  

Le Festival d’Abu Dhabi a d’ailleurs rendu un hommage particulier à Claudia Cardinale pour l’ensemble de sa carrière. L’actrice égyptienne, Sawsan Badr, a également été honorée par le festival. Le comédien chilien, Gael Garcia Bernal, a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle de publicité dans le film No (Non) réalisé par Pablo Larrain. Le long métrage rappelle la campagne menée par les militants anti-Pinochet dans les années 1980, pour l’ouverture politique dans le pays. Le slogan de cette campagne peut tout résumer : «La alegria ya viene» (La joie arrive). Le prix de la meilleure actrice a été attribué à l’Allemande Franziska Petri pour son rôle dans le film russe Izmena (Trahison).

Réalisée par Kirill Serebrennikov, cette fiction sonde les profondeurs incertaines de l’amour, de la passion et de l’adultère. Dans la section «Afaq jadida» (New horizons), le jury du festival d’Abu Dhabi a primé le film franco-iranien, Une famille respectable, réalisé par Massoud Bakhshi.
Le prix spécial du jury est revenu au documentaire américain Beasts of the southern wild (Les bêtes du Sud sauvage) de Benh Zeitlin. Pour rappel, le 6e Festival international du film d’Abu Dhabi a été marqué par la présence de l’Algérie pour la première fois en compétition officielle longs métrages avec Parfums d’Alger de Rachid Benhadj et Harragas blues de Moussa Haddad.

Fayçal Métaoui