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28 Mai 2011
-Djelfa est à la traîne depuis plusieurs années. Le travail de la commission d’enquête chargée de suivre les résultats scolaires pourra-t-il ramener la wilaya à de meilleurs résultats cette année ?
L’installation de cette commission depuis des années équivaut à un pansement sur une jambe de bois. A mon avis, son installation est juste décidée pour tuer l’affaire. C’est l’habituelle politique du ministère. En ma qualité d’inspecteur ou de syndicaliste, à aucun moment, je n’ai croisé cette commission et elle n’a, en aucun cas, tenu des réunions avec nous. Jamais le ministère n’a sérieusement réfléchi sur le moyen de trouver une solution au problème de Djelfa, alors que les causes de ces mauvais résultats sont flagrantes et les solutions ne sont pas difficiles à trouver. Dans plusieurs communes, les élèves s’assoient encore à trois par table, d’autres ne trouvent pas comment se rendre à l’école… Face à de telles conditions, j’estime que la wilaya gardera encore sa position à la queue des classements nationaux. Et sincèrement, je ne me complexe pas, dans la mesure où ce classement reflète la réalité du secteur. Ce sont des résultats transparents.
-Où est le problème et quelles solutions proposez-vous en votre qualité de pédagogue ?
Le problème, c’est la mauvaise gestion du secteur. Il est impossible en un laps de temps aussi court d’installer des principes de gestion et d’instaurer une politique efficace. Tous les
directeurs installés se sont avérés incompétents. Nous avons lancé d’ailleurs un mouvement de protestation pour exiger le départ de l’actuel directeur. C’est un homme de bureau qui ne prend
aucune décision. Il y a de l’anarchie dans tous les services. Nous sommes au mois de mai, et la direction de l’éducation continue encore de signer le transfert et les mutations du
personnel ! C’est inédit ! Censée fonctionner avec sept services, notre direction de l’éducation se contente de cinq seulement ! Le ministère classe la wilaya comme zone
sinistrée sans autant lui consacrer un responsable capable de lui trouver des solutions radicales.
-Les solutions radicales ne donnent pas de résultats immédiats. Les enseignants ont-ils aussi leur part de responsabilité ?
Nos élèves ne sont pas moins intelligents que les autres et nous, enseignants, ne sommes pas moins compétents que nos collègues d’ailleurs. La faute revient au ministère qui s’est désisté des instituts technologiques de l’éducation. Il est inadmissible qu’un diplômé passe directement des bancs de l’université à l’estrade. Il faudrait réfléchir à une formation académique spécialisée.