Le CLA dénonce... les inscriptions de complaisance!

Trafic des inscriptions scolaires A ORAN
 
Le CLA demande une commission d’enquête
Par : D. LOUKIL

Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), par l’intermédiaire de son porte-parole à Oran, vient de jeter un pavé dans la mare, en mettant au grand jour une pratique connue de tous, mais passée sous silence par l’ensemble des partenaires dans le secteur de l’éducation.
Et pour cause, il s’agit de l’incroyable système “d’inscriptions de complaisance, un vrai business”, lit-on dans le communiqué du CLA ou, encore plus grave, le procédé tout aussi répandu pour “le passage d’élèves dans des classes supérieures, même lorsque le conseil des classes a tranché pour un ajournement”, et de poursuivre : “C’est ainsi que des élèves vont vers les écoles privées pour être admis, d’autres font le tour des lycées pour se faire signer le passage à la classe supérieure.” Ces pratiques qui sont monnayées à coups de dinars sonnants et trébuchants, pouvant atteindre des sommes importantes et se multipliant d’année en année scolaire, sont connues de tous et font le tour des cours des établissements scolaires et des discussions entre parents d’élèves. D’ailleurs, lorsque certains journalistes ont eu “la mauvaise idée” d’interroger les responsables locaux et la direction de l’éducation sur ce phénomène, c’est l’éternelle réponse : “Avez-vous des preuves ?”

Aujourd’hui, dans son communiqué, le CLA donne des exemples précis et avérés parlant de scandales dans l’éducation et de la faillite du système éducatif. Mais en décidant de dénoncer de telles pratiques, le CLA a tôt fait de provoquer contre lui des réactions d’hostilité, et au porte-parole d’évoquer “des menaces”. Du coup, le syndicat en appelle expressément à une commission d’enquête nationale et de parler du cas d’Oran où, justement, le nombre d’inscriptions hors carte scolaire a connu une progression des plus importantes. Pour les représentants du syndicat autonome, cette situation n’est que le fruit “d’une corruption généralisée” et où les règles et les normes pédagogiques sont totalement bafouées. Par extension, cela laisse à craindre le pire pour notre système éducatif et les valeurs intellectuelles et morales qu’il est censé transmettre aux futures générations.