Le président français Nicolas Sarkozy, au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2011.

Il a aussi mis en garde les Palestiniens et les Etats-Unis contre un bras de fer au Conseil de sécurité, prévenant qu'un veto américain contre la démarche palestinienne visant à obtenir l'admission d'un Etat de Palestine à l'ONU "risquerait de déclencher un cycle de violence au Proche-Orient".

Le président français, qui s'adressait à l'Assemblée générale de l'ONU, a fixé comme objectif ultime "la reconnaissance mutuelle de deux Etats nations pour deux peuples, établis sur la base des lignes de 1967 avec des échanges de territoires agréés et équivalents". La formule est celle déjà retenue par le président américain Barack Obama en mai dernier.

Pour y parvenir, "changeons de méthode !", a-t-il exhorté plusieurs fois, dans un discours de 10 minutes consacré presque exclusivement au processus de paix.

"Chacun sait bien qu’une reconnaissance pleine et entière du statut d’Etat membre de l’ONU ne peut être obtenue dans l’immédiat" pour la Palestine, a-t-il estimé. "La raison première en est le manque de confiance entre les principaux acteurs. Mais personne ne peut imaginer qu’un veto au Conseil de Sécurité ne déclencherait pas un cycle de violence au Proche-Orient."

Selon M. Sarkozy, les Européens, mais aussi les Etats arabes, doivent être associés à une autre voie, celle d'une résolution consensuelle à l'Assemblée générale, qui créerait "un statut d’Etat observateur aux Nations Unies" dont jouit déjà le Vatican.

Dans l'intervalle, l'hôte de l'Elysée suggère un calendrier serré de négociations: "un mois pour reprendre les discussions, six mois pour se mettre d’accord sur les frontières et sur la sécurité, un an pour parvenir à un accord définitif".

La France accueillerait dans ce cadre une Conférence des donateurs "dès cet automne", a-t-il proposé, pour aider les Palestiniens à "parachever la construction de leur futur Etat, déjà remarquable".

Nicolas Sarkozy a également demandé à l'Assemblée générale de "se mettre à la place d'Israël" et de comprendre que l'Etat juif recherche des "garanties" solides pour sa sécurité.

Il a aussi réaffirmé l'engagement de la France envers la sécurité des Israéliens et appelé ceux-ci à la retenue.

Mais il a exhorté les Israéliens à faire leur part du chemin.

"Ecoutez ce que criait la jeunesse des printemps arabes", a-t-il lancé: "Ils criaient +"Vive la liberté!+, ils ne criaient pas +A bas Israël!+. Vous ne pouvez pas rester immobiles alors que ce vent de liberté et de démocratie souffle dans votre région".

Le processus de paix israélo-palestinien, "après tant d'échecs", ne peut pas se passer de l'Europe, a insisté M. Sarkozy: "Cessons de croire qu’un seul pays ou un petit groupe de pays peuvent résoudre un problème d’une telle complexité", a-t-il lancé, dans une critique implicite du parrainage américain des efforts infructueux pour arriver à la paix jusqu'à présent.