Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.

Réseau des Démocrates

En souvenir de Taleb Abderahmane

Taleb

 

Jeudi 25 avril, nous étions trois à nous rendre à El Khroubs, pour animer une conférence-débat sur le développement sportif communal et assister à l’installation du Forum Education Physique et Sport (FOREPS.25).

 

Au cours du débat, un participant a évoqué la corruption dans le sport. Il a parlé de la logique de la « chkara » qui prévalait sur toutes les valeurs fondatrices du sport.

J’ai donné mon point de vue, en précisant que nous avions changé d’époque et que le système de valeurs avait subi de profondes mutations, pour ne pas dire effractions. Pour mieux illustrer mon propos, j’ai évoqué ce que j’avais fait la veille, le 24 avril, journée consacrée à l’évocation du martyre de Taleb Abderahmane.

 

Le carré 22


Cela devait se passer au carré 22, tombe 166. Il pleuvait à torrent. Un ami devait m’accompagner. Comme il n’avait pu venir, je me suis mis en route, ne voulant pas rater cette initiative lancée par mon ami Fateh Agrane, qui se bat, comme seul un militant sait le faire, contre l’oubli et l’indifférence. Qu’hommage soit ici rendu à son père et à sa mère, morts en chahids, pour que tous les enfants d’Algérie vivent libres et la tête haute, dans un pays indépendant.

Parti à neuf heures, la pluie et les encombrements ont fait que je sois arrivé à onze heures à El Allia. Je n’aurais pu trouver le carré 22 sans l’intervention de Sadek, un agent du cimetière qui travaillait sous la pluie. Me voyant désemparé, il s’est arrêté pour me mener au carré 22.

Chemin faisant, il m’a montré la tombe d’Ali la pointe. «  Sa mère, décédée en 1974 est enterrée dans la même tombe. »

Puis il m’a parlé d’Abderahmane Farés. « Il est enterré par là, quelque part, avec le peuple, alors qu’il aurait mérité de l’être au carré des martyrs. Je sais, la mort ne choisit pas, mais les gouvernants, si. Pourquoi cette différence ? »

 

Les jeunes et l'histoire

 

Il m’a aussi parlé des jeunes qui ne connaissaient pas l’histoire de leur pays. « Rien qu’en venant ici, ils pourraient en apprendre un bon bout, la vie de tous ces grands hommes qui reposent aux carrés de l’Emir Abdelkader – c’est nous qui l’avons baptisé ainsi - comme Ali la Pointe et Taleb Abderahmane ».

Et nous sommes arrivés devant la tombe de Taleb Abderahmane. Simple, sous une frondaison d’arbres.

 

La symbolique des fleurs

 

J’avais apporté un petit bouquet. Une rose blanche, celle de sa pureté, une rose pâle qui virait au jaune, le jaune de l’oubli et de l’infidélité. Toutes les deux enserrées dans une branche de glaïeul, symbole de réussite et de puissant amour de la patrie. Un petit bouquet de rien du tout que j’ai déposé près des deux roses rouges qui fleurissaient déjà sa tombe.

Sadek m’a indiqué qu’à ses pieds, on avait planté un rosier. Les roses blanches du souvenir éternel.

 

Les valeurs piétinées


Voilà, ai-je indiqué au participant du Foreps25 qui avait évoqué la « chkara ».

Si dans toutes les villes de notre pays, au cimetière des chouhadas, l’on plantait un rosier dont les roses blanches, symboliseraient l’hommage et le souvenir. Un acte citoyen qui dirait que leur sacrifice n’a pas été vain, puisque nous continuons à nous souvenir d’eux.

Mais les choses ont changé et la politique de la chkara a envahi, comme un chancre, toute l’Algérie.

Est-ce pour cela, que Taleb Abderahmane, et des milliers d’autres patriotes, ont sacrifié leur vie ?

 

SMB.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article