Sir Winston Churchill disait : « Il faut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge »
Le régime algérien a décidé de le prendre par les pieds !
Les stratégies du régime algérien se perfectionnent et s’actualisent.
Malheureusement, le système refuse toujours de fournir un effort pour comprendre et accompagner l’évolution de la société algérienne. Il le manifeste au quotidien par le mépris et par la peur d’aller vers le changement. Cette peur justement, l’a poussé apparemment à choisir une autre stratégie de prévention politique renforcée d’un dispositif restrictif et répressif moderne. Il faut que le peuple subisse la répression, la privation et la peur sans avoir la latitude de connaitre le dispositif qui les procure !
Il est évident que ce changement de « méthode » n’est pas le fruit d’un subit éveil de consciences chez les décideurs. Comme il est clair aussi que se n’est pas l’aboutissement d’un revirement stratégique dicté par une quelconque volonté de changer les choses ; si ce n’est une pure opération de « lifting » à travers laquelle le régime algérien tente d’échapper aux regards menaçants et impatients de l’occident. Le printemps arabe n’est pas aussi loin, pis encore, rien ne garantit que nous puissions être le pays- exception ! A ce titre là, Le régime algérien peut se targuer d’être très averti.
La prévention semble être le seul rempart pour le système algérien face à toutes éventualités et contre toutes mauvaises surprises. Car, à force d’ignorer la société, de négliger ses ressources et de sous-estimer ses réactions, ce régime s’est rendu à l’évidence que la matraque ne peut plus constituer une digue face à la déferlante populaire surtout que d’autres dictatures ont payé très cher le prix de cette inadvertance.
J’ai essayé de décrypter quelques procédés de cette nouvelle approche et j’en ai trouvés cinq, pour le moment !!
La répression « pacifique »
L’élargissement du champ de la corruption, ou l’achat de la paix sociale.
La démoralisation des meneurs et des militants
La création de nouveaux partis politiques
La rupture avec la fraude classique au profit d’un procédé plus perfectionné.
1- La répression « pacifique » :
On a vécu ses débuts lors des manifestations de l’année écoulée. Sans pouvoir découvrir si ces événements revêtent un caractère spontané ou pas, j’ai pu déceler néanmoins, que les autorités n’aient pas eu recours à la répression féroce et classique qu’on lui a souvent reprochée et qu’on a toujours condamnée.
Malgré le contexte révolutionnaire régional qui risquait de renvoyer ses « foudres » dans notre pays ne serait ce que par voie de certaines chaines satellitaires arabes, les autorités algériennes ont décidé d’opérer par prudence !
Elles ont intimé l’ordre de n’utiliser ni armes à feu et ni violence physique contre les manifestants .Mieux, elles ont même mobilisé des femmes policiers pour s’occuper des manifestantes ; une première en Algérie en terme d’étouffement de manifestations notamment à Alger. Cette stratégie consiste à augmenter les effectifs de policiers pour parer à « l’absence » des outils de répression et de dissuasion. Et comme chaque effort mérite salaire, les autorités n’ont pas eu la main lourde pour augmenter les salaires des forces de la répression « pacifique » de 50%.
Ainsi, le régime algérien a trouvé un belle parade pour empêcher les démonstrations de rue grâce à la loi du nombre et non pas par la force qu’il a souvent choisie comme premier et dernier recours face aux « contrevenants ».
L’autre moyen qui a été choisi par le régime pour alléger les missions des « hommes de terrain », ce sont les communiqués d’alertes et de dissuasions émis en boucle par les autorités locales dans les médias lourds nationaux.
2-L’élargissement du champ de corruption ou l’achat de la paix sociale :
S’il y’a une manifestation qui a marqué les rues « impénétrables » d’Alger lors des événements de l’année passée, on peut constater que la démonstration des étudiants venus par milliers dans la capitale a été la plus notable. Ils fusaient de partout tels les gnous en période d’exode. Les services de police n’ont pas pu y faire face. L’atout du nombre avec lequel « les forces de l’ordre » se suffisaient, s’est effrité face à un Tsunami estudiantin très déterminé. Il fallait alors agir sans pour autant rompre avec l’orientation de départ qui consiste à réprimer « pacifiquement ». Les autorités ont donc vite réagi de peur de voir le seul mouvement qui a réussi à drainer jusque là, des milliers d’étudiants, prendre une autre dimension. La peur d’avoir affaire à une solidarité entre plusieurs segments de contestation sociale qui se cristalliseraient autour des étudiants qui mobilisent et qui s’organisent mieux qu’eux , c'est-à-dire les secteurs de la santé et de l’éducation pour ne citer que ceux là. C’est ainsi qu’on a pensé en hauts lieux à puiser dans les caisses. Augmenter les salaires des enseignants de l’université et ceux des médecins fut une priorité capitale pour décapiter ce mouvement. Il fallait enfin inventer des portes –parole fantoches des étudiants pour épuiser définitivement les vrais meneurs et les rendre « infréquentables » chez la masse estudiantine. Résultat, échec de la deuxième marche des étudiants à Alger.
3-La démoralisation des meneurs et des militants :
Certes que ce procèdé a toujours existé. La différence c’est que les décideurs ont préféré là aussi, sauver les apparences au maximum. Toujours rechercher le même résultat sans attirer les foudres des observateurs. Combien d’étudiants qui se sont vus exclus de leurs scolarités en catimini, combien de médecins et enseignants qui se sont vus spoliés de leurs indemnités quand ils ne furent pas froidement limogés ? Combien de meneurs de ces mouvements qui se sont vus rayer à vie d’une quelconque promotion professionnelle ? Ces injustices sont restées pour la plupart méconnues de l’opinion publique car furent opérées toujours en catimini et souvent loin des regards.
4- La création de nouveaux partis politiques :
Face à la « ménopause » de la scène politique qui est due essentiellement aux multiples verrouillages, le régime a mis en avant le pluralisme « in vitro ». Plus d’une vingtaine de partis politiques crées en un temps record à la « faveur » des réformes politiques initiées par le chef de l’état le 15 Avril 2011.D’autres encore sont en phase de créations. Il suffit uniquement d’éprouver l’intention de « procréer » une formation politique pour voir toute la machine administrative du gouvernement se mettre en branle pour faciliter le processus. L’objectif cardinal de ces largesses politiquo-administratives , c’est de fragiliser au maximum les partis politiques les plus encrés dans la société.
Le régime a apparemment jeté son dévolu sur cette méthode que d’opérer à l’ancienne qui se traduisait par la reconfiguration de la scène politique en encourageant les putschs à l’intérieur des partis politiques. Un procédé qui a certes renforcé la main mise du pouvoir sur certaines formations politiques sans jamais l’en disculper auprès des initiés de la chose politique. Les élections législatives passées ont bien montré les retombées néfastes de cette stratégie sur les l’électorat algérien mais surtout sur les partis politiques à grandes audiences.
En effet, la participation de beaucoup de partis politiques dans cette joute électorale a grandement contribué dans l’effondrement de beaucoup de fiefs politiques. Ce que nous n’avons pas pu apercevoir lors de cette échéance sera plus visible à l’occasion des élections locales prochaines .L’échelon de la commune fera certainement ressortir des résultats étonnants ! Beaucoup de communes seront récupérées par les petits partis pourvu qu’ils placent de bons concurrents. Ces résultats seront encouragés par un tribalisme galopant et par une administration aux ordres. Ainsi ,les grands partis trouveront de la peine à préserver leurs acquis surtout quand on voit aussi plusieurs figures politiques qui songent de plus en plus à quitter leurs partis politiques d’origine à fin d’en créer d’autres. L’appât est si attirant que beaucoup d’entre eux n’hésiteront pas à y mettre leurs « canines », pis encore, ils n’hésiteront pas à tirer à boulets rouges sur les partis qu’ils les a portés au pinacle de la scène politique nationale.
On le voit déjà malheureusement, chez certains partis politiques tels que le MSP et le FFS en attendant les autres !
5-La rupture avec la fraude classique au profit d’un procédé plus perfectionné :
Le régime algérien est toujours hostile à une quelconque ouverture politique allant dans le sens de la construction de vraies institutions politiques.
En dépit du contexte régional et international, le pouvoir a choisi de perfectionner son champ de manœuvres politiques au détriment de la volonté populaire. Les élections législatives passées étaient une occasion pour que le régime étale son génie renouvelé en matière de fraude électorale.Les partis politiques, les observateurs internationaux et les citoyens n’ont vu que du « feu » . La loi des 5% est devenue tristement célèbre car elle est venue remplacer le dispositif de fraude classique qui se résumait généralement dans les bourrages des urnes et le traficotage du fichier électoral. Cette fois ci ,le jeu était plus grand ,un dispositif plus élaboré occasionnant les résultats Staliniens qu’on connait.
On se rend compte après coup, que le recrutement massif par les services de l’ordre au début de l’année passée n’a pas était exploité uniquement dans la répression « pacifique » comme je l’ai soulevé plus haut, mais il a surtout servi de gisement électoral indéniable au profit des partis du régime. Ces recrues qui étaient majoritairement inscrites hors délais sur le fichier électoral, ont grandement contribué dans la victoire finale du FLN.
Je terminerai cette modeste contribution par cette métaphore : le régime algérien pour se maintenir agit tel un serpent qui change périodiquement de peau en maintenant jusqu'à preuve du contraire, la cruauté de son venin.
Kamal NACER
Observateur résolu à faire partager ses idées.
Le régime algérien a décidé de le prendre par les pieds !
Les stratégies du régime algérien se perfectionnent et s’actualisent.
Malheureusement, le système refuse toujours de fournir un effort pour comprendre et accompagner l’évolution de la société algérienne. Il le manifeste au quotidien par le mépris et par la peur d’aller vers le changement. Cette peur justement, l’a poussé apparemment à choisir une autre stratégie de prévention politique renforcée d’un dispositif restrictif et répressif moderne. Il faut que le peuple subisse la répression, la privation et la peur sans avoir la latitude de connaitre le dispositif qui les procure !
Il est évident que ce changement de « méthode » n’est pas le fruit d’un subit éveil de consciences chez les décideurs. Comme il est clair aussi que se n’est pas l’aboutissement d’un revirement stratégique dicté par une quelconque volonté de changer les choses ; si ce n’est une pure opération de « lifting » à travers laquelle le régime algérien tente d’échapper aux regards menaçants et impatients de l’occident. Le printemps arabe n’est pas aussi loin, pis encore, rien ne garantit que nous puissions être le pays- exception ! A ce titre là, Le régime algérien peut se targuer d’être très averti.
La prévention semble être le seul rempart pour le système algérien face à toutes éventualités et contre toutes mauvaises surprises. Car, à force d’ignorer la société, de négliger ses ressources et de sous-estimer ses réactions, ce régime s’est rendu à l’évidence que la matraque ne peut plus constituer une digue face à la déferlante populaire surtout que d’autres dictatures ont payé très cher le prix de cette inadvertance.
J’ai essayé de décrypter quelques procédés de cette nouvelle approche et j’en ai trouvés cinq, pour le moment !!
La répression « pacifique »
L’élargissement du champ de la corruption, ou l’achat de la paix sociale.
La démoralisation des meneurs et des militants
La création de nouveaux partis politiques
La rupture avec la fraude classique au profit d’un procédé plus perfectionné.
1- La répression « pacifique » :
On a vécu ses débuts lors des manifestations de l’année écoulée. Sans pouvoir découvrir si ces événements revêtent un caractère spontané ou pas, j’ai pu déceler néanmoins, que les autorités n’aient pas eu recours à la répression féroce et classique qu’on lui a souvent reprochée et qu’on a toujours condamnée.
Malgré le contexte révolutionnaire régional qui risquait de renvoyer ses « foudres » dans notre pays ne serait ce que par voie de certaines chaines satellitaires arabes, les autorités algériennes ont décidé d’opérer par prudence !
Elles ont intimé l’ordre de n’utiliser ni armes à feu et ni violence physique contre les manifestants .Mieux, elles ont même mobilisé des femmes policiers pour s’occuper des manifestantes ; une première en Algérie en terme d’étouffement de manifestations notamment à Alger. Cette stratégie consiste à augmenter les effectifs de policiers pour parer à « l’absence » des outils de répression et de dissuasion. Et comme chaque effort mérite salaire, les autorités n’ont pas eu la main lourde pour augmenter les salaires des forces de la répression « pacifique » de 50%.
Ainsi, le régime algérien a trouvé un belle parade pour empêcher les démonstrations de rue grâce à la loi du nombre et non pas par la force qu’il a souvent choisie comme premier et dernier recours face aux « contrevenants ».
L’autre moyen qui a été choisi par le régime pour alléger les missions des « hommes de terrain », ce sont les communiqués d’alertes et de dissuasions émis en boucle par les autorités locales dans les médias lourds nationaux.
2-L’élargissement du champ de corruption ou l’achat de la paix sociale :
S’il y’a une manifestation qui a marqué les rues « impénétrables » d’Alger lors des événements de l’année passée, on peut constater que la démonstration des étudiants venus par milliers dans la capitale a été la plus notable. Ils fusaient de partout tels les gnous en période d’exode. Les services de police n’ont pas pu y faire face. L’atout du nombre avec lequel « les forces de l’ordre » se suffisaient, s’est effrité face à un Tsunami estudiantin très déterminé. Il fallait alors agir sans pour autant rompre avec l’orientation de départ qui consiste à réprimer « pacifiquement ». Les autorités ont donc vite réagi de peur de voir le seul mouvement qui a réussi à drainer jusque là, des milliers d’étudiants, prendre une autre dimension. La peur d’avoir affaire à une solidarité entre plusieurs segments de contestation sociale qui se cristalliseraient autour des étudiants qui mobilisent et qui s’organisent mieux qu’eux , c'est-à-dire les secteurs de la santé et de l’éducation pour ne citer que ceux là. C’est ainsi qu’on a pensé en hauts lieux à puiser dans les caisses. Augmenter les salaires des enseignants de l’université et ceux des médecins fut une priorité capitale pour décapiter ce mouvement. Il fallait enfin inventer des portes –parole fantoches des étudiants pour épuiser définitivement les vrais meneurs et les rendre « infréquentables » chez la masse estudiantine. Résultat, échec de la deuxième marche des étudiants à Alger.
3-La démoralisation des meneurs et des militants :
Certes que ce procèdé a toujours existé. La différence c’est que les décideurs ont préféré là aussi, sauver les apparences au maximum. Toujours rechercher le même résultat sans attirer les foudres des observateurs. Combien d’étudiants qui se sont vus exclus de leurs scolarités en catimini, combien de médecins et enseignants qui se sont vus spoliés de leurs indemnités quand ils ne furent pas froidement limogés ? Combien de meneurs de ces mouvements qui se sont vus rayer à vie d’une quelconque promotion professionnelle ? Ces injustices sont restées pour la plupart méconnues de l’opinion publique car furent opérées toujours en catimini et souvent loin des regards.
4- La création de nouveaux partis politiques :
Face à la « ménopause » de la scène politique qui est due essentiellement aux multiples verrouillages, le régime a mis en avant le pluralisme « in vitro ». Plus d’une vingtaine de partis politiques crées en un temps record à la « faveur » des réformes politiques initiées par le chef de l’état le 15 Avril 2011.D’autres encore sont en phase de créations. Il suffit uniquement d’éprouver l’intention de « procréer » une formation politique pour voir toute la machine administrative du gouvernement se mettre en branle pour faciliter le processus. L’objectif cardinal de ces largesses politiquo-administratives , c’est de fragiliser au maximum les partis politiques les plus encrés dans la société.
Le régime a apparemment jeté son dévolu sur cette méthode que d’opérer à l’ancienne qui se traduisait par la reconfiguration de la scène politique en encourageant les putschs à l’intérieur des partis politiques. Un procédé qui a certes renforcé la main mise du pouvoir sur certaines formations politiques sans jamais l’en disculper auprès des initiés de la chose politique. Les élections législatives passées ont bien montré les retombées néfastes de cette stratégie sur les l’électorat algérien mais surtout sur les partis politiques à grandes audiences.
En effet, la participation de beaucoup de partis politiques dans cette joute électorale a grandement contribué dans l’effondrement de beaucoup de fiefs politiques. Ce que nous n’avons pas pu apercevoir lors de cette échéance sera plus visible à l’occasion des élections locales prochaines .L’échelon de la commune fera certainement ressortir des résultats étonnants ! Beaucoup de communes seront récupérées par les petits partis pourvu qu’ils placent de bons concurrents. Ces résultats seront encouragés par un tribalisme galopant et par une administration aux ordres. Ainsi ,les grands partis trouveront de la peine à préserver leurs acquis surtout quand on voit aussi plusieurs figures politiques qui songent de plus en plus à quitter leurs partis politiques d’origine à fin d’en créer d’autres. L’appât est si attirant que beaucoup d’entre eux n’hésiteront pas à y mettre leurs « canines », pis encore, ils n’hésiteront pas à tirer à boulets rouges sur les partis qu’ils les a portés au pinacle de la scène politique nationale.
On le voit déjà malheureusement, chez certains partis politiques tels que le MSP et le FFS en attendant les autres !
5-La rupture avec la fraude classique au profit d’un procédé plus perfectionné :
Le régime algérien est toujours hostile à une quelconque ouverture politique allant dans le sens de la construction de vraies institutions politiques.
En dépit du contexte régional et international, le pouvoir a choisi de perfectionner son champ de manœuvres politiques au détriment de la volonté populaire. Les élections législatives passées étaient une occasion pour que le régime étale son génie renouvelé en matière de fraude électorale.Les partis politiques, les observateurs internationaux et les citoyens n’ont vu que du « feu » . La loi des 5% est devenue tristement célèbre car elle est venue remplacer le dispositif de fraude classique qui se résumait généralement dans les bourrages des urnes et le traficotage du fichier électoral. Cette fois ci ,le jeu était plus grand ,un dispositif plus élaboré occasionnant les résultats Staliniens qu’on connait.
On se rend compte après coup, que le recrutement massif par les services de l’ordre au début de l’année passée n’a pas était exploité uniquement dans la répression « pacifique » comme je l’ai soulevé plus haut, mais il a surtout servi de gisement électoral indéniable au profit des partis du régime. Ces recrues qui étaient majoritairement inscrites hors délais sur le fichier électoral, ont grandement contribué dans la victoire finale du FLN.
Je terminerai cette modeste contribution par cette métaphore : le régime algérien pour se maintenir agit tel un serpent qui change périodiquement de peau en maintenant jusqu'à preuve du contraire, la cruauté de son venin.
Kamal NACER
Observateur résolu à faire partager ses idées.