Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.

Réseau des Démocrates

Comité BADAOUI Solidarité

Conférence de presse du 04.05.2011

 Déclaration préliminaire


P7242048 

 

Aujourd’hui, Ahmed BADAOUI, Inspecteur des Douanes de profession, ancien Secrétaire général du syndicat des douanes, aura bouclé 5 années, 4 mois et 10 jours de suspension de fonctions, sans salaire ni indemnités.

L’origine de cet arbitraire remonte à l’année 2005 où plusieurs structures syndicales de l’UGTA –dont le syndicat des Douanes- se sont défiées de la direction de cet appareil jugée acquise au pouvoir. Ahmed BADAOUI était le porte parole de cette initiative qui voulait redonner à l’UGTA autonomie et nouvelle vigueur.

 

Les sanctions n’avaient pas tardé contre les auteurs de cette démarche. Plus que quiconque, Ahmed BADAOUI, lui, fera l’objet d’un véritable harcèlement et déni de droit, depuis plus de cinq années, à ce jour. L’administration des Douanes et l’appareil de la justice seront instrumentalisés abusivement pour assouvir une vengeance apocalyptique contre lui. L’astuce ignoble des persécuteurs consistait à justifier, à postériori, le maintien indéterminé de la suspension de BADAOUI en se retranchant derrière l’attente de décisions de tribunaux qu’on prenait soin d’alimenter régulièrement de nouvelles plaintes pour faire durer plus et mieux savourer la punition.

 

L’administration des Douanes intentera, en vain, à Ahmed pas moins de huit procès pour de prétendus outrage, diffamation, atteinte à corps constitués et trouble grave à l’ordre public. En 2005, le DG des Douanes, M. LEBIB, ira jusqu’à reprocher à sa victime la solidarité que lui témoignent d’autres syndicats et collectifs de travailleurs. M. LEBIB  déposera plainte contre BADAOUI –pour atteinte à l’ordre public- pour une grève de solidarité d’une demi-journée organisée par des syndicats des Dockers, de la CNAN et de la BEA, des secteurs étrangers aux Douanes. Inexplicablement, l’actuel DG des Douanes, étranger pourtant à cette affaire,  avait reconduit cette plainte que le tribunal déboutera encore.

 

Au lieu de prendre sa défense et comme pour mieux l’affaiblir face à ses persécuteurs, la direction de l’UGTA fera arbitrairement exclure Ahmed de son Conseil National dont il était membre. Preuve éclatante, s’il en faut, de la nature extra professionnelle de l’affaire et de la collusion UGTA – pouvoirs publics faite pour briser, à tout moment, toute velléité d’autonomie du monde du travail.

Enième confirmation de l’abus d’autorité et de l’excès de pouvoir en cette affaire, les huit plaintes déposées à l’encontre d’Ahmed par la Direction des Douanes, se soldent par six relaxes et deux classements purs et simples, les dossiers étant vides.

 

Saisi à plusieurs reprises, pendant et après ces interminables procédures judiciaires, le Ministère de tutelle qui en avait prétexté pour justifier sa passivité, n’a pas pu ou voulu ordonner à aux Douanes de réintégrer Ahmed BADAOUI, comme cela est son doit le plus absolu, maintenant qu’il est blanchi dans tous les procès intentés contre lui.

 

Devant le refus de son administration de le réintégrer, BADAOUI a engagé une procédure judiciaire en ce sens. Et là, surprise, le tribunal administratif rejette en la forme sa première requête au motif qu’il n’a pas ramené tous les jugements qui l’innocentent. Demanderait-on donc à Ahmed de prouver son innocence alors qu’il appartient plutôt à l’administration des Douanes d’apporter les preuves de ses fallacieuses accusations? Va-t-on à nouveau instrumentaliser la longueur inhérente à toute procédure judiciaire pour éloigner le dénouement de ce drame?

 

Au plan humain, éthique et politique, la turpitude infligée à BADAOUI est d’autant plus criminelle qu’elle vise arbitrairement à attenter à la liberté d’un militant syndicaliste pour le faire taire, mais aussi de le faire mourir de faim, lui et sa famille, en le privant de son traitement et de protection sociale.

Les répercussions de cet acharnement sur l’état de santé de l’intéressé sont indéniables: diabète, glaucome et bien d’autres dérèglements psychosomatiques que la sécurité sociale s’abstient curieusement de couvrir.

Pire, l’employeur de ce fonctionnaire suspendu, refusera, avec le même acharnement, de délivrer à sa victime, le titre de congé  préalable nécessaire pour tout fonctionnaire pour sortir du territoire national. Avec cette vilenie supplémentaire, l’Administration des Douanes peut se vanter du triste mérite d’avoir transformé le pays en prison à ciel ouvert contre un employé patriote et intègre.

 

Mais l’Administration des Douanes a-t-elle finalement le pouvoir de rétablir BADAOUI dans ses droits? Des indiscrétions livrées en privé disent en effet que l’affaire BADAOUI dépasse Monsieur le Ministre des Finances et le Directeur général des Douanes. Hallucinant!!! Mais alors qui a torturé Ahmed depuis cinq ans?

 

Si la dernière cabbale qui met Ahmed BADAOUI sous contrôle judiciaire -pour un SMS souhaitant une révolution démocratique en Algérie à l’instar de la Tunisie- est une violation flagrante du secret de la correspondance par la police, elle a le mérite de nous désigner le véritable auteur des persécutions que subit Ahmed: un pouvoir opposé aux libertés syndicales et à la liberté tout court. Pourtant, celles-ci sont consacrées par notre Constitution.

 

Faudrait-il donc recourir à L’Organisation Internationale du Travail et au Comité des Droits de l’Homme de l’ONU pour réintégrer Ahmed dans l’ensemble de ses droits: droit à reprendre son travail, droit à être indemnisé de ses souffrances et préjudices, droit à la protection sociale mais aussi droit à la liberté et à la citoyenneté?

 

 Ce sont , en l’absence de solution nationale,  les prochaines étapes du combat du Comité BADAOUI solidarité. Tout comme le pouvoir a voulu faire du cas BADAOUI un exemple de sa capacité à briser la volonté et l’engagement d’un Homme pour la liberté, il incombe à tous les hommes libres de monter, à travers leur soutien à ce cas emblématique, que la justice finira toujours par triompher de l’arbitraire.

 

C’est la vocation et l’ambition de la présente campane de solidarité que nous souhaiterions mener avec la participation active de la presse et de toutes les forces démocratiques et de tous les hommes et femmes de bonne volonté.

 

Alger, le 4 MAI 2011

 

POINT DE VUE DU CBS

A diffuser largementr svp

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article