5 OCTOBRE 1988,5 octobre 2011*

Nos jeunes se sont soulevés, des morts, des torturés, des mutilés a vie, s’en est  suivie une démocratie de façade qui a plongé le pays dans un deuil perpétuel, seuls les véreux ont profite de la situation, le fleuve a été  détourné une seconde fois !il a été  détourné et les rêves de la jeunesse avec !

                                A l’occasion de ce 5 octobre, je reprends un article que j’avais écris, un article ou la jeunesse se brule et se noie ! Quant les sanguinaires et les véreux festoient !

      Fateh agrane

 

ON ENTERRE LE RÊVE !


Suite l’enterrement de dix jeunes HARRAGA** émigrants clandestins, péris au large d’Arzew, une manifestation a été menée par les citoyens et les jeunes convergeant a la place Regina de Taret (ouest algérien). Les manifestants ont exprime leurs colère et leurs problèmes ,notamment ceux de l’emploi. Suite a cette manifestation, 12 jeunes ont êtes placés sous mandat de dépôt et 22 autres sous contrôle judiciaire, quatre jeunes sur les douze emprisonnes sont natifs de Bibane Mesbah , ou on venait d’enterrer le même jour quatre des leurs !
Qui peut leur parler ? Dans ce brasier de colère et révolte, qui peux
parler à une jeunesse bâillonnée, allumée, prête à en finir,
désespérée, sans lui ôter le bâillon ?
Essayons ! Car un jour elle l’ôtera elle même !

- Pourquoi tu casses ? Tu brules ?a quoi cela servirait ?
- Nous vivons dans la violence, c’est le seul langage usité !
- Comment ?
- Regarde beaucoup ont étés pardonnés, amnistiés, car ils étaient très violents, ils peuvent même être indemnisés !
- Tu ne m’as pas répondu ! Torche brulante tu es devenu ! Pourquoi ?
- On vient d’enterrer nos quatre frères de Bibane Mesbah

- C’est quoi ? Bibane Mesbah c’est ou ?
- C’est un village agricole, situe entre Taret et Sougueur en ALGERIE
- Que font les gens dans ce village agricole !?
- Ils ne font rien ! Ils sont presque tous sans travail !
- Pourquoi ?
- Mais la terre est maintenant remise a ceux qui l’aiment !pas a ceux qui la travaillent !
- Ceux qui l’aiment ne la travaillent plus alors ?
- Oui c’est des terres de pâturage, la Mafia de la steppe règne sur d’immenses étendues et les louent a de gros maquignons !
- Comment ça ? Les paysans ont étés encore une fois dépossédés des terres et
coopératives d’élevage comme ceux d’El Guelta et El Faidja de la daïra
(sous-préfecture) de Sougeur? Certains ont même organise une manifestation sur la route
nationale
- Et pourquoi ?
- Pour faire entendre leurs voix, les paysans n’ont pas étés payes depuis cinq ans !
- Ont il étés entendus ?
- Tu parles !ils n’ont pas étés payes a ce jour !
- Donc les jeunes que vous venez d’enterrer a Bibane Mesbah sont les enfants des paysans dépossédés !
- Oui dans leur majorité
- Et pourquoi se suicident-ils en mer ?
- Car on leur a confisqué la terre !
- Alors quant on perd la terre, on prend la mer ?
- La mer nous prend, quant nos ailles se brisent, on ne peut prendre les airs !
- Mais les gardes cottes finissent par ramener les corps à terre !
- Mais pas prisonniers  entre leurs serres !
- Mais on vient d’emprisonner ton frère, laissant en pleure le père !
- Ami, c’est intenable d’être fils de paysan dépossédé, de travailleurs sans emploi !humilié, a tu vu un « harrag » riche ?
- Oui mais ce n’est pas une raison de bruler, casser, se bruler, se casser !
- C’est notre déraison, car aujourd’hui, la raison est l’apanage des riches, ce
pays est leur éden, les lois sont faites pour eux, par eux et sur
mesure pour leur maitres de la finance mondiale !
- Mais tu es devenu torche allumée par la misère, ils ont atteint leur but ainsi ?
- Alors lis à la lumière de la torche, mon père a perdu son travail, sa terre !
Mon frère s’est noyé en mer !à moi on a mis les fers ! Et tu continue de demander que faire !
- Torche tu me brules !
- Tu te brule, les brulés comme nous ont-ils des rêves ?dessine moi le rêve des paysans sans terres, des travailleurs sans emploi, dessine moi le
rêve des jeunes brules, noyés !
- Mais je ne sais point dessiner !
- Alors il faut ramasser les pierres ! Et par nos frondes vomir des carrières !les Ramasser une par une et creuser un rêve dans les cœurs ! Car a Bibane Mesbah on a enterre le rêve ...Une partie du rêve !

Fateh AGRANE

Nb :*Octobre 1988 la jeunesse algérienne sortait  dans les rues manifestant son refus du diktat et de sa Situation sociale, exigeant plus de démocratie dans mon pays l’Algérie, elle a eu tout le loisir par la suite de constater comment ses rêves ont étés détournés et comment elle continue de se noyer en tentant de quitter le pays clandestinement !

 **  HARRAGA /immigrants clandestins