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Réseau des Démocrates

Ali Ghederi, candidat à la candidature pour la présidentielle : «Je défie le système»

 
 
28 JANVIER 2019 À 12 H 00 MIN
 

Le général-major à la retraite, Ali Ghederi, a fait face à la presse, hier, pour la première fois depuis qu’il a fait part de son intention de briguer la magistrature suprême. Il a affirmé que le «peuple» sera son seul appui dans la compétition.

Revendiquant une nouvelle fois le principe de «rupture sans reniement», le candidat à la candidature déclare que «le système» ne lui fait pas peur et appelle les élites du pays à ne pas se laisser gagner par le défaitisme et à exiger la transparence de l’élection. Le candidat ne craint pas la fraude électorale, car ce n’est pas «une fatalité en soi». «Si la fraude existe, c’est parce que nous sommes passifs. Nous avons été absents. Et quand je dis nous, je parle de l’élite.»

Il n’envisage pas un seul instant la défaite, il défie le système et se voit déjà Président. Lui, c’est le général à la retraite Ali Ghederi, candidat à la candidature à la présidentielle de 2019. «J’entre dans la course pour gagner. Ce système ne me fait pas peur. Je suis déterminé à m’en occuper et ce sera moi ou lui», lâche, confiant, le candidat lors de son passage, hier, au forum de Liberté. Mais comment Ghederi compte-t-il s’y prendre pour atteindre son objectif, sachant que toute candidature est le couronnement d’un parcours politique, alors que lui n’a pas de parti politique et n’est pas connu des Algériens ?

A cette interrogation, le général livre des généralités et s’attarde sur son parcours académique avant de lancer : «Détrompez-vous, les Algériens me connaissent et le moment venu, je vous livrerai ma stratégie et je vous donnerai les détails de mon programme. On ne m’a pas appris dans les écoles à échafauder une stratégie en prenant comme appui la stratégie de l’adversaire, mais j’en tiens compte», se défend Ghederi.

Depuis toujours, les postulants à la présidentielle savent qu’ils n’ont aucune chance de remporter le scrutin s’ils n’ont pas l’appui de l’institution militaire, alors comment Ghederi peut-il être si sûr de remporter la partie s’il n’a pas le soutien de l’armée, en référence aux dernières mises en garde de Gaïd Salah le ciblant directement ? A notre question, Ali Ghederi répond par une autre interrogation : «Vous parlez de l’armée ou des personnes ?»

Le candidat explique qu’il a le soutien d’une autre force plus puissante et plus grande, à savoir le peuple. «Ni l’armée ni les avions(…) ne nous font peur», a-t-il affirmé devant une salle archicomble composée essentiellement de vieux, d’anciens généraux, comme Benhabid, de personnalités tel Mokrane Aït Larbi et de curieux. Ghederi dit prendre du bon côté les répliques de Gaïd Salah dès lors que l’appel a porté ses fruits.

«Je n’ai pas peur de la fraude»

«J’ai lancé un appel de détresse au chef de l’état-major et cet appel a eu les fruits escomptés, puisque le Président a convoqué le corps électoral dans les délais. J’avais peur de l’option du report, car elle compliquerait davantage la situation», note Ghederi qui prend par ailleurs la défense de l’institution militaire, précisant qu’au sein de l’armée, il n’y a pas que des gens qui savent manier les armes, il y a aussi des cadres qui font bon usage de la plume et grâce à eux la politique est sortie des casernes. «Aujourd’hui, je m’exerce à écrire, parce que je suis dehors. Si j’avais été à l’intérieur, vous ne m’auriez jamais vu.

J’ai passé les deux tiers de ma vie sous les drapeaux. Cette dichotomie entre le militaire et le civil est artificielle. L’armée n’a jamais été le refuge d’une classe», a-t-il avancé. Ghederi croit-il en la neutralité de l’armée pour le scrutin du 18 avril ? Il dit avoir pris acte des dernières déclarations de Gaïd Salah. «Je m’en tiens à ce qu’a dit son chef, que l’armée est neutre et qu’elle se limite à ses prérogatives», a-t-il précisé. Le candidat reconnaît que la situation n’est pas reluisante, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas s’engager dans ce processus.

 

Il estime que la politique a failli et pointe du doigt deux maux qui gangrènent notre société : la fraude et la corruption politique. Néanmoins, le candidat ne craint pas la fraude électorale, car ce n’est pas une fatalité en soi. «Si la fraude existe, c’est parce que nous sommes passifs. Nous avons été absents. Et quand je dis nous, je parle de l’élite. L’élite était absente.

Cela a ouvert la voie à des opportunistes de se mettre aux premiers rangs. Ils sont même arrivés à nous humilier en tant que citoyens»,déplore Ghederi qui appelle le peuple, et notamment son élite, à prendre conscience. «Nous n’avons plus le droit de nous taire sur ce phénomène qui a ravagé le pays. Si vous attendez du pouvoir à ce qu’il ne fasse pas dans la fraude, vous allez le mettre au chômage. C’est tout ce qu’il sait faire», a-t-il accusé.

«Il faut une rupture sans reniement»

Le problème de l’Algérie est, selon le général à la retraite, politique et non économique. «L’origine de tous les problèmes est la corruption politique. Je ne pouvais pas en parler quand j’étais sous les drapeaux, parce qu’il y avait l’obligation de réserve. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je suis à la retraite et les lois de la République et la Constitution me donnent toutes les libertés», a-t-il dit.

Il a annoncé vouloir revoir les textes qui limitent l’expression publique aux anciens militaires s’il est élu. La crise, dit-il, est profonde et le pays a atteint un tel degré de pourrissement que les réformes ne suffisent plus. Il faut, selon lui, une rupture sans reniement. «Quand je dis rupture, c’est la mise à plat, la mise sur la table de tout, sauf les valeurs qui ont fait de nous une nation. Je suis venu rassembler ceux qui partagent ma vision sur la nécessité de sauver le pays du pourrissement actuel», a-t-il soutenu.

Ghederi rappelle qu’en 2014 il n’a pas voté, il s’est abstenu, à l’instar des 90% des Algériens. Par ailleurs, la candidature du président Abdelaziz Bouteflika ne lui pose pas de problème. «Jusqu’à ce jour, Abdelaziz Bouteflika est le Président. S’il décide de se présenter, que Dieu l’aide. Je l’affronterai en tant que citoyen», a assuré Ali Ghederi, qui n’a pas écarté la possibilité d’alliances politiques dans le futur.

«On vous dira tout le moment venu, rien ne se fera dans l’opacité», a-t-il promis. Il a fait la même promesse à propos du financement de sa campagne. Il a également démenti avoir désigné une personne pour le représenter en France. Interrogé sur sa relation avec Issad Rebrab, Ali Ghederi confirme avoir rencontré l’homme d’affaires. «Issad Rebrab est un chef d’entreprise, je ne suis pas en train de le défendre.

Mais pourquoi se focalise-t-on sur cette rencontre ? Alors que j’ai rencontré en outre des écrivains, des politiques et Monsieur Tout le Monde», a-t-il indiqué. «Je suis un candidat, je ne nourris aucun complexe et je ne laisserai pas le pouvoir me dicter qui je dois rencontrer. Si cela doit me mener en prison, qu’il en soit ainsi», tranche le candidat.

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