Retombées financières et sociales

En haute saison, le tourisme est un poumon qui fait travailler plusieurs secteurs annexes. “Les wilayas, les daïras [subdivision administrative regroupant plusieurs communes] et les communes côtières gagneraient beaucoup économiquement si elles se mettaient à apprendre le tourisme et ses retombées financières et sociales. Cependant, dans leur majorité, depuis longtemps, elles ont désappris à faire et à parfaire des activités touristiques attractives et attrayantes. Elles ne savent pas communiquer ni faire la promotion de leurs villes ou régions”, se désole l’expert.

Et il cite l’exemple de Cherchell [ville côtière située à 90 kilomètres à l’ouest d’Alger], qui dans les années 1960 et 1970 faisait, grâce à son syndicat d’initiative de tourisme (office local de tourisme), la promotion de la ville en collaboration avec la Poste, qui faisait apposer un cachet rectangulaire “Visitez Cherchell, son musée, ses plages, son phare, ses ruines”, sur chaque courrier qui partait vers une autre destination.

Pour conclure, Saïd Boukhelifa affirme que la situation catastrophique que connaissent les plages algériennes n’est pas seulement une question de parasol ou de parking, mais un problème de fond. Pour lui, “c’est aussi l’inconscience collective adossée à l’impunité et au laxisme de l’État. Car pour la majorité des gouvernants, leur progéniture est à Club des Pins ou passe des vacances superbes ailleurs, à Santorin, Mykonos, Ibiza ou aux îles Maldives ! Avant de changer la couleur des maillots de bain, il faudrait aussi songer à faire changer les mentalités !”

Ryma Maria Benyakoub
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