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Commentaire : Violence ultime

Commentaire : Violence ultime

le 12.05.16 | 10h00 Réagissez

Pris en tenaille entre la maladie et la corruption, le régime n’arrive pas à mettre en place un scénario viable pour un maintien au pouvoir. Le système politique n’est pas en mutation, il est en dégénérescence. La campagne de réhabilitation et de promotion de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, devient pathétique ; elle renvoie une image aussi atterrante que les photos volées par les hôtes de la présidence de la République. Un entêtement, rare dans le monde, à se maintenir au pouvoir en défiant la nature, la justice et le peuple.

Les dernières révélations dans le scandale planétaire d’évasion fiscale sont confondantes, infamantes, s’agissant d’un personnage qui semble avoir été mis en route dans une perspective ouvertement politique. Mais dans un pays où l’on construit sur du sable et l’on réalise des autoroutes sur des terrains glissants, il est possible de concevoir un avenir politique à l’issue d’une carrière entachée de malversations et qui se termine par une dissimulation des biens dans les paradis fiscaux.

Au moment où les représentants du pouvoir pointent avec insistance l’«aventurisme» des partis de l’opposition, accusés de pousser aux actions de rue, il apparaît de plus en plus que c’est le régime qui détient la palme de l’irresponsabilité. Ayant entamé son règne par la tonitruante déclaration sur la «première violence», au sujet de l’interruption des législatives de 1991, l’équipe dirigeante est tentée de conclure cette longue période de régression et de gabegie par une ultime violence, celle de s’attaquer aux structures sociales les plus vulnérables. Cette campagne sans nom dans les zaouïas n’a pas été suffisamment dénoncée, alors qu’elle est plus dangereuse que la fraude électorale puisqu’elle joint les manœuvres politiques aux atteintes au corps social.

Politiquement, la corruption ne s’amende pas et le personnel qui y serait impliqué n’a qu’une seule issue : se faire oublier et s’éloigner, avec ses biens mal acquis, des juridictions compétentes. Tout le reste n’est qu’accaparement du pouvoir et putsch permanent. C’est le contexte algérien qui prend, ces derniers temps, une forme plus explicite avec la guerre ouverte contre la presse libre. La mobilisation citoyenne en faveur de la survie du titre El Khabar apporte des motifs d’espoir sur les capacités de la société à défendre des droits politiques arrachés de haute lutte.

Face à un système enferré dans ses archaïsmes et ses velléités de retour au passé, la société civile a acquis une maturité politique et une véritable perception du sens de l’histoire. Les combats d’arrière-garde engagés par le pouvoir contre les libertés et les principes démocratiques sont les derniers soubresauts d’un régime en fin de cycle et dont les proclamations de développement économique sont conçues pour couvrir des placements à l’étranger dans le cas où le scénario du pire, celui de la succession, se désagrège au contact de la société. Djaffar Tamani

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