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Maladie du président Bouteflika : Malaise au sommet de l’Etat

Quelle sinistre comédie!
Quelle sinistre comédie!

le 19.04.16 | 10h00 Réagissez

La maladie du président Bouteflika revient au-devant de la scène. La diffusion d’une image et d’une vidéo le montrant diminué et très affaibli ont commencé à délier les langues.

Après plusieurs mois de vains efforts visant à nier l’impact de la maladie du chef de l’Etat sur la gestion des affaires du pays, les représentants et les soutiens du pouvoir passent aux aveux. Ils ont tout tenté : mise en scène, montages, mensonges… pour convaincre l’opinion que le président Bouteflika gouverne et que les séquelles de l’accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en 2013 ne l’empêchent pas d’assumer ses missions constitutionnelles. Mais un tweet et une vidéo de quelques secondes les ont contraints à sortir de leur silence pour au final admettre publiquement une réalité communément constatée.
C’est que la santé du Président reste un sérieux problème national.

L’un après l’autre, les représentants du pouvoir, tout en recourant à une levée de boucliers contre le Premier ministre français, Manuel Valls, qui a démasqué leur jeu le 10 avril, glissent, entre quelques phrases, leurs confessions. Le premier à le faire est le chef du RND et directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Saisissant l’opportunité des congrès régionaux de sa formation politique, le secrétaire général par intérim du RND commence par avouer que «le président Bouteflika ne jouit pas de toutes ses capacités physiques».

Avant de lancer sa diatribe contre Manuels Valls et d’inventer des «collaborateurs internes» qui auraient participé à «la campagne de dénigrement de l’institution présidentielle», Ahmed Ouyahia ne nie pas le contenu de la vidéo. Selon lui, «le Président est malade» et, peut-être, «ce jour-là (le 10 avril) il n’était pas dans son meilleur état». Lui emboîtant le pas, le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, confirme que l’impotence du chef de l’Etat est un problème. «La maladie du Président est un problème algéro-algérien.

Je reste profondément convaincu d’une chose : le président Bouteflika n’acceptera jamais d’être un problème pour l’Algérie», a-t-il déclaré dans une interview accordée hier au journal électronique toutsurl’algérie (TSA). Et d’ajouter : «Quand le peuple a réélu le président Bouteflika en 2014, il savait qu’il était malade. Et dans la maladie, il y a toujours des hauts et des bas.» L’auteur des phrases qui ont suscité le plus de moquerie sur le dossier médical du Président persiste à dire qu’«il est profondément convaincu que Bouteflika a l’ensemble de ses facultés mentales pour diriger ce pays».

Tout pour éviter l’application de «l’empêchement»

Avant Ahmed Ouyahia et Amara Benyounès, le chargé de communication du FLN, Hocine Kheldoune, avait aussi affirmé que «le dossier médical du Président ne regarde pas la presse française». Selon lui, «Bouteflika va bien». Malgré cette reconnaissance des faits, les responsables des partis proches du pouvoir rejettent tout débat national sur les questions de la succession et de l’application de l’article 102 (ex-article 88) de la Constitution relatif à l’état d’empêchement du chef de l’Etat.

«Celui qui veut prendre la présidence de la République doit attendre 2019 (fin du quatrième mandat du président Bouteflika, ndlr)», lancent-ils pour tenter d’empêcher le retour de la polémique sur la capacité de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia à gouverner et à terminer son mandat. En vain.

En dépit des accusations de traîtrise et les dénigrements, des partis de l’opposition sont montés à plusieurs reprises au créneau pour dénoncer «ce régime qui continue à utiliser un Président impotent pour se maintenir». Des voix appellent même la famille du chef de l’Etat à intervenir pour mettre un terme «à cet abus». D’autres, en revanche, demandent à Abdelaziz Bouteflika, lui-même, «de partir avant qu’il ne soit dépassé par les événements». Les aveux de dirigeants politiques attestent ainsi d’un malaise au sommet de l’Etat sur une question qui, le moins qu’on puisse dire, a été un sujet tabou.

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