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CONFÉRENCE DE PRESSE DES PORTE-PAROLE DES 16 «Un pouvoir parallèle gère le pays»

CONFÉRENCE DE PRESSE DES PORTE-PAROLE DES 16 «Un pouvoir parallèle gère le pays»

«Nous ne sommes ni des putschistes ni des aventuriers, mais nous n’allons pas nous rétracter», a affirmé hier Louisa Hanoune lors d’un point de presse animé conjointement avec Zohra Drif, Lakhdar Boureguaa et Djillali Guerroudj. Mmes Khalida Toumi et Badia Sator étaient également présentes dans la salle de conférences du siège du Parti des travailleurs (PT). Cette rencontre avec les journalistes a sanctionné la réunion qui s’est tenue vendredi entre les membres du groupe initiateur d’une demande d’audience au Président Bouteflika.

Abla Chérif - Alger (Le Soir) -

Le groupe compte donc poursuivre sa démarche en réitérant sa demande «légaliste et respectueuse» relayée cette fois-ci par de larges pans de la societé essentiellement constitués de citoyens anonymes qui se sont greffés dans la démarche. En fait, et selon les explications de Louisa Hanoune, l’initiative est venue suite à une simple phrase prononcée ce vendredi par Lakhdar Boureguaa.
Aux journalistes venus s’enquérir de la réunion qui s’est déroulée vendredi au siège du PT également, l’ancien moudjahid a déclaré «si nous ne sommes pas reçus, la suite des évènements revient à la societé civile». Dès sa publication sur des journaux en ligne, «l’affaire» suscite une forte réaction au sein des citoyens de Djelfa qui signent une pétition à laquelle adhèrent des citoyens des quatre coins du pays, affirme Louisa Hanoune afin de «demander au président de la République de recevoir cette délégation». La lettre a été adressée au président de la République. «C’est une action citoyenne», poursuit l’oratrice qui implique que la démarche en elle-même n’appartient plus uniquement au groupe des 16, mais à la société.
Louisa Hanoune a, d’autre part, révélé qu’un responsable lui a récemment déclaré que «Bouteflika est fatigué, et qu’il parle peu même lorsqu’il reçoit des personnalités ou délégations étrangères, il se contente d’écouter». «Je lui ai répondu, alors qu’il nous écoute au moins.» Elle se dit convaincue que le président de la République n’est pas au courant de la demande d’audience : «En 2014, je l’ai rencontré et j’ai compris à ce moment qu’il n’était pas au courant de tout.» «Je l’avais également rencontré quelques années plus tôt et il m’a carrément dit à ce moment on me ment et on me transmet des rapports erronés.»
Louisa Hanoune ne laisse place à aucun doute : l’Algérie est selon elle otage d’un pouvoir parallèle qui a la mainmise sur les décisions économiques, politiques et même diplomatiques et qui risque de conduire le pays tout droit vers le totalitarisme. Sur le plan diplomatique, Lakhdar Boureguaa va plus loin dans ses propos affirmant de son côté que le premier responsable du pays est «dans une sorte de résidence surveillée, une prison dorée».
Les réactions violentes enregistrées depuis la publication de la lettre ont d’ailleurs généré une «grande panique au sein de ce cercle occulte», poursuivent les intervenants parmi lesquels Zohra Drif qui estime que les propos des responsables du FLN, du RND et du Premier ministre confortent le sentiment général qui se dégage. «L’insulte et l’invective sont les arguments de ceux qui n’en ont pas», assène par ailleurs la responsable du PT pour laquelle «la voix du Président a été confisquée».
La réunion qui s’est tenue ce vendredi entre les signataires de la lettre a débouché, déclarent les intervenants, sur la conclusion que l’initiative en elle-même a engendré une dynamique positive qui a cassé l’inertie qui prédominait le débat politique jusque-là. Le retrait des trois signataires n’est pas un évènement en soit, affirment-ils.
La responsable du PT révèle cependant que des pressions «horribles et inimaginables ont été exercées et continuent d’être exercées sur les signataires». Invitée à en dire plus sur le sujet, Louisa Hanoune affirme : Tout Algérien doit savoir de quoi je parle.
Des pressions de toute sorte ont été exercées avec des méthodes basses, y compris sur les enfants des signataires ; c’est odieux mais c’est comme cela.» Djillali Guerroudj affirme en tapant du poing sur la table «j’en sais un bout». La gorge serrée, il lance avec force : «Nous demandons uniquement une audience au président de la République, rien de plus. Nous sommes les porte-voix de tous ces Algériens inconnus qui craignent pour l’avenir de leur pays. Un pays que nous aimons, c’est tout.» Sa voix se casse, l’émotion l’étreint et gagne Lakhdar Boureguaa qui hoche longuement la tête. Il martèle : «L’une de nos décisions est d’exiger un bilan économique du quatrième mandat.» Puis Djillali Guerroudj renchérit : «Oui, la France est forte aujourd’hui en Algérie. En 130 ans, elle n’a pas obtenu ce qu’elle a actuellement.» Le sujet est repris par Zohra Drif qui s’insurge cette fois contre la présence de soldats français en Algérie. «L’information a été publiée par le Journal officiel français. Oui des soldats français se trouvent dans treize pays africains dont l’Algérie. Les martyrs doivent se retourner dans leur tombe. La souveraineté et l’indépendance de l’Algérie sont en jeu.»
Enfin, il faut savoir que Mme Louisa Hanoune s’est dite hostile à une étape de transition dans le pays, sachant «qu’en Afrique, les transitions se terminent tout le temps dans le sang car le Président mis en place pour un certain temps ne veut pas céder sa place. Nous voulons un responsable dûment élu par le peuple». Elle a écarté toute éventualité d’actions «dans la rue» afin d’éviter d’ouvrir des brèches à des situations incontrôlables. C’est une bataille, «il faut avoir le souffle long car à un moment, le mur finira par s’effriter».
A. C.

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