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Quand le cœur d'une algérienne s'ouvre...

Rue Victor Hogo, une famille de quatre personnes vit sur le trottoir!
Rue Victor Hogo, une famille de quatre personnes vit sur le trottoir!

Après la publication de notre reportage sur la tournée du collectif « Le cœur sur la main » pour la distribution des repas chauds, de vêtements, et couvertures pour les SDF, une jeune femme, s’est proposée de prendre en charge la famille de sans-abri, installée à Rue Victor Hugo. Nous avons tenu à être présent à l’opération. Récit.

Le rendez-vous est donné aux environs de 15h à l’endroit où la famille de SDF s’est installée, rue Victor Hugo. Nassima, la jeune femme du collectif « Le cœur sur la main » est déjà sur place, en compagnie de deux autres jeunes filles. Sous une pluie battante, elle est ravie d’apprendre cette merveilleuse nouvelle. La petite famille, composée de quatre personnes va enfin quitter ce trottoir glacial, et se mettre à l’abri dans un hôtel pour une période de six mois. Tout ça, grâce à une jeune femme qui a proposé de les prendre en charge. Nourris, logés, blanchis, cette personne s’est même engage à trouver un emploi pour l’époux, et leur louer un appartement avec un acte notarié. Un grand et beau geste qui démontre que, quand la générosité d’un citoyen algérien se manifeste, et que son cœur s’ouvre, les nœuds les plus compliqués de la vie d’un compatriote peuvent se détacher par des gestes de bienfaisance comme celui ci.

Après avoir eu l’accord de la petite famille, les femmes du collectif se sont mises aussitôt à dénicher un hôtel qui pourra accueillir cette famille de sans-abri dans Alger-centre. La pluie et le froid qui ont caractérisé l’après-midi d’avant-hier n’ont pas altéré d’un iota la joie de ces femmes bénévoles. Une tâche qu’elles ont accomplie avec une grande volonté. Une chambre d’hôtel adéquate trouvée, elles reviennent Rue Victor Hugo.

A leur retour, elles ne retrouvent que les deux enfants, sous le nylon qui les protège de la pluie. De rares passants offrent des pièces, ou même de la nourriture aux deux chérubins. Les parents sont allés rechercher un carton plus épais pour les protéger du froid. N’ont-t-ils pas vraiment cru qu’ils allaient s’installer dans un hôtel, bien au chaud, le soir même ? Le couple SDF apparait enfin au bout de quarante minutes d’attente.

Les membres du collectif, toujours en contact avec la dame qui va les prendre en charge, ont convaincu la famille de sans-abri de ranger leurs affaires et de se prépaprer à rejoindre l’hôtel. « Mais je n’ai aucun endroit sûr pour laisser mes affaires. Je dois m’assurer que mes couvertures, et autres affaires soient bien gardés. C’est tout ce que je possède », affirme la maman. Nassima, la bénévole a essayé de la convaincre de transporter ses affaires au siège du collectif, où elles seront très bien gardées, parvenant à lui arracher un timide oui. Un accord qui ne semble pas convaincre la femme au fond d’elle-même.

Profitant d’un moment de discussion entre les membres du collectif, la femme SDF s’éloigne à pas lents de son abri de fortune, jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans le vacarme du marché Clozel, situé un peu plus bas. Son époux et ses deux gamins ne veulent pas bouger de là tant que la mère n’est pas revenue.

Entre-temps, l’âme charitable, qui a tendu la main pour sauver cette famille des affres de la rue arrive sur place. Toujours aussi animée d’un sens de bienfaisance infaillible, elle propose de louer une autre chambre d’hôtel, rien que pour les affaires de cette famille. « Pourvu qu’ils quittent ce trottoir, et se mettent sous un toit, bien au chaud » dit-elle aux membres du collectif.

Après une heure d’attente, la nuit tombe, et les températures baissent encore plus. La femme SDF réapparait enfin dans une petite fourgonnette chinoise. Au bout de quelques minutes d’échanges avec elle, la jeune Dame généreuse fond en larme, et la serre dans ses bras. Un moment plein d’émotions, et qui a répandu une onde de fraternité dans toute l’équipe. « Je n’ai pas réussi à dormir depuis que j’ai lu l’article parlant de votre situation. On ne peut pas être insensible à des situations pareilles. Je suis très touchée par votre cas, et je suis venue vous proposer mon aide », lui déclare cette jeune femme au grand cœur, en la suppliant presque d’accepter. Au même moment, le mari de la femme SDF charge toutes leurs affaires dans la petite benne de camionnette. Les deux véhicules démarrent en direction du siège du collectif « Le cœur sur la main », situé à Telemly, pour déposer les affaires. La petite camionnette chinoise marque un arrêt au Boulevard Mohamed V. La femme SDF, toujours aussi attachée à ses affaires veut vérifier une dernière fois que tout est là, mais pas uniquement. «Êtes-vous sûr que ce n’est pas dans un centre que vous allez m’emmener ? Car je n’accepterai jamais d’être dans un centre, me séparer de mon mari ou de mes enfants » déclare-elle avec un brin de suspicion. Après quelques assurances, les voitures démarrent de nouveau.

La femme généreuse, qui tient à garder l’anonymat, répond à notre question, sur ce qui l’a fait réagir « Je suis une simple salariée dans une société privée. Sachez qu’après avoir lu votre article sur le journal, je n’ai pu fermer les yeux. Sachant que j’étais au chaud , en sécurité alors que ces deux enfants étaient dehors sous un sac en plastique qui leur servait de couverture accueillant pluie, grêle, neige et le froid de cette nuit-là (…) J’en pleure rien que d’en parler. Je me suis précipitée tôt le matin afin de regrouper le maximum de fonds afin de subvenir aux besoins de cette famille, J’ai contacté des chefs d’entreprises pour employer le père de cette famille et qu’il ne se retrouve plus jamais à la rue. Et Dieu merci, il m’a ouvert les portes et m’a facilité les choses (…) 4 h après tout fut résolu elhamdoullah. » Avoue-t-elle, toute heureuse de l’exploit qu’elle a pu réaliser.

Des questions, cependant, restent posées sur le rôle de l’Etat dans ce genre de situations, et son absence totale, « Pour au moins sauver des enfants des affres de la rue. La moindre des choses qu’ils puissent faire, c’est de déterminer au moins qui est vraiment dans le besoin pour être secouru, car si l’Etat ne pense pas qu’il est utile de les aider, il y aura encore et toujours des hommes et des femmes prêts à mettre la main à la poche pour sauver leur prochain.Pour les enfants il faut faire valoir les lois sur la protection des enfants ,il est inconcevable que des enfants se retrouvent dans la rue quelques que soit les raison», s’offusque Kader Affak Fares, président du collectif “Le cœur sur la main”.

Arezki IBERSIENE

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