MISE EN PLACE DE L’INSTANCE DE COORDINATION ET DE SUIVI: L’opposition affine sa stratégie de lutte

Hormis les absences pour cause de séjour à l’étranger des deux anciens chefs du gouvernement, Mouloud Hamrouche et Sid-Ahmed Ghozali, et la défection du FFS pour des raisons de stratégie et d’approche politique, l’opposition politique nationale s’est réunie hier au siège national du RCD. Présidée par le président du RCD, Mohcine Belabbas, la réunion, qui s’est prolongée jusqu’en fin d’après-midi, a été conclue par la mise en place de l’instance de coordination et de suivi, conformément à la recommandation de la conférence de Mazafran de juin dernier.

Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) -

Outre, donc, les six partis politiques et Ahmed Benbitour, qui ont initié et animé la coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), près d’une vingtaine d’invités entre chefs de partis et personnalités se sont retrouvés au siège du RCD pour acter la naissance de l’instance de coordination et de suivi. Une instance vue comme l’instrument le plus à même d’insuffler plus de dynamisme et doter d’une meilleure organisation l’opposition nationale, laquelle est en passe de réussir l’œuvre grandiose de réunir ses rangs et d’agir en bloc soudé. Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a, dans son allocution de bienvenue, mis l’accent sur les espoirs que cette inédite dynamique de l’opposition suscite chez les populations. Une conviction partagée par les participants à la réunion et qui l’ont soulignée lors de leurs prises de paroles. Tout le monde en effet a convergé pour dire qu’il faille maintenir l’effort jusqu’à faire aboutir le projet de la transition démocratique. L’instance de coordination et de suivi aura pour tâches essentielles d’affiner le consensus autour d’un projet de sortie de crise. C’est, du moins, l’une des missions que lui voit l’ancien chef du gouvernement et coordinateur du pôle des forces du changement Ali Benflis.

Pour lui, l’un des objectifs qui devront être assignés à l’instance en question consisterait en l’élaboration d’un projet de vision commune de sortie de crise. C’est là une proposition qu’il a émis lors de la réunion. Ali Benflis a considéré aussi que l’instance de coordination et de suivi devrait se charger de l’élaboration du règlement intérieur de l’opposition nationale unifiée ainsi que se charger d’approcher les forces politiques, économiques et sociales pour les convaincre de s’associer à cette dynamique de changement. La conférence de Mazafran - Zéralda, a dessiné les vecteurs autour desquels s’articulera la démarche de l’opposition nationale afin de parvenir à une transition démocratique. Une transition souhaitée apaisée et graduelle. L’opposition politique, qui court désormais le même objectif, aura la délicate tâche de convaincre, voire contraindre le pouvoir à accepter d’aller vers cette transition. C’est cette perspective qui fonde l’engagement des partisans de l’opposition réunie. Hier, cet engagement a été réitéré à El Biar par entre autres les anciens chefs de gouvernement Ali Benflis, Ahmed Benbitour et Mokdad Sifi, le sociologue Nacer Djabi, Me Mustapha Bouchachi, le politologue, ancien colonel de l’armée, le dr Adhimi, l’ancien ministre de la communication Abdelaziz Rahabi.
S. A. I.