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Réseau des Démocrates

Enseignement des langues: Les principales supercheries idéologiques

le 20.07.14 | 10h00 16 réactions

| © Lyès. H.

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Pendant 15 jours, nous avons vibré sur un non-sens : «One, two, three, viva l’Algérie». Nulle part, il n’y a la langue arabe. Alors, «qu’est-ce que cela situe au plan identitaire sachant que la langue est une identité ?» Cette interrogation, c’était au lendemain de l’homérique match Algérie-Allemagne. Mohamed Miliani, didacticien, y a eu recours pour illustrer l’étendue de la faillite de ce qui a tenu lieu de politiques d’enseignement des langues dans notre pays.

C’était à l’occasion d’un débat sur la question, organisé par l’Institut de développement des ressources humaines (IRDH Oran). Dans sa communication, l’intervenant fait la démonstration que ces politiques étaient lestées de tares qui les condamnaient à l’échec. Ainsi, les multiples approches initiées étaient décidées en haut lieu, centralisées, plus ou moins cohérentes, non systémiques (pas de continuum entre les différents paliers), non stables et non durables.

A ce constat du conférencier, il y a lieu d’ajouter qu’il s’est greffé une arabisation accompagnée par une stigmatisation linguistique de tamazight comme du français. Depuis cette politique, il s’est installé un débat biaisé parce que charriant des mystifications qui polluent toute perspective d’évolution de la situation. Pourtant, depuis les années 1990, la société s’est quelque peu désinhibée par rapport à la question des langues, cette dernière n’étant plus sous tendue par des enjeux de pouvoir avec la cessation de l’opposition francophones/arabophones. En effet, libéralisme économique oblige, les conflits de pouvoir se sont déplacés vers le terrain des affaires et de l’économie en général, celui-ci favorisant pour ses besoins l’acquisition des langues. D’où l’émergence d’écoles privées de langues et d’un marché des langues où même le chinois a trouvé sa place.

La «darija», langue nationale ?

Sérions les principales supercheries à propos des trois langues en usage en Algérie et passons-les au crible de la critique. Commençons par cette «idée» de vouloir remplacer l’apprentissage de l’arabe dit classique par celui de «l’arabe algérien» au motif de la diglossie, c’est-à-dire de cet écart entre la «darija» et la «fosha» qui ferait de cette dernière une langue étrange pour ne pas dire étrangère. Pourtant, entre cette langue classique et le dialectal, il existe bien un arabe moderne ! Qu’en fait-on ? La confusion et la manipulation prétextent du fait que l’arabisation à l’école a été une catastrophe.

Or, cette dernière n’est pas imputable à la langue mais plutôt au fait qu’elle ait été escamotée par un contenu linguistique inadéquat (langue pauvre, pas d’écrits authentiques ou textes d’auteurs). Par ailleurs, les écoliers ont été soumis à une violence cognitive par le recours à une méthodologie mutilante. Enfin le tout a été servi sur la base d’objectifs idéologiques et non pédagogiques, ce que Malika Boudalia a magistralement démontré dans L’école algérienne de Ben Badis à Pavlov.

Par ailleurs, pour ce qui est de la diglossie, celle-ci n’est pas seulement propre à l’arabe puisqu’elle existe pour toutes les langues du monde ! C’est ce qui explique que tous les bambins de la terre vont à l’école apprendre la leur. En effet, et pour simplifier, en toute langue, il existe deux principalement, une orale et une autre écrite, la seconde n’étant nullement la transcription de la première. Pour être plus concret, un écolier lors de l’exercice scolaire d’élocution est soumis à l’obligation de faire des phrases, c’est-à-dire de produire de l’écrit oralisé car ce que l’on cherche à lui inculquer, c’est une compétence linguistique. En définitive, les promoteurs de la «darija» comme langue nationale, ne sont-ils pas sur le pendant des tenants de l’arabisation qui escomptaient remplacer l’usage de la «darija» par la «fosha» dans la vie quotidienne ?

Concernant le second reproche fait à la langue arabe d’être la langue du sacré, c’est d’évidence un faux problème sachant que si problème il y a avec le sacré, il est d’abord dans le fait que le choix d’un projet de société n’a pas été tranché dans notre pays. A ce propos, Mohamed Bahloul, directeur de l’IRDH, cite le cas des sionistes qui, eux, ayant réglé ce problème, optèrent à la fin du XIXe siècle, début du XXe pour l’hébreu, langue de la liturgie hébraïque au détriment du yiddish qui était alors la langue vernaculaire du plus grand nombre, celle des ashkénazes (juifs d’Europe) mais non des sépharades (juifs orientaux).

M. Bahloul rappelle que le mouvement sioniste avait été durablement divisé sur le choix d’une langue dans la perspective d’un Etat-nation israélien : «C’est Ben Yehuda Eliezer (1858-1922), ashkénaze et athée de surcroît, mais néanmoins philologue, qui imposa l’hébreu au motif précisément que c’est la langue de l’imaginaire biblique et que de ce fait le nationalisme ne peut se faire sans l’appui du protonationalisme (le religieux)».

Le JO en tamazight

La différence, pour nous en Algérie, c’est que nous disposons d’une autre langue porteuse d’un imaginaire, d’une histoire et d’une culture, tamazight en l’occurrence. Pour Hassan Remaoun, historien : «Bien sûr que tamazight doit être officialisée, bien sûr qu’elle doit être généralisée. Cependant, il y a des mesures de société à prendre ainsi que des mesures politiques. Et si ces dernières ne relèvent pas spécialement des pédagogues, les experts sont en mesure de faciliter l’officialisation de cette langue en montrant que c’est possible. Cela, pour peu qu’ils cessent de polémiquer.»

Mohamed Miliani qui a été vice-président du comité pédagogique de langue et culture amazighes au ministère de l’Enseignement supérieur, fustige ceux qu’il nomme les «linguistes militants», généralement des spécialistes d’autres disciplines que les langues et la didactique. «Le militantisme a ses limites. Voyez après l’engouement suite à l’introduction de l’enseignement tamazight, le nombre de ses apprenants s’est drastiquement réduit ! C’est là où nous ont menés les stériles querelles. Veut-on une langue officielle à l’image de ce qu’est le gallois au côté de l’anglais au pays de Galles, c’est-à-dire du cosmétique ? A mon sens, une langue officielle, c’est celle de toutes les actions que mène un Etat. C’est par exemple, celles des accords internationaux comme du Journal officiel ou du négoce.

Or est-on en mesure de mettre cela en place maintenant ? Non, car la question de l’officialisation viendra quand le corpus aura été défini : quelle langue ? Un tamazight unifié ou des tamazights différents selon les régions ? Il y aussi la question des caractères à trancher puisque trois sont en concurrence : en tifinagh, latin et arabe. C’est dire si cette langue est mal défendue par ceux qui la parlent. Quant au politique, lui, il n’est pas pressé. C’est donc à l’université ou à une institution scientifique de faire avancer la réflexion.»

A ces exigences, il convient subsidiairement d’alerter sur la question de la littérature à donner à étudier aux apprenants de tamazight. Et, de ce point de vue, il apparaît que feu Muhend U Yahya (poète et dramaturge, 1950/2004) a été un des très rares militants conséquents de tamazight. Il a écrit et traduit en tamazight des œuvres du patrimoine mondial. Enfin, ultime interrogation, tamazight à l’école, cela signifie-t-il enseigner cette langue ou également enseigner les matières scolaires dans cette langue ?

Le français, l’anglais et les autres

L’apprentissage de la langue maternelle n’est pas gêné, comme on le croit, par l’acquisition d’une nouvelle langue. Il est même admis qu’elle renforce la maîtrise des mécanismes de la langue de scolarisation. Par contre, ce qui peut être contrarié, ce sont les fameuses «constantes nationales» car un esprit ouvert sur d’autres langues et donc sur d’autres possibilités, aura tendance à relativiser le «prêt à penser». Peut-on alors imaginer une éducation plurilingue dans notre pays ? Certainement, si l’on fait cesser les stigmatisations de tous bords à l’endroit de nos deux langues nationales et si corollairement on favorise l’empathie envers les langues étrangères tant il est vrai que l’on ne peut apprendre une ou plusieurs si le refus de l’altérité fait écran.

Par ailleurs, dans cette perspective, la cessation de l’attitude ambiguë des autorités par rapport à la langue de «l’ancien colonisateur» constituerait un sérieux atout dans la valorisation de l’acquis dont le pays dispose encore en cette langue. De même, comme le soulignent les spécialistes, faudrait-il en finir avec un enseignement des langues coupées de leur substrat culturel, des langues perçues de façon réductrice comme de simples outils. Ensuite, et si l’on suit les didacticiens, il est possible d’enseigner plusieurs langues à un enfant mais à la condition de s’y prendre le plus tôt possible, sachant que l’écolier dispose de capacités acoustiques et articulatoires très étendues avant l’âge de dix ans. Alors, à quand la fin des faux débats ?

VOS RÉACTIONS 16

Aghorrou le 20.07.14 | 18h30

Pourquoi on est nuls en communication ?

On n’a pas de langue de communication. D’ailleurs beaucoup de nos problèmes (couple, famille, hiérarchie, voisinage, politique…) sont dus à la mauvaise communication.

On n’a pas les mots pour dire exactement ce qu’on pense et sans ambiguïté. On ne parle aucune langue correctement. Pour preuve, presque n’importe quelle intervention d’un citoyen dans la rue sur la télé est nulle comparée au citoyen lambda d’un autre pays.

Même chose pour les débats en "arabe" sur notre télé.

Arabic, Tamazight, English

Choisir l’arabe ou le français pour les matières scientifiques est une grave erreur. Le passé récent, le présent et le futur nous prouvent que la langue du progrès est l’anglais. A quand va-t-on continuer à se tirer dans le pieds en s’obstinant à imposer l’arabe et le français pour enseigner les matières scientifiques ?
Pour prouver mon argument voici les résultats de recherche sur Google (nombre de hits) pour 3 science/technologies représentatives du progrès scientifique/technologique moderne:
Nanotechnologie/Nanotechnology :
• Français : Environ 867 000 résultats (0,20 secondes)
• Anglais : About 8,030,000 results (0.34 seconds)
Biotechnologie/Biotechnolgy :
• Français : Environ 2 600 000 résultats (0,31 secondes)
• Anglais : About 32,900,000 results (0.28 seconds)
Drone/Drone :
• Français : Environ 4 350 000 résultats (0,19 secondes)
• Anglais : About 22,200,000 results (0.24 seconds)

Le complexe du langage !

Il vaut mieux parler une langue bien que plusieurs à peu près. Les algériens sont uniques pour formuler des phrases bilingues. En général, ils cherchent des mots que parfois ne leurs viennent pas facilement, des situations qu’on peut remarquer chez des personnalités occupant des responsabilités importantes. En France, le problème est réglé : l’intelligente est associée à la faculté d’aisance de locution et parfois même on vous reproche votre petit accent. Voilà pour ceux qui ont encore des doutes ou des complexes. Alors pourquoi se donner tant de mal. Personnellement j’aime les langues, parfaitement bilingue et plus…En Algérie, jamais je ne parlerai un mot français sauf exceptionnellement. Je trouve que l’arabe (Fosha) possède des capacités d’expression phénoménales dans tous les genres : littéraires, philosophiques, diplomatique... La Darrija dans tous les cas n’a été que la transformation simplifiée et pratique et débarrassée de la ponctuation car un peu plus exigeante. De nos jours, les jeunes par le biais de l’école s’approchent de plus en plus à la Fosha. Ils s’expriment normalement sans donner l’air de chercher leurs mots. La maîtrise d’une langue qu’elle quelle soit est d’abord la maîtrise de soi et la capacité d’influer sur l’instant. L’admiration vient de la maîtrise d’un art et nullement à des références cachent misère.

@ Alexandrine

si l'Algérien ne parle pas darija ailleurs c'est par manque de confiance en lui regarder nos voisins marocains ou tunisien ils parlent leur dialecte sans aucune gène. le dialecte égyptien, syrien ou khaliji n'est pas facile? c'est parce qu’on est habitué à voir des programmes à la TV qu'on a apprit à les comprendre mais regardez notre télé!! ils obligent les invité à parler fosha comme si on comprenait pas darija c'est devenu de l'auto-censure qui fini par un manque de confiance en soi. on se persuade toujours que l'autre ne nous comprends pas et on se laisse emporter par sa culture en oubliant la notre :(

..supercheries

suite de la première partie:

de Napoléon III et Ismaïl Urbain : « un royaume arabe » demeure une frontière, héritée de la période coloniale. Il est vrai que cette politique a été poursuivie malgré les indépendances, visant à plus séparer les Imazighen de la Libye jusqu’au Maroc.
Se mettre dans la tête que l’unité doit se faire maintenant autour de Tamazight, dont le patrimoine historique est tangible, palpable, proche.
Kateb Yacine ne disait-il pas : »Est-ce qu’on doit s’unir pour tuer une langue ou la faire revivre "?

Les principales supercheries

Le problème de la langue véhicule toujours en sous-jacent, un problème insidieux, celui politique.
Dans les mentalités, c’est l’idée destructrice de Michel Aflak qui a toujours cours traduite dans les textes officiels : une nation arabe allant de la péninsule Arabique à l’Atlantique, avec comme langue unique l’arabe, une religion unique, l’Islam :la panarabisme.
Ceci est tellement vrai que même le Président Bush des Etats Unis lui a emboité le pas, pour des intérêts économiques essentiellement le pétrole et la vente d’armes,faisant du Maghreb qui veut dire Occident par opposition au Machreq , Orient un satellite de ce qui serait le :« Grand Moyen Orient »,sans que cela le gène, en dépit des définitions universelles des géographes.
La langue arabe qui n’a rien de sacré, n’étant que de l’araméen, s’impose sous couvert de la religion, laissant de côté tout le côté scientifique venu des Perses, Byzantins, traduit par les Coptes, Juifs, détenteurs du savoir.
Là-dessus, dans tous les pays où elle est utilisée, elle a cédé le pas à l’anglais ou le français pour les études supérieures, car inefficace, sauf pour les matières littéraires.
En Algérie, après cinquante années d’indépendance, on ne peut acheter avec une baguette, tout comme le français classique, de Corneille, Molière qui ne dépasse pas les salles de théâtre, classes de licence. La langue de la rue, « ddarja » domine, dans tous les pays où l’arabe est imposé. Chaque pays a sa langue quotidienne certains mots se ressemblant.
Une langue élitiste est vouée au déclin, à la mort, comme le latin ou le grec ancien.
En ce sens, la « darja » est plus dangereuse pour Tamazight que la « fosha » d’autant plus que chez nous, la langue de la rue emprunte la structure à Tamazight.
En Tamazigha, vu que les arabophones qui n’ont rien d’Arabes (pour Ibn Khaldoun, il n’y aurait eu que deux tribus venues d’Arabie), n’ayant ni habits, cuisine, bijouterie, anzar, yennayer, calendrier agraire, coutumes …qui seraient importées d’Orient, pour être protégé, ne pas être emporté dans sa chute par la « fosha », doit être enlevé des structures politiques, donc laisser son développement aux Imazighen, tout comme les Néerlandais se sont occupé de leur langue, pas les Wallons !. Une autonomie culturelle est la meilleure des solutions. Eux seuls , avec leur budget égal à celui de la langue arabe peuvent créer une académie, choisir la graphie, décider de transcrire, se rencontrer en ôtant les frontières que la politique ..suite

Langue de bois !!!!

Bonjour ! Une langue digne de ce nom est d'abord la langue maternelle parlée à la maison, dans la rue, sur les marchés et à l'école en cours de récréation. La fosha qui n'a jamais été comprise par nos mères, ni usitée dans la vie de tous les jours n'est rien de tout ça. La résultat a été une léthargie totale à tous les niveaux. La preuve est que pas une seule invention n'a été réalisée depuis 1962. De nombreux algériens ont des brevets d'inventions et réalisé des choses qui leurs ont valu l'admiration, mais à l'étranger. Tout autre discours n'est que de la langue de bois.

Débarrassez vous du complexe.

Si on veut avancer doucement mais surement, il convient d'abord de se libérer du complexe de la langue Française, une langue Algérienne par le fait de l'histoire.
La mémoire de la colonisation comme de la guerre de libération ne peut être élargie à la langue de ce même colonisateur, la langue n'est pas une politique mais un simple outil de communication. Dieu n'a t-il pas dit "Apprenez même en chinois".
Mais il y a Dieu et il y a l'homme avec toute ses faiblesses.
Quant à TamaziYt, il est honteux de débattre encore de son officialisation.
La langue Arabe, respectable et belle, n'est pas une langue sacrée, mais seulement la langue des Arabes.
Le plus important c'est de savoir qui nous sommes, et la, c'est un projet de société qu'il faut.

60% des bacheliers ont moins de 10/20 !

Selon un rapport du ministère de l’éducation, plus de 60% des bacheliers ont une note inférieure à 10/20 à l’épreuve de langue arabe. Lorsque on ôtera à cette langue l’aspect sacré, on la libérera de sa ghettoïsation même si elle est « parlée » dans plus de 22 pays. Elle est néanmoins une langue étrangère dans ces 22 pays. En dehors des télévisons étatiques aucun peuple dit arabe ne parle l’arabe de la télévision !!!

Constatation

Avez-vous remarqué que les algériens qui vont vire au Moyen-Orient arrivent à parler comme les locaux au bout d'un an environ
Avez-vous remarqué que les moyens orientaux qui vivent en Algérie ne perdent jamais leur accent ou leur manière de parler malgré leurs efforts ,

Savez-vous la raison ? Tout simplement parce que notre belle daridja, oui, belle daridja est bien plus difficile à apprendre. Dommage que les jeunes se sont mis à dire "ndemandi" au lieu de nsaqsi et nrepondi, etc....
Les chinois sont les plus malins, ils ont compris et c'est pour cela qu'ils ne s'embarquent pas dans des cours d'arabe classique mais dans la langue que l'on parle naturellement en Algérie.

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