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Réseau des Démocrates

Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat, a saisi l’occasion de la célébration du double anniversaire du 20 Août 1955 et 1956 pour prononcer une allocution à la Nation. Il revient sur les sujets de grande sensibilité qui engagent l’avenir du pays.
L’on retiendra son nouvel appel qui revient tel un leitmotiv quant à la « nécessité impérieuse » d’aller en urgence vers l’élection présidentielle comme « solution urgente » dans un processus « crédible et incontestable ». Pour cela, un dialogue inclusif est « incontournable », ouvert à « toutes les bonnes volontés parmi les forces politiques, les acteurs de la société civile et les personnalités nationales».
Abdelkader Bensalah signe et persiste quant à son soutien au Panel de médiation et de dialogue dirigé par Karim Younès, ancien militant FLN et ex-président de l’Assemblée populaire nationale, « une instance souveraine et entièrement indépendante », dit-il. Ainsi, contre vents et marées, il s’en tient à sa ligne initiale dans les moyens, selon lui, de traiter les grandes questions qui agitent la scène politique nationale. De la libération des nombreux détenus du Hirak et des détenus d’opinion, il n’en souffle mot, peut-être est-ce là un atout qu’il voudra sortir au moment opportun ?
Ces mesures d’élargissement vues comme geste d’apaisement revendiquées par le mouvement populaire et réclamées aussi par le panel de Karim Younès restent lettre morte. Cela ne va pas du tout faciliter le travail de rassemblement et d’écoute du panel qui fait face à de nombreuses critiques et même de rejet de la mouvance estudiantine et de certaines personnalités politiques très en vue. Faut-il, d’ores et déjà, parler d’initiatives avortées du panel dans son contenu comme dans sa démarche ? Ses dirigeants sont allés jusqu’à se déplacer chez le vieux et non moins incorrigible opposant de la première heure, Ali Yahia Abdenour, qui leur a signifié clairement que le panel n’est pas la bonne solution et qu’il faut explorer d’autres voies et moyens pour apporter les bonnes réponses aux attentes de la population. Il faut s’attendre à ce que d’autres voix lui emboîtent le pas dans le refus de toute initiative soupçonnée d’être inspirée par le pouvoir en place, « illégitime », disent-ils.
Abdelkader Bensalah, qui donne l’impression d’être enfermé dans une tour d’ivoire, reste sciemment sourd à toutes les revendications quand bien même il ne pourrait rester insensible en son for intérieur, mais la raison d’Etat qu’il est censé incarner, en ces temps de révolte et de contestation populaire, lui impose de ne pas sortir de la feuille de route dont le point fort que nous connaissons tous est l’élection du président de la République, vue comme l’unique solution. Pour lui, c’est la priorité des priorités et il l’a rappelé de nouveau lundi dernier. Il ne manquera pas, d’ailleurs, d’en appeler à tous de s’inspirer des idéaux qui ont animé les 20 Août 55 et 56 pour sortir la Nation du creux de la vague. Cependant, pouvoir et mouvement de contestation du système semblent suivre des voies parallèles inconciliables.
Rude tâche que de convaincre lorsque l’on se retrouve dans un dialogue de sourds. Cependant, l’urgence d’une « solution » est signalée « à même de garantir à notre pays un nouveau départ… ».
Quelle autre alternative au panel de Karim Younès que d’aucuns accusent d’appliquer la feuille de route du pouvoir ? A son septième mois, la révolution citoyenne pacifique a déjà à son actif plusieurs conquêtes mais ses animateurs comptent maintenir la pression pour un rapport de force capable de faire partir enfin le système.
But ultime… Il faudra, par ailleurs, relever dans le discours de Bensalah la grande inquiétude quant aux difficultés économiques qui plombent les activités de tous les secteurs, la perte des positions, places fortes de l’Algérie à l’international et une diplomatie molle qui voit sa crédibilité s’effriter alors que, par un passé récent, elle portait la marque de l’offensive.
Si la faute est au système à l’agonie, celui-ci roule sur du velours au vu des divisions au sein de l’opposition, la guerre des chefs et la course au leadership. D’un côté comme de l’autre, l’on a en point de mire la rentrée sociale prochaine. Tout doit être réglé d’ici la fin de l’année… grâce à un nouveau Président élu. C’est du moins le vœu de Abdelkader Bensalah.
Brahim Taouchichet

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