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Le sionisme est-il invincible?: La déroute arabe

 

 

Ayant été un militant de l’intérieur, dont le bagage idéologique s’est constitué progressivement avec les années, je m’étais imbibé de certains traits propres à l’idéologie sioniste, renforcés par mes nombreuses visites familiales en Israël et par cette imprégnation du quotidien qui échappent à l’observateur étranger. Ce qui m’amène à penser que ceux qui combattent le sionisme n’en ont pas cette connaissance intime et ne prennent pas les voies efficaces pour le combattre.

J’ai un compte à régler avec le sionisme. Et je parle au nom des centaines de milliers de juifs extirpés du Maroc et d’autres pays arabes pour servir un projet de conquête qui ne les concernait pas. Et lorsque ces juifs ne répondaient aux sirènes de cette idéologie, ils se sont installés ailleurs, car l’objectif du sionisme, insidieux mais implacable, fut de rendre toute coexistence judéo-arabe impossible. C’est une immense tragédie humaine, religieuse, spirituelle, intellectuelle, civilisationnelle, que l’effacement de ces communautés millénaires, avec leurs coutumes et leurs savoirs. Voilà un des crimes du sionisme. Un crime qui passe quasiment inaperçu, oublié dans les limbes de l’Histoire. Un crime que les pays arabes omettent de comptabiliser dans le bilan du conflit.

Ce fut ma première confrontation concrète avec le sionisme, ce qui m’a fait basculer dans le rejet et le dégoût, avant même d’étayer avec les arguments historiques et politiques, lorsque j’ai vu ces juifs marocains, dévastés et dans un état de sidération, ne comprenant pas ce qui leur arrivait et n’ayant même pas les mots pour l’exprimer. Comment était-ce possible d’arriver dans un pays « juif » et d’être traités comme des parias, des êtres inférieurs, humiliés, moqués, ballottés, écrasés, manipulés, maltraités, chargés par les flics ?

Ecrivant cela, il me vient la remarque suivante : Regardez les expressions des paysans et citadins palestiniens, vieillards femmes et enfants,  chassés comme des bêtes de leurs foyers en 1948, lorsqu’ils n’étaient pas tout simplement massacrés en masse, leur état de sidération : Etait-ce humainement possible ? Etaient-ils face à une race à part, inconnue du registre humain ?

Si on traite le sionisme comme un mouvement colonial classique, on n’a pas tout compris, on reste en-deçà de la vérité, et on est impuissant à le combattre. Le sionisme ne peut pas transiger, négocier, faire des compromis, chercher une solution pacifique.  Il est par nature, par essence, agressif, dominateur, manipulateur, conquérant. Il doit vivre sur le pied de guerre et sauvegarder sa pureté ethnique. Sinon il se diluera dans un pacifisme débilitant et un brassage avec les citoyens arabes : une hérésie et une calamité.

Le sionisme est destructeur. Il jouit de la destruction des biens d’autrui. Il avait rasé 450 villages palestiniens avec leurs fermes, leurs boutiques, leurs mosquées, leurs cimetières. Un des slogans favoris du complexe militaro-sécuritaire sioniste  dans les années 60 était : « Nous ramènerons la Syrie (ou l’Egypte) à l’âge de pierre ». Ehud Barak qualifiait Israël de « villa dans une jungle ». En signant la « paix » avec l’Egypte, le régime sioniste devait rendre le Sinaï. Mais ils avaient déjà construit une ville de 10 000 habitants dans le Sinaï, Yamit. Et pour ne pas la donner comme ça, ils l’ont dynamitée maison par maison.

Il y a une dimension incontournable concernant les tenants de l’idéologie sioniste : Ils détestent les « goyim » et ils ont un mépris incommensurable pour les Arabes. Allez consulter les dires de Ovadia Yossef, une des plus grandes autorités spirituelles de l’État juif ! Ile ne peuvent imaginer qu’une paix de dominant à dominé.

Ils ont établi cette règle : Entre le Jourdain et la Méditerranée il ne peut y avoir qu’un seul nationalisme. Malheur au vaincu !

Comment Arafat a-t-il pu se laisser manipuler, et une fois conscient de la manipulation, pourquoi a-t-il continué à jouer leur jeu, leur offrant la crédibilité dont ils avaient tant besoin ? Pourquoi ses successeurs, avec la bénédiction des régimes arabes, continuent-ils à courir après ce mirage d’un « État de Palestine » qui ne serait au mieux qu’un Bantoustan ?

Il faut se poser lucidement la question : Comment en est-on arrivé là ? Les roitelets du Golfe n’ont pas été pris d’une frénésie soudaine de la trahison. Le rapport de force a changé, et ce depuis quelques années déjà, et aujourd’hui on en voit le résultat.

C’est sur ces terrains qu’il faut affronter le sionisme avec des chances de réussite. Et on peut faire confiance aux tenants de cette idéologie : ils ne s’arrêteront jamais dans leur désir de conquête et de domination. Mais il faudrait les attaquer là où ça fait mal, et créer les conditions d’unité et de synergie. Le monde arabe, enfin celui qui veut résister, peut et doit trouver des appuis partout et surtout en Occident, il serait même surpris de constater à quel point le régime sioniste suscite un rejet viscéral et un écœurement grandissant. Ce serait dommage de passer à côté de ce potentiel. Enfin, j’encourage les frères arabes à nouer des contacts avec les citoyens arabes d’Israël, qui leur expliqueront mieux que personne la nature du sionisme et les manières de la combattre.

Il y a des calamités propices à une remise en cause et à un réajustement des moyens de résistance. L’implantation du sionisme dans les pays du Golfe en est certainement une.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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