11 Janvier 2020
Le HIRAK algérien a discrédité et dénudé tous les partis politiques, syndicats et organisations. Aujourd’hui, beaucoup de politiciens ou autres se posent la question : quel avenir pour la scène politique algérienne en mal de représentativité après le 22 février 2019 ? Le HIRAK algérien du 22 février 2019 a plongé le pays dans une crise politique dans laquelle semblent inexorablement s’enliser tous les partis, même les plus prestigieux, tel que le FLN ou le RND ou le MPA, et mêmes, les partis islamistes ne sont pas restés en reste. Le peuple a rejeté toutes représentativités politiques et s’est démarqué de tous les partis qui l’ont trahi. Le pouvoir s’est rangé du côté du plus fort et s’est à son tour démarqué de ces partis en condamnant la majorité des présidents de partis, qui hier étaient leurs amis, comme le furent certains personnages politiques aujourd’hui au pouvoir ou ayant infiltré le HIRAK d’où le slogan révolutionnaire crié à chaque manifestation du vendredi ou mardi : « Hier amis de Bouteflika et aujourd’hui contre lui. Quel changement ?». Devant ce soulèvement populaire pacifique, le pouvoir est obligé de répondre favorablement aux doléances des manifestants et surtout les plus pressantes afin de calmer la rue et de lui redonner confiance. Après avoir utilisé ces partis politiques en leurs faveurs, les décideurs aujourd’hui s’empressent de se ranger du côté du HIRAK en prenant pour devise : « Chacun pour soi et Dieu pour tous ». Méfiance, défiance, déconnexion, dégoût, discrédit… Des mots usés jusqu’à la corde lorsqu’il s’agit de décrire la crise du politique, par le peuple algérien. Tous les jours, désormais, on a une nouvelle « affaire » de ministres qu’on congédie pour malversation ou fraude, ou de dérisoires révélations d’ « Algérie-part ». Les ministres éjectés ou ayant soi-disant aussi démissionné, règlent les uns après les autres leurs comptes minables en publiant des pamphlets vengeurs et incendiaires… L’Algérie s’enfonce dans une crise économique, sociale et financière sans précédent, la République doute d’elle-même et l’État est ruiné. Les années passent, les symptômes demeurent. Et le mal s’aggrave. De scrutin en scrutin, on n’observe plus que d’un œil la valse des gouvernants, tant grossit la marée de l’abstention qui submerge leurs « courants ». Et entre chaque échéance électorale, on ne cesse de mesurer la désaffection croissante des citoyens envers ceux qui sont chargés de les représenter. Depuis des décennies, l’État est gangrené par des politiciens professionnels qui ont mis la main sur tous les postes de commande de la grosse machine étatique : de tout en haut jusqu’au dernier échelon de la dernière commune, ce sont les mêmes qui occupent tous les postes. Pour continuer à proliférer et à exister, comme du gui sur l’arbre, ils ponctionnent la richesse du pays, gaspillent (ou détournent impunément) l’argent public. Formés par l’ENA, ces politiciens professionnels ne connaissent évidemment pas l’entreprise : ils ne savent pas comment on crée de la richesse ou des emplois marchands.
Mais ils savent en revanche très bien comment multiplier le nombre de ministères et de commissions, et comment matraquer le contribuable pour multiplier leurs postes, distribuer leurs subventions à leurs clientèles, préserver leurs trains de vie, garantir leurs statuts exceptionnels et s’assurer de retraites privilégiées…Mais tout a une fin, aveuglés par leur pouvoir, déconnecté de la réalité, allant jusqu’à imposés un président malade à un peuple de 43 millions d’habitants, ils n’ont pas appris les leçons du passé que lorsqu’un peuple se rebelle rien ne l’arrête et c’est ce qui arriva en Algérie, lorsqu’ils voulurent imposés le 5e mandat ou le prolongement du 4e.
Aujourd’hui, personne n’a plus confiance en personne. La confiance est la seule assurance, de sécurité qui peut inspirer au peuple la stabilité de la situation politique. Pédagogiquement, la seule façon de sauver le pays politiquement économiquement et socialement est de faire recouvrir au peuple sa confiance en les décideurs, sans cela adieu l’Algérie. Nous avons la chance, d’avoir dépassé la période critique où l’enthousiasme avait pris le dessus sur la réalité des deux côtés HIRAK et pouvoir.
Aujourd’hui, le pouvoir et le HIRAK ont l’opportunité d’aller ensemble vers la nouvelle république, car le HIRAK ne peut faire disparaître d’un coup le système et l’inverse est vrai. Revenons sur terre et construisons, car détruire est très facile. L’une des bases du retour de la confiance est de mettre en quarantaines toutes les figures politiques ou autres qui depuis l’indépendance conduit le pays vers ce chaos alors que notre pays était destiné à un avenir proche des plus grandes puissances développées.
La machine de la justice a bien commencé, au début du Hirak, mais elle s’est enraillée à l’approche de l’élection du 12 décembre, en emprisonnant injustement les activistes les plus virulents et dénonciateurs de ce scrutin. Aujourd’hui, revenir en arrière est difficile pour tout le monde, même pour les 5 candidats. C'est au HIRAK et au pouvoir, de concorder l’avenir. Pour le HIRAK et le pouvoir, s’il est sincère, ils peuvent avoir la même démarche pour le même résultat. Mais le premier pas doit venir du pouvoir, lequel s’il est décrié doit montrer qu’il représente tout le peuple, mais il ne fait rien pour désamorcer cette crise dans laquelle est plongé le pays non pas depuis le 22 février 2019, mais depuis le 4e mandat. Et les responsables pour la plupart sont toujours au pouvoir.
Le pouvoir sait que :
le HIRAK ou le peuple demande la libération de tous les détenus d’opinions sans conditions. Alors la question qui se pose pourquoi continue-t-on à les détenir, puisqu’on sait que cela donne encore plus arguments aux manifestants de prouver que rien n’a changé et que la main tendue n’est pas sincère.
Le HIRAK demande une constituante pour une période transitoire dans la période doit être fixée pour élaborer la constitution qui garantira la nouvelle république à laquelle aspire tout le peuple algérien. Le pouvoir peut à travers un discours clair assuré cela, il suffit d’élire ou de désigner une assemblée représentants toutes les wilayas et en demandant que toute la population l’accompagne dans cette entreprise. Le rôle de cette assemblée se terminera dès l’approbation de la nouvelle constitution.
Le HIRAK ne veut plus voir les anciennes têtes ayant été fidèles particulièrement au 4e et 5e mandat, détenant toujours les postes les plus importants du pouvoir comme si l’Algérie ne possède pas d’hommes plus compétents.
Le HIRAK demande une libération de la justice et une amélioration juste du pouvoir d’achat.
Je pense que si ces conditions sont satisfaites plus de 75 % des membres du HIRAK reprendront confiance et accompagneront le pouvoir vers le changement et la construction de la nouvelle république. Certains ne s’arrêteront jamais et c’est normal car ils ne seront jamais satisfaits et n’auront jamais confiance.
Le HIRAK sait qu’il :
a jusqu’à ce jour réussi à changer beaucoup de choses dans le pays. Personne n’a imaginé un jour que le FLN, RND et MPA discrédité publiquement et leurs présidents successifs emprisonnés. Aujourd’hui, il n’existe plus d’intouchables en Algérie, et cela, grâce au mouvement du 22 février.
vient de donner un grand coup de balai à la majorité des partis et syndicats, qui ne représentent en réalité qu’eux-mêmes et tout le monde le sait. Le peuple préfère être représenté par le HIRAK que par tout autre parti ou syndicat. IL n’a confiance qu’en ceux qui ont commencé avec lui les manifestations du 22 février 2019 et il les connaît par quartier, commune et wilaya.
doit continuer d’abord pour libérer les détenus d’opinions, pour ouvrir le vrai champ politique, syndical et associative et terminer avec la politique de désignation et de quota.
a aujourd’hui le choix entre se présenter en tant que parti politique comme le fut le FLN, ce qui serait une erreur et l’exemple nous ait donné par ce parti historique ou bien se structurer par quartier commune et wilaya et coordonner entre les représentants sans étiquette politique ou idéologique, car ces représentants, issus de partout, auront toutes les couleurs. Le seul lien qui les liera est le 22 février 2019. Si le HIRAK réussira cela, ce sera la victoire du siècle et beaucoup de pays prendront exemple sur cette structure non-partisane mais représentative du peuple.
est devenu aujourd’hui un phénomène historique qui est et va être étudié dans tous les manuels retraçant les manifestations qui ont libéré les peuples des dictatures.
doit être capable de présenter dans l’avenir ses ministres, son président, son wali, son maire et n’a pas besoin de parti.
Le HIRAK peut bouleverser la scène politique en Algérie en 2020. Réfléchissons ensemble et lançons l’auto-structuration du HIRAK qui garantira l’avenir du pays vers le progrès et le développement.
Le HIRAK a libéré le peuple, son auto-structuration garantira sa pérennité ainsi que toute transparence dans les futures élections. Grâce au HIRAK, rien ne sera comme avant, tout détournement ou dilapidation de biens dans n’importe quelle commune sera dénoncé à condition que son auto-structuration soit faite le plus tôt possible. Une charte du HIRAK doit être élaborée et rendue publique pour plus d’efficacité.
HAKEM BACHIR