7 Août 2017
Cette Victoire, s'il en est une, de l'A.N.P sur les forces noires de la déstabilisation est à saluer; Raison pour la quelle, l'armée nationale est la force principale du pays qui ne permettra pas à l'oligarchie et aux forces centrifuges de la déstabilisation d'annihiler sa victoire.
Pour preuve qui corrobore cette lecture, le front ouvert par le premier ministre Tebboune est dans le prolongement de cette victoire stratégique contre la partie visible et identifiée de la toile mafieuse.
Il devient aussi clair que le ciel éclairé en pleine lune que cette stratégie a été soigneusement négociée. Les forces principales de l'ANP qui structurent la vie politique depuis le congrès de la Soumame (1956) sont arrivées à un renouvellement patriotique du consensus national.
Et, Ce ne sera pas Saïd Bouteflika ou encore SIdi Saïd de l'UGTA qui remettront à plat cette volonté de consolidation laborieuse et encore fragile du front intérieur.
La raison c'est que l'A.N.P instruite des expériences Irakienne, Syrienne , Libyenne sait que c'est elle qui sera aux premières loges de l'affrontement violent et se sera elle qui subira les premiers coups de la désintégration au cas où l'oligarchie et les forces centrifuges accoudées à elle, viennent à prendre la barre de commande de l'état.
En une phrase, même les forces internes à l'A.N P les moins sensibles aux questions sociales et d'équilibre dans la société ont pris conscience que la voie extrême prise par l'oligarchie est devenue insoutenable. elle n'assure plus le consensus mou de l'ère de la gouvernance Bouteflika.
Dans le même temps et au fur et à mesure que les affrontements régionaux montent en cadence et en intensité, elle découvre l'urgence d'un consensus solide pour continuer à assurer ses missions de défense, de sécurité et de sanctuarisation de la nation.
En somme, la place géostratégique de l'Algérie en ces fortes tensions a fait prendre conscience au commandement de l'A.N. P que le temps est venu de passer à d'autres rapports politiques et économiques.
Cette victoire, personnellement et à voix audible je me la fait mienne. Je m'explique - dans cet affrontement régional où se joue en partie la vie de la nation- l'unité de l'ANP est la condition première et indispensable pour assurer une victoire de progrès et de solidarité de l'état/nation.
Le progrès et la démocratie ne se construisent que sur un corps physique géologique et biologique que l'économie politique désigne par Nation-
la lutte nationale tant qu'elle n'est pas parachevée, elle n'assure aucun avenir pour le reste. En somme tout est assujetti à la Nation et à sa capacité de résilience et nous en sommes heureusement encore dans ce cas de figure. Pourquoi heureusement , toutes les nations régionales, y compris le Maroc, ont entamé leur capital de résilience. Il se trouve que l'Algérie fort de son histoire a le mieux résisté et c'est tant mieux , sauf pour les forces centrifuges et néocoloniales.
Cependant, n'allons pas trop vite en extrapolation- ne faisons pas dire à ce consensus plus que ce qu'il dit. cette victoire et ce positionnement stratégique qui de mon point de vue a été négocié et correspond à un consensus solide au sein de l'A.N.P, ne sous entend pas une victoire démocratique versus occidentale.
Il correspond, en un peu moins visible, à l'expérience Russe post Eltsine dupliquée.
Je reste arc-bouté sur ce corps d'explication- il ne me vient pas à l'idée dans ce bouillonnement chaud géostratégique dans la région qu'une force interne prenne de son initiative d'engager pareille affrontement et en prenant à témoin l'opinion nationale sans au préalable qu'elle ait balisée ses contours.
les garde- fou ont été installés n'en déplaisent aux uns et aux autres.
Aussi, l'explication qui fait de Saïd Bouteflika, un homme surpuissant capable de dessiner des stratégies nationale manque de profondeur historique d'analyse.
Depuis 1956 , même si les rapports de force ont évolué dans un sens ou un autre, le consensus global n'a pas trop varié. Le commandement national délégué par l'ANP n'a pas varié et elle le reprendra comme en 1992 si la situation d'équilibre des forces l'impose.
Cette tendance lourde restera ainsi tant que l'état national n'a pas renouvelé son consensus en faisant participer les citoyens dans une constituante. ça été le vœu et la lutte de feu Aït Ahmed c'est encore le credo stratégique des forces radicales du renouveau national.
en des moments de l'histoire, faire preuve d'aveuglement et de courte vue stratégique risque de faire prendre à la nation des sentiers escarpés et difficiles pour des lutteurs au long cours.
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le quotidien d'Oran 07/08/2017
Un sondage, rien de plus, rien de moins !
par Moncef Wafi
Selon l'institut de sondage américain Gallup le «plus important» et le «plus fiable», d'après la brochure publicitaire, l'Algérie figure dans le top 10 des pays les plus sécurisés au monde. Avec un score de 90 sur 100, l'Algérie s'est placée au septième rang des pays où les habitants se sentent en sécurité, selon l'indice Law and Order (loi et ordre) de Gallup qui mesure le sentiment de sécurité éprouvé au niveau personnel ainsi que les expériences personnelles concernant la criminalité et l'application des lois.
Pour une fois que notre pays se classe parmi les meilleurs de la promo, il n'y a pas lieu de faire la fine bouche mais difficile de croire, lorsqu'on est Algérien de base, un citoyen lambda pour coller aux statistiques nationales, en ces certitudes importées. Sans remettre en question le travail des forces de sécurité, colossal si cela se trouve, entre lutte contre la criminalité ordinaire et antiterroriste, il est faux de penser que tous les Algériens vivent en totale sécurité. En effet, il n'y a qu'à se référer aux faits divers quotidiens qui secouent la quiétude toute relative des Algériens pour s'en rendre compte.
A croire qu'on est allé chercher les sondés dans les quartiers huppés ultrasécurisés d'Alger ou parmi les populations nanties des résidences sécurisées.
La question se pose d'elle-même : comment peut-on être le septième pays le plus sécurisé alors que les femmes sont soumises de facto à un couvre-feu pré-nocturne ? On savait que l'Algérie est l'un des pays les plus fliqués au monde, cependant on ignorait que l'Algérien se sentait en sécurité la nuit tombée.
Les magasins ferment sitôt le soir tombé et les villes s'endorment tôt laissant les rues la proie aux bandes armées qui règlent leurs comptes en plein milieu des cités-dortoirs à coup de battes de base-ball, de crans d'arrêt, de sabres artisanaux et de fusils à harpon. Difficile alors dans ces conditions de croire que le degré de sécurité de nuit assurée dans les cités et quartiers soit optimal alors qu'à chaque fête officielle on déverse dans la nature quelques contingents de repris de justice graciés par la République.
Sans pour autant comparer le pays au Venezuela ou à l'Afrique du Sud, ce classement laisse perplexe, pantois quand on sait la fréquence des admissions aux urgences médico-chirurgicales pendant un mois censé être celui du pardon et de la miséricorde. En plus, ce classement qui place deux pays totalitaires parmi les cinq premiers a de quoi refroidir les ardeurs patriotiques les plus chauvines.
Quoi qu'il en soit, le sondage de Gallup nous fait penser au «rapport mondial sur le bonheur» (World Happiness Report) qui a fait de nous les habitants les plus heureux d'Afrique sans qu'on le sache.