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Réseau des Démocrates

Refondation de l'Economie par le Dr. Ahmed Benbitour(suite4)

Le développement d’une économie de services

 

Le potentiel économique majeur de l’Algérie aujourd’hui se trouve dans les services du fait des changements de mode de vie (urbanisation, vieillissement de la population, nouveaux modèles de consommation et aspirations des individus), de la proximité avec l’Europe, des besoins en services de soutien de nos entreprises et du formidable potentiel inexploité de nos universités.

Le potentiel des services est à développer à la fois en terme de contribution au PIB mais surtout en termes de création d’emplois.

L’approche consistera à développer tous azimuts les différents types de services pour assurer un haut niveau de tous les secteurs. En parallèle, l’Algérie développera des avantages concurrentiels spécifiques dans quelques domaines, en prenant exemple sur les succès de l’Inde, des pays d’Europe de l’Est ou du Brésil.

 

Les segments où des avantages compétitifs durables seront créés auront les caractéristiques suivantes :

  • tirer profit de la proximité avec l’Europe et intégrer l’économie algérienne à l’Europe ou profiter de notre positionnement géographique (hub commercial, de transport et de logistique entre  l’Europe, l’Afrique, le monde arabe)
  • Le développement de services fortement utilisateurs de postes de qualification intermédiaire bon marché mais bien formés, que nous ferons évoluer progressivement vers plus de technicité et de valeur-ajoutée (informatique, notamment sur les applications les plus courantes, comptabilité pour les normes européennes et anglo-saxonnes, les centres d’appel)
  • Enfin, des segments encore peu concurrentiels comme les services financiers réellement adaptés aux besoins du monde moderne.

 

Les services aux entreprises


L’Algérie deviendra un gros producteur de services aux entreprises en misant sur des entreprises spécialisées multiservices de qualité et très professionnelles. Des plates-formes seront créées à proximité des universités dans les deux domaines suivants :

  • Business Process Outsourcing, principalement les services informatiques, les call-centers, les services de back-office comme la comptabilité ou les traitements de factures
  • Knowledge Process Outsourcing (études de marché, engineering, marketing, ressources humaines, services juridiques, analyses biologiques, traitement des images).

Pour y parvenir, l’Etat a un grand rôle à jouer en facilitant la mise en place d’entreprises nationales en partenariat avec des entreprises indiennes ou européennes afin de proposer des services de qualité et bon marché, en mettant en place une législation favorable au recours à ces services par les entreprises algériennes (ce qui permettra à la fois d’améliorer le niveau de prestation de service pour ces entreprises et d’alimenter une demande importante), en encourageant fortement les jeunes diplômés à faire une carrière dans ces secteurs en début de carrière, notamment pour renforcer leur CV par une exposition à de la prestation de services de niveau international (comptabilité – audit, engineering, informaticiens, ressources humaines).

 

L’industrie du savoir


L’Algérie doit également prendre sa place dans l’industrie du savoir, notamment dans des segments encore relativement peu concurrentiels et des niches adaptées à la situation de notre pays (traduction de livres en arabe, littérature enfantine, livres électroniques, services de numérisation et de bases de données). Là encore, la collaboration avec des entreprises de pays comme le Liban pour la traduction arabe – français - anglais, le Royaume-Uni, l’Espagne ou la France est indispensable.

 

La gestion immobilière


Le secteur de la gestion immobilière représente un potentiel très important. Il se développera grâce à une restructuration de la chaine de l’immobilier qui définira les différents rôles que peuvent jouer des entreprises ainsi que leurs obligations légales :


  • La fonction de master developper qui acquiert les parcelles et conduit des projets sera créée. Ces master developers devront faire la preuve de la qualité de leurs projets, notamment sur le plan du respect des contraintes d’urbanisme et d’esthétique locale pour pouvoir obtenir les assiettes foncières nécessaires auprès de l’administration.
  • Les cabinets d’architecture et d’ingénierie, chargés de conduire les projets du concept jusqu'à la réalisation, proposeront une offre de qualité alliant le beau et le fonctionnel et renouant avec les traditions architecturales de nos régions (construction en pierre, riads, ksours).
  • Les consultants assureront les fonctions de maitrise d’ouvrages pour le compte des maitres d’œuvre et effectueront un contrôle des coûts, le respect des budgets et la bonne avancée des projets.
  • Les maitres d’œuvre, notamment au sein de l’administration, feront systématiquement appel à des consultants pour l’évaluation des coûts et le suivi des projets au quotidien et à des architectes.

 

Des sociétés spécialisées dans le property management seront chargées de l’entretien des infrastructures et des bâtiments et devront être dotes des expertises, systèmes, modèle de coût et de gestion des actifs et moyens d’intervention matériels indispensables à leur bon fonctionnement

Tous ces métiers de la gestion immobilière et de la construction verront la mise en place de formations universitaires modernes et de haut niveau et la collaboration entre sociétés algériennes et sociétés étrangères afin de bénéficier de l’expertise des sociétés anglo-saxonnes notamment.

Une régulation sévère sera également mise en place pour encadrer les ventes hors plan, protéger les consommateurs des intermédiaires et constructeurs véreux, favoriser un financement bancaire sain du marché de l’immobilier résidentiel, touristique ou commercial par le biais de limites strictes au leverage bancaire (plafond de l’ordre de 70% de la valeur du bien pour le financement bancaire), le versement des échéances en fonction de l’avancement de la construction (escrow accounts) et la mise en place d’un marché des Mortgage Backed Securities afin d’assurer un refinancement des banques sur le marché secondaire et l’ouverture du financement de l’immobilier à des fonds d’investissements spécialisés, algériens et étrangers.

En structurant le secteur, l’Etat assurera les conditions de retour sur investissement pour tous les acteurs (constructeurs et acquéreurs) par le biais d’une politique de prix incitative et équilibrée, en rompant avec la politique d’appels d’offres aux prix inferieurs aux coûts, dangereux à terme pour la qualité et la sécurité des immeubles et des ouvrages.


Les services aux personnes


Un potentiel important en matière d’emplois et d’amélioration de la qualité de vie se trouve dans les services aux personnes. Dans ce domaine, l’Etat a un grand rôle à jouer afin de structurer le secteur : il s’agit de rendre solvable la demande (incitations fiscales), de créer un réseau d’entreprises, de coopératives, de crèches et d’associations efficaces (utilisation de portails Internet, soutien à la formation professionnelle permanente, accès aux financements bancaires, subventions des collectivités territoriales) et de protection des travailleurs (salaire décent, protection sociale, formation professionnelle et académique en parallèle de leur travail pour leur assurer une promotion sociale, plans personnalisés ou collectifs d’épargne, logements sociaux pour favoriser la mobilité géographique).

Des programmes spécifiques seront mis en place avec les ministères concernés pour favoriser les métiers de gardes d’enfants, de femmes de ménage pour les foyers dont les femmes travaillent, d’infirmiers à domicile, de personnels dans les crèches, notamment dans les grandes entreprises.


L’éducation (les réformes éducatives seront développées dans un prochain thème principal de débat)


L’Algérie doit devenir une puissance régionale dans le domaine de l’éducation c’est-a-dire également faire en sorte que le secteur, au-delà de sa mission de service public, joue un rôle important dans l’économie marchande du pays.

 

Pour cela, deux grands objectifs économiques sont fixés au secteur:

  • le premier consiste à donner la priorité à la qualité et aux débouchés professionnels, y compris dans l’enseignement et à investir très significativement dans le secteur (coopération internationale, conditions de travail exceptionnelles et revalorisation sociale et matérielle des enseignants et chercheurs). Un effort énorme sera fait au niveau des formations à tous les paliers de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et de la formation universitaire, notamment en revalorisant le niveau et la formation des enseignants). La grande masse des étudiants sera réorientée vers les secteurs scientifiques et techniques (ou le nombre d’étudiants et de techniciens formés excèdera largement les besoins du pays) alors que des numerus clausus seront mis dans le secteur des sciences humaines à faibles débouchés professionnels pour assurer de réels perspectives d’emplois aux personnes ayant suivi ces voix (enseignement et recherche principalement)
  • le second objectif consiste à investir plus particulièrement dans des créneaux où l’Algérie peut former des compétences de niveau international et gagner des parts de marché à l’étranger en termes de formation en attirant des étudiants et des professionnels étrangers. On peut notamment penser à l’engineering, l’informatique, les langues, la médecine, l’hôtellerie ou les MBAs.

 

Outre les écoles, centres de formation professionnelle et universités publiques qui joueront un rôle clé dans cette stratégie, des groupes privés seront mis en place pour développer leurs activités en bénéficiant de facilités s’ils répondent aux normes de contrôle et de régulation fixées par l’Etat.

Si ce pari de la qualité est tenu, l’éducation peut devenir un secteur majeur du pays en matière de création de richesses, d’emplois et d’exportation de services.


La santé (les réformes de la santé seront développées dans un prochain thème central de débat)


De même, l’Algérie a les moyens de devenir une puissance régionale dans le secteur de la santé.

De manière similaire à l’éducation, deux grands objectifs seront fixés:

  • un accent sur la qualité de la formation et des soins prodigués
  • le développement des innombrables créneaux des sciences médicales où des avantages compétitifs peuvent être bâtis (imagerie médicale, médecines traditionnelles, tests médicaux, thalassothérapie, diagnostics précoces, chirurgie dentaire, oncologie, greffes).

 

Des investissements importants du secteur privé seront sollicités mais encadrés par la régulation publique, notamment en termes de coûts et de qualité. La santé, plus encore que l’éducation, deviendra un secteur fortement exportateur de services.

 

Les arts et l’artisanat (la réforme de la politique culturelle et du tourisme seront développées dans un prochain thème de débat)


L’Algérie a les moyens de développer le secteur des arts et de l’artisanat notamment à travers l’extraordinaire patrimoine gastronomique, architectural, en bijoux, vêtements, en objets de décoration que nous possédons dans nos villes et nos musées. Ce secteur deviendra un important pourvoyeur de revenus et valeur-ajoutée et d’emplois pour le pays.

La stratégie économique dans ce domaine comporte cinq volets :

  • miser sur la qualité de la formation des artisans et filières artistiques, c’est-à-dire combiner une très grande rigueur dans la connaissance et la maitrise des arts traditionnels algériens, et des arts principaux dans le reste du monde (Europe, Afrique, Asie, Moyen-Orient, Amérique latine), une grande maitrise des fondamentaux techniques de leur discipline et enfin une ouverture à la création et à l’imagination.
  •  structurer le secteur, ce qui passe par la refonte de la chaine de valeur, de l’acquisition de la matière première à la commercialisation aux consommateurs, l’émergence de sociétés de grande taille couvrant plusieurs secteurs de la production artistique et artisanale (bois, métaux, céramiques, tissus) et capables de s’intégrer dans la chaine de valeur ou de négocier dans de bonnes conditions avec leurs clients et fournisseurs et enfin l’enrichissement et la reconnaissance sociale de nos artisans et artistes.
  • articuler l’artisanat au tourisme pour profiter du développement de celui-ci : tourisme méditerranéen (quelques pôles sur la cote), tourisme archéologique (sites historiques comme Djemila, Tipaza ou Timgad) et saharien (oasis au Nord, Tassili et Hoggar au sud)
  • favoriser la création d’une demande locale pour la création algérienne et de faire connaitre cette création algérienne à l’international ; cette étape est inextricablement liée à la réussite de la nouvelle politique touristique et culturelle du pays.
  •  mise en place de partenariats internationaux avec des leaders mondiaux dans les différents domaines artistiques et artisanaux, que ce soit dans la formation ou la production proprement dite. On peut notamment penser au Maroc, à la France, au Portugal, à l’Italie, aux États-Unis, à la Turquie, à l’Inde ou aux pays africains. L’Etat aura un rôle majeur à jouer dans ce dernier volet.

La mode et la création dans le secteur du luxe


Dans un secteur aux marges très élevées et encore relativement peu concurrentiel, l’Algérie créera une industrie tirée par quelques stylistes, créateurs et entreprises de luxe dans les dix prochaines années.

Pour cela, il faudra réunir trois éléments :

  • miser sur des formations très spécialisées dans le domaine (mode, stylisme, dermatologie pour les produits de beauté, formation olfactive pour les parfums) pour faire émerger une génération de professionnels talentueux et leur équipe.
  • accompagner la création de sociétés de luxe par ces créateurs ou par des entrepreneurs algériens.
  • mettre en place une politique incitative, notamment en direction de nos créateurs qui se sont révélés dans les pays étrangers, particulièrement en Europe afin de relocaliser tout ou partie de leur activité en Algérie, et en direction des multinationales du luxe.

 

Les medias, la production audiovisuelle et cinématographique et la publicité


Avec la libéralisation des medias, une véritable  industrie des medias pourra être créée.

La structuration sera cruciale pour permettre aux medias de prospérer et de rester indépendants et neutres des pouvoirs économiques, politiques ou des puissances étrangères en remplissant leur devoir vis-à-vis de la collectivité en matière d’éducation et d’information. Une organisation sera dégagée autour des principes suivants :

  • des groupes publics en charge des chaines de service public télévisuel et radiophonique,
  • des groupes privés multimédias (magazines, chaines de radio et de télévision spécialisées) mais qui ne pourront pas posséder les grands journaux nationaux
  • des entreprises de journalistes pour diriger les grands journaux nationaux qui ne pourront pas être vendues ou introduits en bourse.
  • L’Algérie, avec son histoire, sa culture et ses paysages a également un gros potentiel en matière cinématographique. Ce secteur sera restructuré à travers la création d’entreprises dirigées par des professionnels dans tous les métiers du cinéma, la mise en place de formations adaptées et les financements pour le développement des projets. Pour pouvoir réussir dans cette entreprise, une collaboration sera mise en place avec les pays européens (France, Allemagne et Grande Bretagne), nos voisins marocains et les pays en plein développement (Inde et Chine). Pour pouvoir se différencier et rester cohérent avec l’effort général en matière de débouches et de valeur-ajoutée, l’Algérie devra certainement se spécialiser dans la production de films et de documentaires, notamment les productions historiques (histoire de la Méditerranée et du monde arabe), de sujets de société ou de documentaires scientifiques.  Pour pouvoir alimenter cette création, de nouveaux débouchés seront créés avec de nouvelles chaines de télévision et la relance des salles de cinéma. La création algérienne sera soutenue par une participation régulière et de qualité aux festivals internationaux importants.

Dans le domaine de la publicité, un potentiel important existe afin de réduire la dépendance de la production étrangère. Avec le talent polyglotte, l’ouverture sur le monde et l’humour de beaucoup d’Algériens, la publicité est promise à un bel avenir à condition de structurer le secteur. Cette structuration se fera d’abord dans le secteur de la formation ou des formations spécialisées seront mises en place afin de faire émerger des professionnels talentueux et maitrisant les techniques de ces métiers. Les Algériens ayant fait leur preuve à l’étranger seront également encouragés à fonder leurs entreprises en Algérie ou à rejoindre les futurs groupes nationaux. Ensuite, des sociétés seront créées et encourager à se développer afin d’atteindre une taille critique nationale, voire régionale et être capables de gérer des budgets importants dans différents medias. La commande publique et des entreprises nationales viendront en relais pour créer une demande suffisante pour tirer ces sociétés vers une taille critique. Enfin, le développement à l’international (monde arabe, Afrique, Europe) sera encouragé en collaboration avec les professionnels du secteur.


L’industrie des loisirs et du sport (les réformes dans le domaine sportif seront présentées dans une autre contribution)


Avec sa population jeune et l’importance de la famille, l’Algérie dispose d’un grand potentiel dans le secteur des loisirs et du sport. Pour cela, il faut combiner une action publique forte en terme d’accès au sport de masse et de gestion des sites culturels, et l’émergence d’entreprises composées de professionnels pour gérer des installations sportives (salles de sport, pistes de ski, sports nautiques) ou des sites de loisirs (parcs d’attraction, complexes cinématographiques, jeux d’arcade). A nouveau, l’Etat à tous les niveaux (administration centrale, collectivités territoriales) déploiera une politique cohérente pour favoriser l’émergence de cette industrie : formations, partenariat international pour faire venir des entreprises qualifiées au niveau international, notamment pour les parcs à thème, financement et incitation économique et protection de la propriété intellectuelle.

 

Le commerce et la distribution


L’Algérie a une tradition commerciale très ancienne, que ce soit dans le désert ou les villes. Avec un effort marginal, elle peut devenir un pole important du commerce.

Trois axes peuvent être développés :

  • restructurer le commerce intérieur et la distribution et faire émerger une distribution moderne dans le pays et, à terme, au niveau international
  • devenir une des plaques tournantes du commerce régional en profitant de notre position géographique et de l’esprit d’entreprise des Algériens
  • développer le commerce électronique et investir ces nouvelles formes d’échange comme un moyen de développer un secteur économique performant et d’avenir.

 

La restructuration du commerce intérieur


  • L’assainissement du commerce intérieur

 

Le commerce informel et la contrefaçon doivent être réduits, notamment l’écoulement de marchandises de piètre qualité voire dangereuses pour la sécurité et la santé sur son territoire. Sa part passera de 35% du PIB à moins de 10% du PIB hors hydrocarbures.

Pour cela, une véritable stratégie mêlant mesures incitatives et répressives sera mise en place:

  • les entreprises non déclarées répondant à une demande sociale devront officialiser leur activité commerciale afin d’assurer un contrôle et une régulation de leurs activités, ainsi que la régularisation de l’ensemble de leurs salariés. Elles devront mettre en place une véritable comptabilité (déclaration du véritable chiffre d’affaires et des bénéfices) et avoir un compte bancaire et travailler avec facture
  • les marchés informels existants seront transformés en véritables espaces commerciaux normalisés : les commerçants seront invités à s’installer dans des zones commerciales aménagées à cet effet (malls, galeries marchandes dans des espaces spécifiques des agglomérations) bénéficiant de l’ensemble des services nécessaires à leur développement  (banques, postes, parking, protection civile, poste de police, antennes de santé).
  • le contrôle des marchandises sera considérablement renforcé en terme de qualité, respect des normes, de l’origine et des prix afin de mettre fin aux abus en tous genres depuis la libéralisation du commerce extérieur.
  • le démantèlement des réseaux de commerce informel, notamment d’arrêt des activités des chefs de ces réseaux sera mené conjointement entre la direction du commerce et la police
  • les innombrables petites mains du commerce informel obtiendront des métiers plus intéressants, avec de vraies perspectives d’évolution, notamment dans les secteurs de la vente, de la distribution ou du marketing, ainsi qu’en aillant la priorité pour créer leur propre commerce au niveau de l’ANEM ou dans l’attribution de microcrédits.
  • L’Etat construira des marchés équipés de toutes les fonctionnalités et soumis à des contrôles d’hygiène, de sécurité et des contrôles des impôts (flux de transactions financières) réguliers sera réalisé dans toutes les communes ainsi que des magasins et des aires de stockage loués à des tarifs raisonnables pour toutes les personnes voulant s’établir comme commerçants dans des emplacements de choix. Ces marchés seront installés dans des zones prévues à cet effet dans les plans d’urbanisme revisités après des études d’impact sur les infrastructures, le transport.
  • Des programmes seront mis en place pour rendre économiquement plus intéressant le respect de la loi
  •  
    • services fournis par l’Etat à des tarifs subventionnés (RFID et bar coding system, sécurité du magasin, ramassage de fonds, installation de terminaux de cartes de crédit, ouvertures de comptes bancaires avec des facilités à des taux préférentiels, mobile banking, élargissement des produits autorisés à la vente (pharmacopée, tabac) et surtout conseils sur la gestion de l’entreprise (conseil financier, calcul automatique de la TVA, usage des facilités bancaires, statistiques et analyse régulière sur les ventes, gestion des stocks)
    • en contrepartie, les commerçants enregistreront tous les produits et  du respect de la loi (paiement des impôts, charge sociale, ventes avec factures, usages des cartes de paiement ou des chèques). 

 

La répression des fraudes au commerce sera renforcée et des brigades conjointes seront créées entre la douane, les impôts, les banques et la Direction des prix et de la répression des fraudes. Des sanctions sévères seront prononcées, comme la suspension de la possibilité d’exercer comme commerçant en cas de ventes sans licence ou sans facture, des peines de prison et des amendes très lourdes en cas de vente de produits contrefaits, la prison à vie en cas de ventes de produits contrefaits dangereux pour la vie humaine  (médicaments, pièces détachées)

Un effort considérable de mise aux normes de la législation et des produits commercialises (transposition de standards internationaux) sera conduit après avoir transformé le fonctionnement du commerce sur le terrain. Des initiatives conjointes avec les chambres de commerce et les associations de commerçants viseront à faire adhérer tous les commerçants à des labels de qualité, de sûreté et de protection de l’environnement.


  • La modernisation du commerce

  Une fois ce travail d’assainissement conduit, la réorganisation du commerce sera articulée autour des mesures suivantes :

  • la professionnalisation de la gestion des commerces existants par le biais de leur structuration dans des chaines de magasins, de coopératives, de franchise ou de coopération avec des grands groupes de distribution
  • la réduction de l’activité des intermédiaires qui apportent peu de valeur-ajoutée ou de service aux marchés en réduisant les imperfections des marchés grâce au développement d’un vrai secteur des transports et de la logistique
  • enfin, le développement des formes de commerce modernes comme la grande distribution, les centres commerciaux dans les grandes villes, les hypermarchés, les franchises, les enseignes spécialisées dans le prêt à porter, les articles ménagers, l’électronique, le mobilier, etc.…..

Ces nouvelles formes de commerce supposent que de nouveaux entrepreneurs algériens, bien formés, créent des sociétés de taille importantes dans le pays, seuls, en tant que franchiseurs ou en partenariat avec des enseignes étrangères renommées.

 

Les franchises devront être également régulées selon les trois formes d’organisation suivantes:

 

  • les entreprises étrangères, notamment dans la grande distribution, pourront s’implanter librement en Algérie, sans partenaire local. Elles seront néanmoins soumises à certaines règles en termes d’embauche de personnel algérien et de formation, notamment pour une algérianisation progressive des fonctions d’encadrement.
  • Les master franchises seront accordées à des entreprises ayant un certain niveau de capital, d’organisation et de développement afin d’assurer un équilibre dans la relation entre les entreprises étrangères et les entreprises partenaires en Algérie
  • Les petites franchises et les détaillants locaux pourront être des petites entreprises, sans contraintes de capital, de taille ou de savoir-faire.

Les franchises devront être exploitées rapidement sous peine de perdre leur exclusivité afin d’éviter les phénomènes actuels de préemption parasitaire de marques.


La restructuration du commerce extérieur et la mise en place d’un hub logistique dans l’import  reexport


Le second axe de développement consiste à faire jouer à l’Algérie un rôle important en matière de flux de commerce internationaux.

Pour les besoins du commerce extérieur, l’Etat réorganisera complètement la chaine et ses processus (douanes – banques – impôts – transporteurs – agents – laboratoires de contrôle – sociétés de manutention) afin de faire de l’Algérie un espace intégré au niveau mondial.

 

Par ailleurs, l’Algérie deviendra une des meilleures plateformes logistiques de la Méditerranée, véritable hub dans l’import - reexport:

  • tout d’abord les ports, section cargo des aéroports et du transport ferroviaire seront restructurées et leur gestion confiée à des professionnels pour les moderniser et leur assurer un niveau d’investissement suffisant en termes d’infrastructure, de sécurité, de moyens technologiques, ainsi que des processus efficaces à tous les niveaux de la chaine logistique.
  • des grands opérateurs internationaux pourront continuer à activer dans la  gestion des ports algériens.
  •  des zones franches commerciales seront créées à proximité des ports et aéroports afin de jouer le rôle d’éclatement de flux entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie (import – réexport). C’est également dans ces zones franches que seront effectuées toutes les formalités pour le dédouanement des biens pour ou en provenance du marché national (ainsi que les marchés voisins si les ports algériens arrivent à capter une partie de ces flux)
  • au moins un grand operateur de transport maritime algérien sera créé avec des compétences algériennes (y compris celles qui se trouvent à l’étranger) ; il se verra confier la gestion de quelques ports algériens, seul ou en partenariat avec des sociétés étrangères, et devra développer une flotte de transport.
  • pour les sociétés actives dans le commerce extérieur, il y aura tout d’abord un tri entre les vraies sociétés dotées de capital et en règle vis-à-vis de la loi (administrateurs et gérants enregistrés au registre du commerce, bénéficiant d’un vrai compte bancaire et inscrit aux impôts) et les sociétés frauduleuses.  

 

Le commerce électronique sera développé (en parallèle du secteur des télécommunications).


De nouveau, le rôle de l’Etat est crucial

  • l’Etat veillera à mettre en place la législation adaptée pour favoriser l’offre et la demande locale
  • des entreprises algériennes seront créées pour profiter de nouvelles formes de commerce ou en sous-traitance des grands groupes présents localement : comparateurs de prix, plateformes de commerce électroniques pour les agences de voyage, les services publics, les compagnies de transport, la grande distribution 

L’hôtellerie et la restauration (réformes de la politique touristique abordées dans une autre contribution)

 

L’Algérie comblera son retard en matière d’infrastructures hôtelières en mettant en place les cinq éléments suivants :

une véritable politique de développement touristique intérieur et étranger dans le pays avec trois fers de lance (un tourisme culturel dans les grandes villes et les sites archéologiques, le tourisme saharien et le tourisme balnéaire dont il faut néanmoins contrôler le développement) et un positionnement clair (d’abord dans le haut de gamme pour obtenir son insertion dans la vie de la cité, puis dans tous les segments de marché)

une refonte du contrôle et de la régulation des hôtels : définition et classement par catégories, respect des normes pour agréer les projets, durant la construction et les règles opératoires, le développement d’une capacité d’agrément de projets hôteliers de qualité, respectueux de la personnalité, de l’histoire de chaque région, ainsi que de ses caractéristiques environnementales (ainsi, il serait incongru de bâtir de grandes tours de verre dans le désert), le développement de véritables complexes de taille raisonnable avec une personnalité propre, une régulation de l’offre pour éviter les surcapacités

la mise en place de chaines d’hôtellerie algérienne et l’installation de chaines hôtelières internationales en investissements propres ou en partenariats avec des groupes algériens

la bonne collaboration avec les autres services (loisirs, agences de voyage, transport aérien et routier, restauration, guides, musées, police)

la formation massive à tous les métiers de l’hôtellerie en collaboration avec

des Etats renommés dans ce domaine (Singapour, Suisse, France, États-Unis)

Les transports et la logistique

Le secteur des transports sera restructuré pour jouer son rôle économique et social et favoriser l’émergence de sociétés solides et profitables.

Les objectifs à poursuivre sont les suivants :

  • Le secteur public continuera à jouer un rôle essentiel dans le domaine du transport routier à l’intérieur des agglomérations, ainsi que dans le transport ferroviaire (train, métro, tramways) ou les téléphériques
  • Une régulation sera mise en place pour l’adoption de schéma de transport pour toutes les agglomérations, le transport interurbain de voyageurs et la normalisation du secteur
  • Dans le secteur privé, seules des entreprises ayant une certaine taille (ce qui suppose du personnel, des investissements et une organisation solide) pourront activer dans le secteur du transport : c’est le cas pour les compagnies de taxis, celles de transport interurbain, mais aussi pour le transport de marchandises. Cela suppose un regroupement des entreprises existantes et l’intégration des entrepreneurs individuels au sein d’entreprises.
  • Des entreprises de logistique seront également créées, comme une filiale d’Algérie Poste, quelques entreprises filiales des gros parcs industriels algériens ou des filiales de Sonatrach ou de grands groupes algériens. Par ailleurs, il faudra créer au moins trois ou autres grandes sociétés algériennes spécialisées dans la logistique pour compte de tiers (3PL), notamment grâce à la commande publique (armée)
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