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Portrait de dirigeante: Malika Rehal, directrice du CHU Nefissa Hamoud

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le 21.08.12 | 12h00 10 réactions

 Malika Rehal dans son bureau de l'hopital Nefissa Hamoud (ex-Parnet)

Malika Rehal dans son bureau de l'hopital Nefissa Hamoud (ex-Parnet)
 

Deuxième portrait de notre série sur les femmes dirigeantes. Nous avons rencontré Malika Rehal à l'hopital Nefissa Hamoud (ex-Parnet) juste avant sa nomination à la tête de l'agence de greffes d'organes. 

Elles sont deux en Algérie. Une à Tlemcen et l’autre à Alger. Avant sa très récente  nomination à la tête de l’agence des greffes d’organes, Malika Rehal était l’une des deux seules femmes directrice d’hôpital sur tout le territoire.

A la tête du centre hospitalo-universitaire Nefissa Hamoud à Alger depuis deux ans, elle arpente les bâtiments de long en large. Pas le genre à rester dans son bureau. « Vous avez de bonnes baskets ? », a-t-elle demandé quand nous avons proposé de la suivre pendant toute une journée. Ce petit bout de femme énergique ne fait pas ses presque 60 ans. « Je fais beaucoup de sport et je suis coquette », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « Et je suis la mode de près ». Cela se voit jusqu’au bout de ses ongles vernis de rouge écarlate. La même couleur que sa monture de lunettes.

 

Un téléphone dans chaque main, plusieurs dossiers sous le bras, Malika Rehal passe d'un bâtiment à l'autre de l'hopital.

 

La visite a eu lieu une semaine avant sa nomination à l’agence des greffes. L’hôpital se compose de plusieurs petits bâtiments de trois ou quatre étages répartis autour d’un jardin. Protégées du soleil par de grands arbres, les pelouses sont régulièrement prises d’assaut par les patients et leur famille. Ambiance pique-nique  improvisé ou sieste. Cela a le don d’énerver Malika Rehal qui rêve d’un établissement propre du sol au gazon. À 9 heures du matin à peine, une autre incivilité la fait bondir : « Vous êtes dans un hôpital, on ne klaxonne pas ! » Le conducteur fautif se fait sermonner un instant. Il ne dit rien mais jette un regard perplexe sur son interlocutrice. Le genre qui interroge : « chkoun hiya ?» (C’est qui celle-là ?). 

Toute personne bien informée lui aurait répondu que Malika Rehal est chargée du bon fonctionnement de sept services hospitalier et de huit services laboratoires ou plateaux techniques. Que ces 15 services emploient 1472 personnes en tout, dont 380 paramédicaux et 300 médecins ou personnel médical. Que dans ce centre hospitalo-universitaire, il y a « universitaire », ce qui signifie veiller à la formation des étudiants résidents. Que la lutte contre les infections nosocomiales reste un problème de santé publique ; de même que la hausse spectaculaire des maladies chroniques. Et qu’en temps que directrice d’un établissement hospitalier de premier rang, Malika Rehal est en première ligne sur ces sujets.

Derrière la porte feutrée, le bureau de la directrice.

 

Le défi majeur reste cependant la pénurie de médicaments. Selon une étude de l’IPEMED reprenant les chiffres du ministère de la santé, le marché algérien du médicament « reste très dépendant des importations », avec en 2009 une facture de 901 millions de dinars pour les importations contre 553 millions de dinars pour la production locale. Mais le sujet est tabou, même si les preuves de dysfonctionnements sont irréfutables. Interdiction d’aborder le problème avec la directrice du Parnet. L’ordre vient d’au dessus, du ministère.

Malgré ces contraintes, il faut rendre des comptes en fin d'année. Comment sont utilisés les fonds publiques et le personnel ? Les services répondent-ils correctement à la demande de soin ? Pour cela, l’administratrice s’appuie sur des rapports d’activité mensuels remis par les chefs de services. Nombre d’accouchements, d’opérations chirurgicales, de prises en charge aux urgences, tout est consigné. Du moins, tout devrait l’être. Réunion improvisée avec cinq chefs de service en fin de matinée. Ils n’ont pas encore rendu les rapports du mois précédent. Vingt jours de retard. La réunion commence par une mise au point du docteur Saïd Bensafi, le sous-directeur et adjoint de Malika Rehal: « Tous les rapports d'activités doivent être remis au plus tard le 10 de chaque mois ». Téléphone à la main, une responsable tentent d'obtenir les documents en urgence. Un autre profite de la réunion pour réclamer un échographe, tandis que sa voisine se plaint du matériel "made in Taïwan". On s'éloigne du sujet. La directrice revient à l'assaut: « Où sont les rapports de la cyto ? » Et la réunion s'étire comme cela pendant une demi-heure.

Malika Rehal est habituée à ce ping-pong avec les médecins. Elle le comprend. Contrairement à d'autres administrateurs, elle est "du métier". Chirurgienne dentiste, exactement. La carrière médicale est de famille chez les Rehal: six filles, six médecins. Tant pis si la petite Malika se rêvait musicienne. « Tu feras médecine comme tes sœurs », trancha le père il y a plus de trente ans. « Comme je suis un peu rebelle, j’ai fait dentaire. Parce que j’aime bien le côté manuel aussi ». Elle fait des études de chirurgie dentaire, accomplit un service civil de quatre ans à Belfort, poursuit sa spécialisation en France, à Montpellier et revient en Algérie où elle exerce dans le privée et le public jusqu’en 1998. À l’époque, on manque de gestionnaire dans les hôpitaux. Elle accepte un poste de directrice adjointe à Bainem.

 

 

Malika Rehal - Pourquoi je suis devenue gestionnaire by SophiaA

Dis comme cela, tout paraît simple. Un parcours écrit d’avance. Deux ans à Parnet, deux ans à Belfort, cinq ans à Bainem, deux ans à Blida. Les félicitations du Président pour la gestion des inondations de Bab el Oued sont la vitrine du côté flamboyant de sa carrière. Du côté sombre, il y a une agression par un membre du personnel de son hopital, une dépression pendant la décennie noire, des mises au placard et l'envie de tout laisser tomber. Elle fait une demande pour être chef de bureau, une forme de régression: « je voulais qu’on me foute la paix », raconte-t-elle. Finalement, l'envie de faire avancer son pays reprend le dessus: « j’ai été élevé dans une famille nationaliste ».

La famille ? Mise à part la filiation médicale, elle en parle très peu. Discrétion pour ne pas prêter le flanc à la critique. Mariée avec des enfants, personne n’a besoin d’en savoir plus selon elle. Et même comme cela, certaines réflexions lui reviennent à l’oreille. Après une inspection dans un service à deux heures du matin, "on" a dit : « Elle n’a pas un foyer dont elle doit s’occuper ? » Elle a le tord d’être médecin parmi les énarques, d’être femme parmi les hommes et d’être grande gueule parmi… Face aux réflexions et aux vexations elle ne se laisse pas faire.

 

Malika Rehal - Une femme médecin chez les énarques by SophiaA

Dans sa tournée des services, elle ne lâche rien non plus. Une interne en gynécologie en fait les frais. Prise en flagrant délit de discussion dans le couloir de l’hôpital avec une visiteuse médicale non homologuée, elle se fait sèchement rappeler à l’ordre. Les laboratoires pharmaceutiques doivent passer par la direction avant de solliciter les médecins. « C’est une interne de première année. Elle ne savait pas », s’excusera plus tard sa responsable quand la directrice lui rapportera l’incident. À peine sortie du bâtiment, nouvelle contrariété : un tas d’ordure agresse son regard en face de la pédiatrie. Elle ordonne le nettoyage avec toute la force de ses poumons. « Je gueule tout le temps », reconnaît-elle.

La tournée se poursuit à la maternité. Le vigile de garde vient de quitter son poste, exaspéré. Une nième altercation lui fait péter un plomb. Quelques jours plus tôt, un médecin a été violemment agressé à l’hôpital Mustapha. Le personnel médical en parle, un brin résigné. Malika Rehal demande du renfort pour le vigile. Discussion informelle avec les médecins et les infirmières et elle repart sur les chapeaux de roue.

Au service financier, travail sur le budget prévisionnel.

Retour au bâtiment de la direction générale, elle réunit le service financier. De la commande de papier toilette au scanner le plus sophistiqué, toutes les décisions passent par ici. Un appel d'offre d'un montant de plus de 15 milliards vient d'être lancé. Cet après-midi, l'équipe cherche à répartir les dépenses pour équilibrer le budget. Là encore, c'est au ministère qu'il faudra rendre des comptes.

La journée se termine sur fond de préparation de la campagne de sensibilisation des malades chroniques quant au risque du jeûne. Elle délègue le dossier au docteur Saïd Bensafi. Il apprécie les qualités de meneuse de la directrice:"Elle ne fait pas de rétention d'information et elle a une véritable démarche participative." Cela lui servira certainement dans ses nouvelles fonctions à l'agence des greffes d'organes.

Sophia Ait Kaci

Mots-clés

AlgerSantéFemme dirigeanteparnetMalika Rehal
 
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Portrait de dirigeantes: Lalia Behidj, directrice d'Alger chaine 3
 
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S
j ai etait sous les ordre de monsieur bertrant je pouvait etre servant de salle ou porte parole monsieur bertrant etait le survaillant general de l hotial on etait present jour est nuit j ai vu souvrie la maternite la prof jahier la pedieatri prof gillot le directeur avec le qui ca ces bienpaser est monsieur larfaoui mustapha il pouver comter sur nous il est arrive comme econome ces quel qun debien on a tous fait pour garder cet hopital bien boncoura ge quan ceter lepoque de la pasteque moi j ai travailler mon oncle ma mere mon cousin un seul but un hopital propre
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