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Justice. Quand Tayeb Belaiz « humanise sereinement » la corruption !

In Algerie Focus

Non mais, est-ce qu’il est sérieux notre ministre de la justice ? J’en doute vraiment après ce qu’il vient de déclarer à la presse à propos des scandales financiers qui secouent la maison Algérie.


Quand le gardien du temple du « droit » déclare mercredi aux journalistes, en marge d’une visite de travail à Ourgla, que la corruption « est née avec l’humanité et restera jusqu’à la fin du temps », moi je vois un aveu d’impuissance de la part de M Tayeb Belaiz face à un phénomène qu’il est censé combattre et sanctionner et non pas essayer de banaliser en ayant recours à la démagogie.

 

Fataliste, notre garde des sceaux s’enfonce dans l’insensé lorsqu’il nous explique que « la corruption a existé dans les anciennes sociétés, et l’est aussi toujours, même dans les pays se disant des plus développés et disposant des systèmes de gestion les plus transparents (…) Nous voyons ce qui se passe à travers le monde ».

Certes Monsieur le Ministre, la corruption est un fléau qui a la peau dure, mais n’empêche, vous semblez oublier quelques détails d’importance capitale:

 

Primo: en matière de corruption, soyons d’accords, ce n’est pas la dose qui fait mal, c’est l’excès. Le dernier rapport de Transparency international, classant l’Algérie parmi les pays les plus gangrenés par la corruption dans le monde, rappelle combien ce mal a dépassé le stade de l’épiphénomène pour devenir un poison mortel pour notre pays.

Secundo: dans les sociétés développées, l’État de droit veille relativement à ce que les tricheurs soient jugés et condamnés. Chez nous c’est plutôt l’impunité qui prime.

Tertio: la transparence dans la gestion des affaires de la Cité, si elle ne réussit pas toujours à éradiquer complètement la corruption, permet au moins aux citoyens de savoir qui fait quoi et comment l’argent est dépensé. Chose inconcevable aujourd’hui en Algérie.

 

Comme pour montrer les limites de vos prérogatives, vous invoquez le Saint Coran et les « cinquantaine de versets qui appellent à combattre le phénomène » qui est « un fait de société ». Est-ce que la situation est à ce point désespérante, de quoi nécessiter une intervention divine dans des affaires relevant de la justice humaine ? Il est bien révolu le temps des miracles, M le Ministre.

De plus, pour « combattre le phénomène », le Coran interpelle la morale et la conscience…professionnelle.

Pour conclure, vous nous demandez, M Ministre, à l’instar de votre collègue Chakib Khelil, de rester « sereins ». Rien que ça ?

Ben voyons, comment voulez-vous, M Belaiz, que les algériens se laissent gagner par la confiance dans un climat aussi anxiogène, dans une jungle où la justice est démissionnaire.

Redwane N

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