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Réseau des Démocrates

Faut-il zapper la Charia ?

 

Mercredi, 30 Novembre 2011 13:51

Paru dans UAM.93

http://www.uam93.com/news/faut-il-zapper-la-charia.html

 

 

Charia par ci, Charia par là. La Charia, autrement dit la Loi islamique, est désormais l’épouvantail alibi incontournable brandi par l’Occident à chaque fois que les mouvements islamiques, rebaptisés islamistes pour les besoins de la cause, remportent des suffrages populaires ou se profilent audacieusement dans l’horizon démocratique.


La plupart de ceux qui invoquent son spectre ne savent même pas ce que ça recouvre et qu’ils ne sont en rien concernés, mais il leur suffit d’évoquer que ça coupe des têtes et des mains ou que ça caillasse jusqu’à ce que mort s’ensuive pour susciter l’indignation bien-pensante et la mobilisation générale contre une imaginaire pandémie de répression et de barbarie internationale. Quand bien même les zélateurs de l’Islam et les exégètes identitaires s’accordent pour en décider autrement, on ne répétera jamais assez que DIEU interdit toute contrainte religieuse (1) envers ceux qui préfèrent l’égarement à la foi, lesquels ne doivent redouter que le châtiment de l’Au-delà. 

Petit rappel linguistique et historique indispensable : Pour l’Islam, contrairement aux croyances déficientes, DIEU (ALLAH), le Créateur de toutes choses, est Infaillible (IL ne se trompe jamais) et est Omniscient (IL est le meilleur Connaisseur à ce qui est bon pour ses créations et de l’évolution humaine en particulier) (2).  À travers les époques, IL a toujours clairement transmis ses recommandations à l’humanité. Après les révélations bibliques et évangéliques entre autres, certes respectables mais dépassées en maints domaines, le Coran, l’Islam (3)  et la Charia qui en découlent, sont les dernières et ultimes mises à jour divines (4).  S’il est exact que la Charia n’a été finalisée en sa forme actuelle que près de quatre siècles après la mort du Prophète (5), ses principes sont malgré tout depuis plus de dix siècles les mieux à même de répondre aux besoins courants des Musulmans, tant spirituels que temporels. Faute de mieux, il serait complètement incongru et suicidaire de les dénigrer, d’en altérer le sens ou de s’en détourner (6). 

La modernité peut-elle s’accommoder de principes (islamiques) vieux comme le monde ou sont-ce les Musulmans qui devront finalement s’astreindre aux accommodements « raisonnables » que leurs détracteurs veulent leur imposer ? Normalement, ne devraient être habilités à se prononcer sur ces questions que ceux qui sont concernés au premier chef, mais étrangement ce sont les fouille-merde (politiciens, journalistes, orientalistes, islamologues, identitaires, etc.) qui sont les plus nombreux à s’épancher sur la « nocivité » de l’Islam et à proposer des solutions pour l’endiguer. A décharge (ou dans la décharge), pour renforcer ces mêletout savants, Muzzland (7) recèle en son giron un certain nombre d’illusionnistes qui se piquent au vif d’abuser la galerie en promettant de faire en sorte de qu’on ne puisse plus « mettre la Charia avant les boeufs » (8).

Au sein des religions comme des partis politiques, s'opposent les conservateurs et les réformateurs. Pour les uns, les principes sont immuables et doivent prévaloir sur toutes les autres considérations ; il faut encourager la stricte observation des injonctions divines en restant néanmoins souple dans leur application. Pour les autres, le facteur contemporain et « privatif » du religieux doit l’emporter sur tout le reste ; ils s’arrogent le droit de décréter quelles sont les Lois divines auxquelles ils consentent à obéir et celles dont ils peuvent se dispenser, pour coller à des concepts modernes non éprouvés (comme la laïcité et les droits de l’homme blanc, etc.), sous l’oeil bienveillant de patrons (9) matérialistes et émancipateurs. Ce qui pèche, c’est que la plupart des tenants à la rénovation juridique sont le plus souvent des négligents de l’Islam qui ne cherchent qu’à en brader les principes pour atténuer leur fautes, leur paresse ou se donner bonne conscience. Je ne suis sans doute pas qualifié pour décider si on doit réformer quoi que ce soit ou pas de l’Islam mais ce dont je suis sûr c’est qu’il n’appartient aucunement à des collabos d’en décider…

Daniel Youssouf Leclercq

1 « Pas de contrainte en religion ! Car le bon chemin se distingue de l’errance » (Coran 2 :256

2 « Or, ils se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose qui cependant vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose qui cependant vous est mauvaise. Et DIEU sait, et vous ne savez pas ». (Coran 2 :216)

3 Littéralement « soumission à DIEU »

4 « Aujourd'hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et IL m’agrée que la Soumission {l’Islam} soit votre religion. » (Coran 5 : 3)

5 Les discussions sur l’Interprétation Coranique (Tafsir), les Traditions Prophétiques (Hadith), le Droit Musulman (Fiqh), le Dogme Musulman (Aqida), les Écoles Juridiques (Mazahib) furent âpres et n’ont abouti qu’après plusieurs siècles.

6 - C'est Lui qui sur toi a fait descendre le Livre: il s'y trouve des versets renforcés — qui sont la Prescription-mère, — et d'autres qui peuvent prêter au doute. Les gens, donc, qui ont le dévoiement au coeur, en quête de dissension et en quête d'interprétation, y cherchent ce qui prête au doute, — alors que nul n'en sait l'interprétation, que Dieu; — et ceux qui sont bien enracinés en la science disent : « Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! » Mais seuls ne se rappellent sans cesse, que les doués d'intelligence — : (Coran 3 :7)

7 Les Musulmans sont affectueusement appelés «Muzz » par leurs compatriotes identitaires qui leur témoignent ainsi leur affection. 

8 « Parmi les gens, il y a ceux qui disent : « Nous croyons en Dieu et au jour dernier ! » Tandis qu'ils ne sont pas croyants. Ils cherchent à tromper Dieu et ceux qui ont cru ; mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et ils sont inconscients. Il y a dans leurs coeur une maladie : Dieu donc les fait croître en maladie. A eux, donc, un châtiment douloureux pour avoir menti ! Et quand on leur dit : « Ne commettez pas de désordre sur la terre », ils disent : « Nous ne sommes que des réformateurs ! Ce sont eux, n'est-ce pas, les fauteurs de désordre, mais ils sont inconscients ! » (Coran 2 : 8-12)

9 « Que les croyants ne prennent pas, pour patrons, des mécréants au lieu de croyants ! — quiconque le fait n'est de DIEU en rien; — à moins que vous ne craigniez d'eux quelque crainte. DIEU vous met en garde sur LUI- même. Et c'est vers DIEU qu'est le devenir. » (Coran 3 :28). « Ho, les croyants ! Ne prenez pas pour patrons des mécréants au lieu des croyants. Voudriez-vous donner à DIEU une évidente autorité contre vous ? » (Coran 4 :144) « Ho, les croyants ! Ne prenez pas pour patrons Mon ennemi et le vôtre. Leur lancerez-vous l'amitié, alors que certes ils mécroient en ce qui vous est parvenu de la Vérité ? » (Coran 60 :1)

 

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