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Déclarations contradictoires sur l’histoire de la guerre de libération: Cacophonie algérienne

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le 20.03.12 | 10h00 10 réactions

Comme l’identité et la nature de l’Etat, l’histoire est aussi une question que l’Algérie indépendante peine à trancher. Au moment où le pays célèbre l’anniversaire du cessez-le-feu et à quatre mois de la célébration officielle du cinquantenaire de l’indépendance, la cacophonie règne.

Alors que de l’autre côté de la Méditerranée, l’ex-puissance coloniale livre, à travers ses médias et ses officiels, ses messages pour mieux vendre son point de vue de l’histoire de la guerre d’Algérie, chez nous, les zones d’ombre sont non seulement nombreuses, mais se retrouvent accentuées.

Même quand les langues commencent à se délier, le «solde des comptes» avec l’histoire nationale n’est toujours pas fait. La famille dite révolutionnaire, censée être soudée sur la question, se révèle divisée même sur les points les plus essentiels.
Illustration. Dimanche dernier, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès, et le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, ont étalé leurs divergences en public sur la proposition d’un projet de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962). Un projet rejeté par le gouvernement il y a plus d’une année. Saïd Abadou a réitéré, à l’occasion du 11e congrès de l’ONM, son attachement à ce projet en souhaitant que la future Assemblée le remette à nouveau sur la table.

Ce n’est pas l’avis du ministre des Moudjahidine, qui s’appuie en l’occurrence sur un argumentaire pour le moins vague : «Chercher à tout prix que le projet de loi criminalisant le colonialisme, intervenu en réponse à la loi glorifiant le colonialisme adoptée par le Parlement français en 2005, soit adopté, nous distrairait de questions plus profondes et plus importantes susceptibles de servir l’intérêt de la nation», a lancé M. Cherif Abbès lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Selon lui, «au cas où ce projet de loi n’était pas adopté, les atrocités du colonialisme français qui a spolié les richesses de l’Algérie et brisé les plus grands de ses symboles ne seront pas effacées de la mémoire des Algériens».

Le ministre a estimé qu’il est plus important de concentrer les efforts sur la récupération des archives nationales détenues par plusieurs pays, dont la Turquie, la Grande-Bretagne, la France et l’Egypte. M. Cherif Abbès a «omis» d’évoquer, dans ce sens, l’ouverture des archives disponibles déjà en Algérie aux historiens et la récupération de celles détenues encore par certains acteurs de la Révolution pour permettre l’écriture de l’histoire nationale.
En outre, l’opinion publique nationale assiste, ces derniers jours, à une profusion de témoignages contradictoires, émanant toujours des cercles officiels ou de leur périphérie, sur la Révolution et ses acteurs. Chacun des témoins livre ses vérités qu’un autre vient démentir en bloc. C’est le comble, en cette année du cinquantenaire qui devrait voir le pays accorder ses voix face à une France qui semble avoir adopté le principe de l’union sacrée autour du sujet.

Cela déroute les générations post-indépendance qui s’interrogent encore sur le rôle des uns et des autres durant la lutte pour la Libération nationale. Qui a fait quoi ? Qui est l’ange et qui est le démon ? Malheureusement, les Algériens sont contraints de revoir, à plusieurs reprises, leurs connaissances de l’histoire du pays, car ce qu’ils croyaient être la vérité absolue s’avère inexact. Le rôle du GPRA et de ses responsables, l’assassinat des leaders de la Révolution… sont toujours des sujets à polémique. Ainsi, le ministre de l’Intérieur et président de l’Association des anciens du MALG (ministère de l’Armement et des Liaisons générales) regrette le fait d’avoir écarté, en 1962, les négociateurs d’Evian et les membres du GPRA du pouvoir, ce qui a fait perdre à l’Algérie plusieurs années, a-t-il reconnu.

«Cela a fait perdre à l’Algérie 40 ans pour sa construction», a-t-il lancé lors d’une conférence animée dimanche dernier à Tizi Ouzou. Une vérité sur laquelle il n’y a toujours pas de consensus chez les responsables au pouvoir depuis l’indépendance. Daho Ould Kablia défend également la mémoire de Abane Ramdane, assassiné par «ses frères» en décembre 1957 au Maroc.
Le parton du MALG dément les propos de Ali Kafi qui a accusé Abane «d’intelligence avec l’ennemi». «Après l’échec de plusieurs tentatives de négociations secrètes et dans l’impossibilité de contrôler la situation malgré le rappel des contingents, les autorités françaises recherchaient de nouveaux contacts qui ont débouché sur une rencontre, en mars 1956, entre Abane Ramdane et des émissaires de Mendès-France autour de l’organisation de négociations officieuses, et Abane a immédiatement fixé ses conditions», a précisé M. Ould Kablia.

 

L’on ne sait si l’orateur de Tizi Ouzou avait été influencé par son auditoire, ou s’il s’agissait chez lui d’une prise de conscience, même tardive, sur la nécessité de rétablir les «vérités».
Force est de relever qu’avec la multiplication des «sons de cloche» dans le contexte de ce 19 mars et à la veille de la célébration du 5 Juillet, les officiels algériens présentent la triste image d’une direction politique toujours minée par ses contradictions, ses «fonds de commerce» et ses contentieux, quitte à ce que cela se fasse sur le dos d’un patrimoine qui appartient à tous les Algériens. 

Madjid Makedhi
 
 
Vos réactions 10

Benattallah   le 20.03.12 | 14h15

L´obscurantisme !

On a fermé les portes aux historiens pendant presque 50 ans et on a étouffé le penseur ,l´écrivain et le journaliste de s´exprimer librement.Voilà le résultat de la politique obscurantiste et de la démagogie.Les architectes et les héros ont été soit assassinés ou bien ils se sont éxilés à part quelques exeptions. Je me demande si on verra prochainement le siècle des Lumières en Algérie ?Les " demi-lettrés " occupent les postes stratégiques des institutions et ne donnent aucune chance à la nouvelle génération à prendre la relève malgré leur capacité et leur baggage !Comment voulez-vous qu´un "demi-lettré" accorde l´importance à l´éducation qui est la meilleure arme d´une nation ?Le progrès ne se fait pas avec les containers importés de Chine et l´informel sur les trottoirs !L´épanouissement de l´ésprit ne se fait pas dans un pays qui a perdu presque toutes les valeurs !Malvie, agression verbale, corruption etc...

 

newstiti   le 20.03.12 | 14h08

pour ne pas pleurer

La mer morte,tout le monde connait.Elle a parait-il été tuée par l'ascendant d'un algérien.Quand les algériens s'y mettent,voyez-vous,mieux vaut ne pas être sur leur passage.Ainsi est faite leur Histoire,et un peu aussi leur vie,quand ils échappent à l'hécatombe.La vérité fait avancer les choses;son contraire ne donne qu'un sursis,le malheur n'est jamais loin.

 

zazipo   le 20.03.12 | 12h44

on veut la verité

je félicite LOUKAN et je suis entierement d accord avec lui
mais le temps va encore nous montrer davantage de choses qui s 'est passé
on veut que notre pays soit libre et non encore colonise economoquement

 

mmerzouk   le 20.03.12 | 12h25

La France défend ses intérêts.

L’hexagone se permets un certain relâchement sur l’histoire de la guerre non pas pour les intérêts de l’histoire, mais pour les intérêts prochains de la France, le régime Algérien est actuellement assis sur une poudrière politico-sociale qui risque d’exploser d’un moment à l’autre ; depuis trois décennies, la position de la France en Algérie s’est réduite comme peau de chagrin, l’oncle SAM a su tiré bénéfice de tout cela, si le régime vient à changer, la France ne souhaite pas passer à côté de ses intérêts stratégique et d’ancien colon, car l’épisode Tunisien a révélé un manque de réflexion a long et court terme de la France sur la toute la zone, sur le plan stratégique, militaire et économique, l’oncle SAM a balayé du revers de la main la position Française en Tunisie, elle tente tant bien que mal de se maintenir au Maroc, un Forcing en Lybie qui ne réussit pas tant que ça, cela se vérifié de jour en jour, d’ailleurs la contribution d’hier de François Hollande probable futur président de la république Française de surcroit socialiste, sur le travail de mémoire est plus que révélateur, il confond la mémoire de l’Algérie profondément colonisé dont le peuple a subi des atrocités qui ne disent pas leurs noms avec le million et demi de pieds noirs, qui sont venu dans les valises du colon, pour occuper de force les meilleurs terres, exploité de force le peuple, d’après lui c’est leur terre natale, une terre natale c’est quand vos parents sont accueillis par un gouvernement élu par le peuple, et vous êtes né là-bas, de faite ça devient votre pays a condition vous fassiez le choix, ce qui n’est pas le cas, les Harkis, abandonnés par la France, et massacré par les Algériens, il devrait nous expliqué un jour, comment peut-on laisser chez soi quelqu’un coupable de meurtre, de viol, de répression envers les siens. De notre côté, le pouvoir illégitime corrompus, tente par tous les moyens de se maintenir avec des montagnes de mensonge, et toute la panoplie de technique de répression, nous sommes devant deux camps qui ne servent pas les intérêts du peuple Algérien, la France qui cherche légitimement les intérêts de son peuple, et le pouvoir mafieux qui nous spolie, et nous vole notre histoire, et méprise notre avenir.

 

Juliengl   le 20.03.12 | 12h04

superbe

Je suis particulièrement content de ces 3 réactions. (Zweet 2, Loukan,tamazight)
Compliments Messieurs je suis admiratif.
Je n'ose plus ajouter mon commentaire, il serait inutile.
J'ai cru en l'Algérie en 62 et j'y crois encore...mais...
Bien cordialement

 

mousquito   le 20.03.12 | 12h02

DES VENDUS

Si de vrais moudjahidines avaient un peu de pouvoir, la France auraient reconnu depuis longtemps ses crimes. Mais hélas, les vrais moudjahidines ont été écartés, même tués parfois.

 

el ajri   le 20.03.12 | 11h48

Résumons nous, ce raccourci

Célébrer le Cessez-Le-Feu, c'est bien, mais à quand Le Cessez-Le-Faux ?

 

tamazight   le 20.03.12 | 10h58

Que chacun s'exprime librement!

On ne va pas se plaindre, la multiplication des sons de cloche participe de la démocratie. Au contraire c'est excellent pour le débat démocratique. On n'arrête pas de dénoncer les tenants de l'Histoire officielle monolithique! Maintenant si le but de cette ouverture consiste à savoir qui est l'ange qui est le démon c'est continuer à cautionner le mythe des hommes et des femmes parfaits, des sauveurs suprêmes et c'est dangereux car c'est ce qu'on a essayé de nous faire croire depuis l'indépendance et qui a mené à la dictature du parti unique. Les êtres humains ne sont pas parfaits, chacun à sa part d'ombre et de lumière et tout dépend du contexte dans lequel les faits ont été accomplis. Il faut laisser chacun témoigner raconter les historiens, les anciens combattants le feront à partir de documents et de témoignages ..Ensuite ce sont les débats qui pourront permettre une confrontation des faits. C'est cela la richesse du débat historique car la vérité comme la justice au sens litéral du terme est relative et ensuite chacun fera son idée!

 

Loukan   le 20.03.12 | 10h53

Trop tard

Il est trop tard pur qu'on puisse avoir des faits non "travestis". la reconstitution (avec ou sans archives) est déjà presque impossible, parce les acteurs ont "mouillés" dans des histoires de recherche de pouvoir pas toujours honnêtes sur le dos de leurs camarades. En croyant parfois bien faire. C'est pour cela que les 1ères années de l'indépendance étaient cruciales pour l'avenir du pays et que le mauvais chemin (violences et manipulations) a été pris. L'argent du pétrole aidant, il ne pouvait y avoir une écriture "objective" de l'histoire et de l'évocation des faits. Pouvoir et argent font bon ménage en Algérie aussi. Lorsqu'on sait que le Vitenam a été beaucoup plus touché par la guerre (que l'Algérie) on se demande comment ce pays (plus de 80 M. d'habitants et des mesures de rétorsion américaines) arrive à faire du 8% de croissance avec une économie qui est en train de faire de lui un tigre. Ses responsables ne sont pas de ceux qui passent leurs vacances en Occident ou qui y vont se faire soigner et constituer des fortunes à l'ombre du secret bancaire, par des détournements permanents. Bien sur nos dirigeants ripoux sont alors à la disposition totale des dirigeants étrangers.

 

Zweet2   le 20.03.12 | 10h42

Tout pour rien !

Pourquoi se lamenter sur les tribulations de ces arnaqueurs au pouvoir ?? Tout les sacrifices ont ete en vain quand on voit ces voleurs affames du peuple s'adonner a une gabegie frenetique et incontrollable , et qu'ils se "barricadent" derriere un rideau opaque surveille par un cordon policier arme jusqu'aux dents , on n'est pas surpris qu'ils jouent maintenant aux petits peres de la Revolution !! Il n'y a pas eu d'Independance pour le peuple Algerien , il y a eu une passation de pouvoir a une bande de Mafiosis qui ont cree un Etat policier pour proteger leurs mefaits!!

 
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I
Alors Mr Abadou, c’est pour quand une loi sur les petits fils ? Ainsi va la vie.Oh pardon, plutôt, va l’Algérie.On aura bien dans ce cas préçis une république monarchique où les successions seront<br /> tacites et reconductions…Et appelez a criminaliser la colonisation, reléve des prérogatives du MAE et du président de la république.Et vous dîtes que vous ne faîtes pas de la politique avec les<br /> mémoires de la revolution!!! Si je comprends bien,la plébe sera toujours mené en bateaux et par ricochet si je vous suis, un colonisé restera toujours un colonisé quelque soit son degré<br /> d’indépendance. Le peuple a été berné pendant 50 ans. Des imposteurs se sont accaparé du pouvoir après avoir éliminé les véritables artisans de l’indépendance du pays, et on vous pensez que ces<br /> mêmes imposteurs ou leur rejetons et autres fidéles du système vont changer le pays?
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