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Après l’appel de son ministre des Affaires étrangères Israël veut se débarrasser de Mahmoud Abbas

 

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le 23.08.12 |

Ce n’est pas la première fois que le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, appelle ouvertement à faire disparaître le président palestinien Mahmoud Abbas de la scène politique.

Palestine
De notre correspondant
 

Connu pour son discours d’extrême droite et ses fréquents égarements, Lieberman, Israélien originaire de Moldavie, n’a cependant jamais été inquiété en Occident où il est toujours bien accueilli, même par des gouvernements qui se présentent comme défenseurs de l’éthique, de la démocratie et des droits de l’homme.
Cette fois, le ministre israélien s’est adressé au Quartette pour la paix au Proche-Orient, regroupant les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les Nations unies, l’invitant à appeler à des élections palestiniennes en vue de remplacer Abbas qui, selon lui, représente «un obstacle à l’avancement du processus de paix».

Le journal israélien Haaretz a rapporté dans son édition d’hier que Lieberman a adressé des messages dans ce sens à Hillary Clinton, chef du département d’Etat US, à Catherine Ashton, chargée des affaires étrangères au sein de l’Union européennes, à Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, et à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU). Dans des déclarations précédentes, Lieberman a prétendu que la paix ne sera pas réalisée tant que Mahmoud Abbas est au pouvoir. Lors d’une réunion, hier à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avec Robert Serry, envoyé du secrétaire général de l’ONU au Proche-Orient, Saeb Erekat, le négociateur palestinien en chef et membre du comité central du Fatah a appelé à la dénonciation des déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères qu’il a considérées comme incitatrices au meurtre du président Abbas.Erekat a, par ailleurs, fait un rapprochement entre les déclarations répétées de Lieberman appelant à se débarrasser de Mahmoud Abbas et de celles lancées par l’ancien Premier ministre, Ariel Sharon, contre le leader Yasser Arafat.

Demande d’adhésion à l’onu

Le négociateur palestinien a ajouté : «L’attachement du président Abbas à la mise en place d’un Etat palestinien, avec El Qods (Jérusalem-Est) comme capitale sur les frontières du 4 juin 1967, au retour des réfugiés et à la libération de l’ensemble des prisonniers palestiniens, est la véritable cause des appels répétés de Lieberman, soulignant que la paix n’est possible que sur ces bases et qu’il n’y a personne au sein du peuple palestinien qui puisse accepter moins que ce qui a été approuvé par la légitimité internationale. Le président Mahmoud Abbas refuse, depuis deux ans, de retourner à la table des négociations sans un arrêt total de la colonisation. En septembre 2011 et malgré de très fortes pressions des Etats-Unis et d’Israël, Abbas a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU une demande d’adhésion de la Palestine comme membre à part entière de cette organisation mondiale.

La tentative a échoué suite aux pressions exercées par les Etats-Unis sur les membres du Conseil de sécurité. Cette année, malgré les objections de la direction américaine et celles du gouvernement israélien de droite, Abbas semble décidé à obtenir, cette fois, le statut d’Etat non membre à l’ONU, à l’image du Vatican. Le projet est soutenu par la Ligue arabe, mais c’est le succès politique réalisé le 31 octobre 2011, lorsque le président Abbas et l’Autorité palestinienne ont réussi à faire adhérer la Palestine à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), qui a fait le plus mal aux dirigeants israéliens.

Le premier fruit de cet exploit politique a été l’inscription, le 29 juin dernier, de la basilique de la Nativité de Béthléem en Cisjordanie occupée, au patrimoine mondial de l’Unesco. Alors est-ce l’heure de faire payer ces succès politiques et cette volonté de fer à un homme auquel on a essayé de coller l’image d’une personne plutôt faible et qui ne peut refuser les ordres émanant des Etats-Unis et de leur protégé Israël ?

Fares Chahine
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